dimanche 28 février 2010

ILS ONT OSÉ !


REPENTANCE...



NICOLAS SARKOZY AU MÉMORIAL AUX VICTIMES DU GÉNOCIDE, KIGALI 26 / 02 /2010


Ils ont osé !... La France n’aura pas prononcé d’excuse au Rwanda. « Des erreurs d’appréciations... » a dit Nicolas Sarkozy face au président Kagamé. Des erreurs de l’armée et de la politique française, qui ont eu des conséquences dramatiques à l’époque... Voilà, c'est tout ! Et voyez-vous, j’ai quelquefois honte de vivre dans un pays capable d’un tel cynisme.
Bien à vous. Et continuez de dormir tranquille, surtout.
NÉON™





vendredi 26 février 2010

VACANCE LITTÉRAIRE


EXTRAIT DE "L'ANTI MONT-BLANC"...

(UN DE CES ROMANS À FINIR... COMME UN TAS DE TRUCS QUI ATTENDENT QUE LA NEIGE FONDE SUR UNE TERRASSE CHAMONIARDE POUR TERMINER CE QU'ON AVAIT UN JOUR COMMENCÉ SOUS LES SOMMETS ALPINS. )


"Les filles ont peur du vide, c’est pour ça qu’elles se remplissent, les filles ont peur du vide et les mecs encore plus !"




GOUACHE /©JL GANTNER


Un peu partout sur le parquet, des tubes d’acryliques et des pinceaux s’entassaient durcis entre une paire de mousquetons, des piolets et quelques dizaines de topos d’escalade ; un tapis de bouquins, des livres de poche et quelques Gallimard dans leur édition originale... Proust qu’il adorait, le testament à l’anglaise de Jonathan Coe, un Œdipe (celui que vous voudrez !) Bukowski traduit par JF. Bizot au-dessus d’un Jean d’Ormesson qu’il n’avait jamais ouvert au-delà de ce qu’il lui paru convenable de le lire « seulement » sans gerber ; un truc d’Arthur Miller dans une couverture orange, un Becket, du Camus et Joyce, le fantastique Ulysse de Joyce en Folio. pas mal de disques d’Ar&b pour réussir à écrire avec la bonne rythmique et un ordinateur portable connecté sur My space. Zian et ses nombreux « friends » dans la communauté d’ « amis » la plus importante du Web. Pas mal de « pseudos » musiciens surmotivés, des graphistes, des photographes et puis des top models aussi, des filles qui voulaient faire carrière en string avec le spam d’une grande marque collé sur le cul. Tout un tas de correspondants qui lisaient la même chose que lui ou pas, qui aimaient la montagne ou pas... mais qui préféraient quand même les castings de la popstars sur M6 (un « prime » aux allures de radio crochet réactualisé pour la télé comme on avait déjà kiffé grave le film d’Alan Parker "Fame" dans les années quatre-vingt.)

- Un film vraiment naze non ? Tu aimes Modiano ?
Brigitte tenait dans ses mains un Kerouac tout corné. Sur la route, un truc complètement culte de la beat generation, malgré tout ce que les critiques de la presse littéraire autorisée avaient dégueulé sur lui comme insanités lors de sa sortie en 1957... Kerouac, un clodo qui préférait écrire à la faux, une faux d’une longueur immense pour débiter des montagnes "et il fallait qu’elle débite des montagnes lointaines, qu’elle fauche leurs sommets, et elle devait avoir une autre envergure pour atteindre les montagnes lointaines et du même coup trancher tous les poteaux le long de la route, tous ces poteaux qui galopaient l’un derrière l’autre". Un type au bout du rouleau et sa quête d’amour céleste qui ne l’avait conduit nulle part.
- Je dis Modiano à cause de Vincent Delerme, tu aimes Delerme ?
- Non, j’aime pas, c’est chiant.
- Tu me fais la gueule ?
- Non.
- Tu ne m’aimes plus ?
- Oui, bien sûr que je t’aime.
Zian venait de s’allumer une clope.
- Mais qu’est ce que tu fais, je ne t’ai jamais vu fumer.
- Je ne fume pas, j’allume une clope, c’est tout.
- Alors donne-m’en une aussi.
Brigitte s’était assise sur le seul fauteuil du coin salon juste à côté de l’évier (un club au cuir râpé, récupéré chez un faillitaire de Sallanches après que sa petite amie de Nanette se fut barrée avec tous les meubles du salon qui faisait aussi cuisine et chambre à coucher). La cliente, largement émancipée dans son nouveau costume de nouvelle petite amie préférée du « guide le plus séduisant de toute l’histoire de la littérature alpine », avait d’abord retiré sa paire de pompes Chanel à cinq mille boules acheté la veille dans la boutique de produits de Karl Lagerfeld (l’apôtre de la haute couture française et du régime hyper protéiné, son col serré, qui comprimait ses amygdales au point de ne plus réussir à déglutir quoi que ce soit de sympa pour personne). Un pauvre type et sa cour de mange merde qui tournaient autour de son cerveau rebouté aux excédents de greluches anorexiques.

- Mais qu’est-ce que tu as à toujours râler sur tout, les gens, les pubs, la mode et la télé que tu ne regardes même pas. On n’est pas bien là juste toi et moi ? profite Zian... profite, c’est tout !
Brigitte poursuivait son épluchage méticuleux, une paire de bas de soie planquée sous son jean délavé, un string en dentelles Chantal Thomas. Zian n’avait pas bougé de la fenêtre, les yeux perlés d’une mélancolie voilée par la fumée de sa Lucky Strike et le parfum un peu fort de sa pétasse de luxe qui terminait son strip sur une intro de guitare sèche passée d’âge.
- Tu me dis si je te fais chier Zian ? t’as pas envie ? tu penses à ta serveuse c’est ça ? tu crois quelle baise avec ton pote grand reporter et ça te fout le bourdon ?... Allez, te mines pas le Diot ! viens-y manger vinzou, c’est tout payé ! Brigitte, crâneuse, un peu chaude après deux verres de Gentiane et qui voulait rire un peu, s’efforça de caser trois mots de vocabulaire local sans rien gâcher de sa généreuse chorégraphie. Une tentative acrobatique pour rétablir le contact avec son guide et sa mine massacrée.

Mais Zian n’avait rien à dire... non, Zian n’avait vraiment rien à répondre à ça. Zian était vide, on ne peut plus vide. D’un de ces vides qui vous vide d’un coup. « Nanette... peut-être un nom à la con, juste une fille des Praz ?! Oui peut-être bien, mais qu’est-ce que ça pouvait lui foutre après tout ?!... Et de quoi se mêlait-elle avec ses grands airs de ne pas y toucher et qui se léchait quand même les lèvres en attendant qu’un alpiniste de roman la fasse jouir sur le sommet du Mont-blanc ».

Ce vide immense, cette éclaboussure torride du temps qui passe dans l’obscurité d’une vie sans elle? Oui, ce vide... cette immensité béante, ce précipice des sentiments, tout ce qu’il n’en reste rien à la fin. Des mots creux, des phrases maigres, un tas de paragraphes informatisés qui défendent les lignes de nos plannings modernes, tout ce qu’on peut coucher comme conneries sur du papier glacé pour soigneusement éviter les hauteurs un peu folles du monde sensible. Oui, j’en étais resté là de ma relation avec la mer, un lit vide, la tronche verte... des projets de voyages dans une station balnéaire avec elle... mille raisons d’apprendre à nager sur une côte italienne baignée d’un soleil de plomb. Un poids considérable sous mes pompes de montagne un peu molles... elle... le vertige d’une nuit amoureuse sur une autoroute brûlée de la vallée d’Aoste. Un parking par 40° à l’ombre juste derrière le tunnel du Mont-blanc. Une scène de baise sur l’asphalte collé aux pneus. Un coupé sport avec des sièges « Baquet » pour jouer les virtuoses dans les virages et frimer à cent à l’heure avant qu’il ne recommence à retomber des cordes sur le bitume réchauffé. Le vide, un truc pour arrêter de déborder tout le temps. Oui, voilà... j’aurai dû vous dire avant tout qu’au lieu des hauteurs, naissaient aussi les pentes raides, les rampes obliques, mille déclinaisons négatives. Je pensais à ce vide-là, à tout ce qu’on pouvait balancer dedans sans que ça se voit ! ses histoires d’amour comme ses envies de gerber ; tout ce qui fout le camp comme l’eau réchauffée des glaciers et le peu qu’il restait de la morale commerçante. Le vide... : un trou avec rien d’dans ! Le vide... et j’aurais préféré vous parler d’absence plutôt que d’une possibilité de vacuité dans mon discours amoureux, un principe d’incertitude dans le domaine de la physique quantique. J’avais mal à ce vide-là, oui ! j’avais mal au vide, une épreuve de force à l’échelle de la matière entre tout ce qu’une société moderne était capable d’aspirer de mon énergie vitale et le nombre d’atomes considérable qui cherchaient à me tirer les neurones vers le bas. Le vide... et nous n’aurions pas fini d’en parler

Elle n’avait pas répondu d'emblée ce qu’elle pensait vraiment. « Elle », une petite voix à qui je m’adressais quelquefois lorsqu’il m’arrivait de passer trop de temps seul et loin des sommets. Une voix trompe-le vide, une petite amie de longue date qui subordonnait mes silences et flattait mon ego. Elle... une petite « Julie » débordante de vie et de grand amour pour ce que je lui écrivais dans le noir à propos d’un décor de montagne et de tout ce que je cachais dedans. « Elle », sa robe toute blanche et le teint légèrement rosé de ses joues. Tout ce qu’on se promettait sans jamais se mentir et qui se réalisait vraiment.

Le vide... vous disais-je. Pas exactement une absence... (ce qui aurait d’abord supposé qu’il existât quelque chose qui eut pu me remplir le cœur dans un passé antérieur, et suffisamment pour que j’essaye franchement de rattraper le temps perdu à essayer de lui plaire encore !) Non, mais cette idée d’une loi effrayante du temps qui s’arrête à cause de tout ce qui s’agite pour rien autour de vous. Une idée pornographique du mouvement, une simple impulsion de la mobilité. Le vide, tout ce qu’on essaye de le remplir chaque jour de manière obscène... une véritable poubelle. ce vide-là rempli d’amour gâché, un sacré coup de pompe en réalité ! Ce vide-là, indissociable d’une large gamme anecdotique de péripéties humaines et j’aurais pu vous dire aussi comment ces gouffres atroces forçaient les chemins de traverse, les itinéraires lumineux dans des parois friables. Oui, comment ce vide-là « lumineux » plutôt que cet effet de « remplissage », ce trop plein de tout... Comment ce grand vide primordial avait permis le hasard d’une vie sur terre, les horizons marins, la monnaie d’échange et les lois du marché, la publicité, la télévision, la société du « management » ; les leurres de tout un monde artificiel qui nous aveugle à l’ombre des grands escarpements naturels. Comment ce vide-là... un tas de curetons et leurs idées toutes faites qui s’escrimaient à nous raconter le contraire du haut de leurs cathédrales cyniques... Des siècles d’obscurantisme catholique romain responsable de la disparition totale du panorama montagnard de l’espace philosophique et social européen avant qu’une bande d’anticonformistes ne ravive les feux d’une esthétique de l’énergie antique(1).

1- Comment un clergé tout puissant s’était chargé depuis le début de l’ère chrétienne de répandre l’image d’une « montagne maudite » reléguant sous son inquisition les mythes antiques de l’Olympe, du Parnasse d’Apollon ou du Caucase de Prométhée au rang d’une architecture démoniaque dans l’esprit d’un monde urbain dominant. La montagne considérée au mieux comme « espace vide » par le monde médiéval, un territoire stérile, un non lieu.

Le vide, par lequel tout avait commencé, et je ne faisais là qu’explorer une raison banale des mille et une motivations qui lançaient un alpiniste à la conquête de murailles impossibles. Un véritable mystère en vérité, un rapport un peu flou à l’existence, Un œdipe, un règlement de compte avec une image tutélaire répressive fantomatique ou castratrice. Bref, la montagne comme une forme de « résilience » et la grande histoire de l’alpinisme en était toute remplie ; L’esquive... Des pentes immaculées pleines de sang intérieur. L’esquive. Un procédé d’évitement pour arrêter de grandir vraiment à la hauteur d’un tas de valeurs universelles auxquelles on ne comprenait plus rien. Et Lionel Terray, encore de... « slamer » ses souvenirs, ses crève-cœur : La plupart des alpinistes sont de farouches individualistes écrivait-il dans Les conquérants. « Une bande d’individualistes. » Bien sûr ! pourquoi n’y avais-je pas songé plus tôt ?! Une bande de petits salauds d’individualistes, seulement préoccupés par la dimension de leur petite personne sur les cimes comme "Bodhi" et sa bande de surfeurs accrochés à leurs vagues, complètement déjantés dans "Point break"(2), le film culte de Kathryn Bigelow. Mais tout était tellement plus compliqué !
JL GANTNER


2- Aucun équivalent dans la cinématographie de montagne, sinon quelques débilités « ramboesques » dans Cliffhanger ; des trucs usés de Marcel Ichac ; Mort d’un guide de Jacques Ertaud ou La voie Jackson de Gérard Herzog et Daniel Losset.




vendredi 19 février 2010

ÇA ROULE POUR NÉON™


INVESTISSEMENT SPORTIF !
(VTT GRAND CANYON 6.0)




LE TRUC... POUR « ROULER LES MÉCANIQUES » HORS DES SENTIERS BATTUS

GRAND CANYON AL 6.0


Bon, voilà. La « bête » de cross est arrivée ce matin dans son carton spécial, en remplacement de mon vieil avion tout chromé, disparu un beau week-end du mois de janvier, disparu « et à jamais ...» selon la belle formule gainsbourienne ! (Pfff !! Mais peut-être pas pour tout le monde, hein !) Un Grand Canyon™ AL 6.0... Le best seller de la maison allemande. Un cadre superbe élaboré à Coblence (avec une petite pensée pour notre ancien président Valery Giscard d'Estaing, né dans cette bonne vieille ville de garnison rhénane en 1926). Un cadre, disais-je... digne de la réputation de la firme teutonne (finition anodisée noir mat, câbles intégrés) ; de très loin le « meilleur » du marché, dit-on pour cette catégorie d’engin de cross country ! Une fourche Rock ShoxReba SL, un dérailleur arrière Sram™ X.9, un cintre Ritchey™ et des roues MavicCrossride... pour un poids total d’à peine plus de 11Kg. Pas mal non ?! Les machines de la marque sont livrées par transporteur (UPS) en quelques jours seulement, et entièrement réglé à l’usine selon vos indications morphologiques (voilà pour l’explication du prix très compétitif pour ce bel outil).


CRÉDIT PHOTOS © CANYON™


Le temps de ranger les skis et le dossard au numéro « abrégé » de la Transju, et hop ! Je pars tester le bolide sur un parcours idéal. À peu près 35Km autour de Besançon dont une boucle en forêt, au-dessus de Roche-lez-Beaupré, et la grande montée de Montfaucon par la route du Mont... Que du lourd comme on dit ! L'ascension depuis Chalèze s'enchaine tranquillement (32/14 pour les spécialistes), quelques plaques de neige dure au sommet pour tester les structures des pneus neufs un peu trop gonflés, et la belle image d’une tribu entière de sangliers en vadrouille au milieu du parcours. Une descente tambour battant vers les ruines du château sur un sentier cassant et complètement détrempé où il faut correctement doser son freinage pour ne pas finir trop vite. Bref ! une séance d’entraînement hivernal qui change du home-trainer ! (Un poil plus de 2H d’effort pour le parcours intégral.) Avis aux amateurs locaux, et un appel du pied à Monsieur Chauffour qui s’est acheté le même clou, je crois,, après trois ans de réflexion... mais tout blanc. « C’est quand tu veux mon bonhomme, pour un petit run ensemble sur les bords du Doubs ?! » Quant aux autres vététistes télévisuels qui m'écoutent en ce moment... Messieurs Tetenoire ou Bolard, par exemple... Les rois du tout suspendu ; ou ce sympathique Monsieur Melis.... préférant comme je les préfère aussi, les cadres semi-rigides aux bastringues un peu mous du collier. Oui ! la bande d’artistes du pignon qui bossent à la chaîne... sur France Télévision (Bon, la chaîne, la chaîne... Faut voir ?!!!...) Ou bien encore ce Monsieur Cole qui fait le beau sur TF1 au lieu de garder l’entraînement sur son Cannondale™ à un seul ressort pour rebondir plus vite d’un coup de fil à un autre...
Bon, et puis Jean-Marie !... Arrête de bouder sur ton machin de vieux routier bien graissé. Passe aux pneus crantés, et aboule donc ton guidon de course pour essayer de suivre le Rémi sur ses terres de Boussière ou d'Abans-le-dessus un de ces week-end prochain.
Tout ça pour dire aussi qu’il faudrait un jour que je songe aussi à acheter une voiture, une vraie bagnole au lieu d’investir dans des moyens de transport alternatifs qui ne pourront jamais m’emmener très loin. D'ailleurs, La dernière fois, j’avais déjà troqué l’idée d’une belle berline munichoise, pour finalement repartir avec un piano du même prix. Et en matière de voyage, je vous jure pourtant, que le gars en connaît un sacré rayon.
NÉON™




COMMENTAIRE DU PHILIPPE : Ach, ya, ya, ya, Herr Guénéral GANTNER des vélos! Das i





CAROLE DENECHAUD & SYLVAIN PREGALDINY


CARNET DE TOURNAGE
(PORTFOLIO)



CAROLE DENECHAUD & SYLVAIN PREGALDINY / PHOTOGRAPHES...


Carole Denechaud & Sylvain Pregaldiny / Thomas Hardy (SON) / David Martin (JRI)
PHOTOS PRISES AU TÉLÉPHONE PORTABLE ©JL GANTNER 2009





CAROLE DENECHAUD ET SYLVAIN PREGALDINY
PORTRAIT D'HIVER © FRANCE TÉLÉVISION / 2009
RÉAL JLG





mercredi 17 février 2010

LE CONCERT DE LOUISE







LOUISE / BESANÇON, JANV 2010





Vincent ! Vas-y... Ta caméra en solde sur Face book et ton pare soleil en vacances chez les lituaniens ! Bon, fais péter ta cassette numérique pour qu'on monte les contre-champs avec du son stéréo sur les deux pistes. Et puis pendant que tu traînes dans le coin... Dis au Éric de dégeler le matos de la Transju et d'enlever ses gants pour qu'on parle un peu d'art moderne sur six minutes dans le journal. Va y avoir du sport que je dis mon gars !
NÉON™




dimanche 14 février 2010

TRANSJURASSIENNE 2010


LAMOURA-MOUTHE (Prononcez comme vous voulez !)
EN CAMÉRA EMBARQUÉE



JLG + LUC ©PHOTOS MICHEL GOSSET / FRANCE 3

Une température idéale, environ 15° en dessous de 0... De quoi maintenir solidement l’ingrédient principal du parcours mythique. De la neige tombée à gros flocons pendant plusieurs semaines sur les pentes douces du massif du Massacre ou du Risoux. La Transjurassienne version 2010 (une des courses de fond les plus prestigieuses du circuit mondial d’endurance nordique "Wordloppet"). Pour France Télévision : Le travail de tout un week-end en moufles et les orteils bien rangés au fond des moon boots. Un peu plus de 4000 skieurs engagés sur plusieurs distances s’échelonnant de 10km... à 76km pour l’épreuve reine. Une extraordinaire odyssée les skis aux pieds face à des milliers de spectateurs rassemblés de chaque côté de la trace, et tout au long du parcours depuis lamoura ; à Prémanon ; dans les rues des Rousses ; au ravitaillement de Bois d’Amont ; dans l’ignoble montée vers le Ministre ; à Bellefontaine ; plus loin à la Chapelle des bois ; puis au Pré-Poncet, après le dernier « coup de cul », un petit arrêt chez Didier (le taulier du refuge de la Perruque. Ses fondues plein de fils de vrai Comté au lait cru, son petit vin chaud pour aider à démêler, ses tartes aux myrtilles... et son fartage de sorcier !) ; et puis la traversée de Chaux-Neuve juste avant l’arrivée. Une véritable histoire d’amour entre Lamoura dans le Jura et Mouthe dans le Doubs ; entre une des plus belles épreuves de fond du monde... et ses fans de plus en plus nombreux..






Quelques kilomètres à ski, ce week-end dans le massif du Jura. L'histoire de trouver le meilleur moyen de se réchauffer au milieu des gens, au lieu de finir enroulé dans une peau de bête, tout seul devant la télévision. (Tous les détails sur France3.fr)





Pour tout vous avouer, mon ami Didier Coulinges (le taulier du refuge de la Perruque ci-dessus cité, au lieu dit du Pré-Poncet) s’était mis en quatre pour nous réserver un accueil digne d’une grande étape de tour de France cycliste (une flopée de pancartes de bienvenue plantées au bord de la piste, un paquet de spectateurs déchaînés, et même un pendu, oups !... oui, un pantin en habit de polichinelle accroché à sa potence de pacotille pour amuser la galerie à mois de 15km de l’arrivée). Tout à donc été parfait depuis le départ ou presque... Une bonne ration de muesli mélangé comme il faut avec juste un peu de lait demi écrémé, pour que l’ensemble prenne la forme définitive d’une savoureuse bouillie facile à mâcher. (Une boîte de céréales d’origine suisse allemande, que l’on ne trouve plus en France, que dans le 10e arrondissement parisien grâce à la perspicacité de ma Lili préférée) ; le micro hyper cardioïde de Thomas planté dans le champ de la caméra d’Emmanuelle ; Le baratin de Clément sur des plateaux congelés, et les beaux yeux d’Elsa pour réchauffer les caméras légères et la couleur éthérée des écrans de contrôles... Deux jours de vrai bonheur télévisuel dans le massif du Jura, juste avant les vacances, et quelques heures avant que l’ami Jason... Jason Lamy-Chappuis ne mette le feu sur la ligne d’arrivée du stade olympique de Whistler au Canada. Deux jours les skis aux pieds avec une caméra sur la tête pour « faire Lamoura-Mouthe » et voir les Rousses sous un autre angle.


PRÉPARATION DU MATÉRIEL AVANT LE DIRECT DU 13/02/2010 À LA CHAPELLE DES BOIS
"MICHEL (CORRECTEUR AUTOMATIQUE DE FRANÇAIS ET PHOTOGRAPHE DE PLATEAU...) REMETS TON CACHE OREILLE, TU VAS ATTRAPER FROID !!"

DIRECT DANS LE JT DU 13/02/2010 À LA CHAPELLE DES BOIS.
"POUSSEZ-VOUS, ON VOIT PAS L'INVITÉ !"


HERVÉ BALLAND ET CLÉMENT À 30''DU DIRECT
"IL EST BEAU TON CHAPEAU HERVÉ !"

MONSIEUR PHILIPPE BASQUIN (EL' CHEF !) ET JEAN-MICHEL (CADREUR DE L'EXTRÊME)

"CHEF ! EL TELEPHONE QUI SONNE INCOR, VA VIR QUI CHÉ !..."

BRIGITTE, ALAIN, JACKY, CLÉMENT, PHILIPPE ET JEAN-MICHEL...
"ALAIN... ARRÊTE DE FAIRE TA STAR ET SORS LES MAINS DE TES POCHES ! ET TON HÔTEL... Y TE PLAIT PAS TON HÔTEL ?!!!


Tout ceux qu'on voit, et ceux qui restent dans l'ombre derrière leurs machines comme le seigneur Éric... Le magicien de l'année, le Coperfield du bidouillage vidéo. Le monteur au dossard numéro 1 et le "Final cut" tout gelé de son concurrent dijonnais sur la ligne d'arrivée.







mercredi 10 février 2010

CERCLES / FICTIONS


THÉÂTRE, BONNE BOUFFE ET AUTRES VOYAGES EXTRAORDINAIRES



« Tu vois ce qu’on voit, qui s’ébranle. Non... tu vois pas ! »
Bashung - Happe



LES BOUFFES DU NORD - PARIS


On a écouté Bashung... J’écume... et puis découvert Happe pour la première fois. La version live d’ « Un dimanche à l’Élysée ». (La journaliste avait prononcé « Heïpe » comme s’il s’agissait d’un titre anglais). L’agréable « berceuse » passait sur Inter. Un interlude mélancolique coincé entre une paire d’invités de Laure Adler vers minuit. Christophe Rauck, et puis Joël Pommerat, deux fois nominé aux Molières... Nous revenions de Bouffes du Nord justement ! Lili faisait ses devoirs ; un tas de trucs utiles pour le lendemain et sa vie à elle plus tard. On a lu des vers d’Apollinaires dans son deux pièces en une avec vue sur la rue Jean Moinon dans le dixième arrondissement, bu ce qu’il restait d’une bouteille de Beaumes de Venise, et puis reparler de la pièce en bouffant des pâtes à la tomate et du homos étalé sur des blinis. Cercles/Fictions. Une création du type qui répondait aux questions de la radio. L’histoire d’un type... qui finit par se farcir une clocharde au fond d’un parking pour grimper dans l’échelle sociale. Mais un chevalier débarque, blessé, qui l’interrompt sous des fumigènes dorés. Joël Pommerat raconte que tout est vrai ou presque : l’étrange forêt des songes et les cris angoissants d’un enfant (« un bébé... » tient à préciser Laure Adler). Tout est vrai souligne le jeune metteur en scène : la clocharde dans le parking ; le bourgeois qui fume le narguilé sous son lustre clinquant ; sa femme, la maîtresse de maison qui souhaiterait que ses employés la tutoient dans un véritable souci d’égalité entre tous les hommes, toutes les femmes et tutti quanti d’une matière humaine re-modelable à façon. Tout tourne en rond, un cercle infernal. Ah oui ! j’oubliais aussi cet autre tableau d’un de ces patrons du CAC, ce vainqueur tragique, ce fonceur, ce battant ridicule dans son costard trop maigre, venu faire la leçon à des chômeurs en fin de droits. Ce bricoleur de performances et de succès immédiats plongé dans les bas-fonds d’un autre tableau dix minutes plus tard : Une vente à la criée. Une bonne affaire. Le troc immonde d’un matériel humain contre un peu de son fric. L’échange sordide d’un organe pour sauver son gamin malade, se fait aux enchères autour d’un brasero. Le son des bagnoles... Le trafic sur le périphérique. Une vraie misère !


CERCES / FICTIONS - JOËL POMMERAT (photo © Élisabeth Carecchio)


Tout tourne en rond. C’est la guerre... ou l’idée d’un conflit immuable. La guerre, ou quelque menace d’une nouvelle barbarie imminente. On entend tout dans des haut-parleurs suspendus au-dessus du plateau, comme une plage sonore derrière la voix des comédiens amplifiés. Les bombardements qui se rapprochent. La lumière vive des éclairs, l’éclatement compact... (« Tendres yeux éclatés » écrivait Apollinaire justement ! qui se demandait s’il était possible d’aimer sous les obus et la mitraille ?) l’évocation de tout ce qui nous était vraiment tombé dessus juste avant à Verdun ou partout ailleurs. Tout éclate, tout retentit : Les ordres grotesques, militaires de mourir pour quelque chose, comme si l’on pouvait aussi quelquefois mourir pour rien ! La vie qui ne vaut pas bien cher au-delà de la scène, dans et même hors du cercle diabolique. Le spectacle se termine dans une brume onirique. Le chevalier en armure s’exfiltre du monde réel, droit sur sa bête fantomatique. À moins que ce ne soit l’inverse dans une lumière magique... Une apparition, juste une image qui perce le brouillard ultime de l’imagination. « Tout me happe... » Comme un peu de poésie qui prendrait place au milieu du cauchemar céleste. Du coup on a oublié Soulages ! Les Outre-noir de Pierre Soulages à Beaubourg. Du brou de noix sur papier, du goudron sur verre cassé... Du noir sur noir en grand format étalé sur les murs d’un grand musée d’art moderne parisien. Bref ! Ainsi vont les voyages du corps... dans les impasses bien assorties. Lili continuait de jouer dans l’ombre, le rôle de cette petite danseuse d’origine hongroise. Une jeune fille assassinée à Ravensbrück. Quelques dates encore à Laurette, une scène minuscule rue Bichat entre Goncourt et République proche de l’Hôpital st Louis et du canal St martin. Je me disais que c’était ce qu’elle voulait, qu’elle était belle, que j’aimais ces sourires, ses jolis yeux quand elle riait, et que tout était bien. J’approchais de l’heure ou j’allais encore devoir la quitter pour prendre un train rapide qui m’emmènerait loin des jolis théâtres et des grands magasins remplis de marques de chemises un peu chères juste pour ce qu'on avait le temps de les porter.
NÉON™