jeudi 15 avril 2010

PHOTOMOBILE™ / LA MACHINE À GAZ



LES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER


(Des images réalisées à partir d'un téléphone portable. Des communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange et totalement inutile de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran. "De l'art moderne" pour ceux qui en douterait, comme on dit aussi "De l'électronique embarquée" ou "De la pression dans un pipe line" )




LA MACHINE À GAZ (SÉRIE 2010/04)








MESSAGE - LA MACHINE À GAZ / l'image du brûleur d'une plaque de cuisson équipée d'un injecteur pour gaz de ville. Une digression esthétique autour d'une flamme bleue. Toute une machinerie plastique pour déclarer sa flamme à la petite gazinière assise à la table d’à côté. Bon, rien d’essentiel j’en conviens parfaitement. Ce qui est important par contre, c’est que je n’ai pas couché avec elle, mais que j’en brûlais d’envie. C’est ça ! Une chambre d'hôtel, un train ou une chaufferie d'immeuble, le lieu m'est absolument indifférent. Je dis ça alors que je me rend pourtant bien compte du caractère tragique de la situation. D’abord le truc périmé des « mots bleus » (« les mots qu’on dit avec les yeux »... et tout le décor d’une plage avec le beau visage d’Aline dessiné sur le sable...) Sacré Christophe ! Dans la réalité, un véritable drame shakespearien. Merci Vincent. Ensuite, tout le noir qui va avec.






La caméra panote alternativement entre le lit banal d'une chambre d'hôtel avec vue, le train qui traverse une ville la nuit à toute allure (au pire un métro aérien qui traverse la Seine entre la gare d'Austerlitz et le Quai de la Rapée), et la façade Est du centre Georges Pompidou. « Pourquoi tu ne veux pas coucher avec moi ? » C’est Michel qui demande ça à Jean Seberg, enfin je veux dire Jean-Paul Belmondo bien avant qu’il sucre les fraises chez Drucker. Après, les deux clopent dans le plumard d’une chambre d’étudiant parisienne de 15 mètres carré ; lui torse nu ; elle, avec sa coupe de garçon, et on entend la circulation parisienne pendant qu’ils parlent de la mort, de la Suisse, de l’agréable ronronnement du moteur d’une Rolls. Après, Jean/Patricia pleure, Michel la regarde, et elle le regarde à travers une affiche enroulée sur elle-même. Le plan est surcadré par la forme ronde de l’affiche enroulée sur elle même. Après ils s’embrassent. « Je voudrais recoucher avec toi » dis Michel. Est-ce que je peux pisser dans le lavabo ? Patricia lui répond qu’elle est enceinte... Peut-être de lui, elle ne sait pas. Encore plus tard Jean parle de Faulkner. "Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin". Michel répond qu'il choisirait le néant. Voilà pour JL Godard qui fait un retour en force à Cannes cette année avec "Socialisme". Le film est visible en intégralité sur Internet, mais en accéléré. Et avec tout ça je suis encore crevé de la roue avant. La misère ! Des chambres à air low coast, mais qui ne supportent ni les accélérations trop fortes ni les coups de freins dans le vide. Crevé. Crevé, enrhumé et paralysé par tant d’amour foutu en l’air. J’ai pris des photos d’elle quand elle dormait. Elle dormait bien. C’est fou ce que les filles peuvent être belles quand elles dorment à poings fermés. Quand je dis « à poings fermés » je veux dire dans le genre rétractée sur elle-même, prête à m’en décrocher une si j’approche d’un peu trop près juste avant son réveil complet et définitif. Salut, je t’ai fait du café et j’ai envie de parler de Marcel Duchamp avec toi, là maintenant. Le côté « Le piano aqueux » de Marcel Duchamp. « Et mon cul, tu l’aimes mon cul ? ». Pour l'image : Raoul Coutard, off course.









Je me suis enfilé les cinq pièces de Sarah Kane, l'auteure de théâtre britannique un peu déjantée dont on ne retient en général que son suicide à Londres en 1999 après quelques séjours appuyés en maison de psychiatrie. « Anéantis », « L'amour de Phèdre », « 4.48 », « purifiés » et « Manque » surtout ! Du théâtre au lance-flamme. Une machine de guerre redoutable contre les idées convenues et les amours de gare. Qu'est devenue Anna Karina au fait ? L'autre égérie du cinéma moderne. Théâtre, roman, disques... Divorcée. De l'eau dans le gaz avec son Jules. Oui, bon voilà ! Et puis ça ne regarde personne de toute façon. La vie privée des gens, l'intimité des personnes dans leur vraie vie à eux. « C'est comme ses filles qui couchent avec tout le monde, mais qui ne veulent pas coucher avec le mec qu'elles aiment sous prétexte qu'elles ont couché avec tout le monde justement ». En 1978, Jean Seberg a tenté d'en finir sous une rame du métro parisien. L'actrice, ex épouse de Romain Gary, a tout de même fini par se foutre en l'air moins d'un an plus tard aux barbituriques. Didascalie 1 : Le type allume le gaz grâce à un dispositif automatique. Didascalie 2 : Une simple pression sur un bouton noir qui déclenche une réaction en chaîne. Successivement, l'ouverture de l'arrivée de gaz et une étincelle, enfin une dizaine de flammes bleues parfaitement réparties sur le piano. Un flot de notes ininterrompu. Didascalie 3 : Sur une plaque commémorative, on peut lire : Gaz à tout les étages...





LES PHOTOMOBILES™/JL GANTNER