jeudi 18 novembre 2010

CHAMALLOW



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J'EUSSE ENCORE PRÉFÉRÉ QU'ON M'APPELÂT MACBETH...





CHAMALLOW - AUTOMNE 2010 / ©JL GANTNER


Chamallow et sa vie de chat un peu peinard depuis son déménagement. Un titi parisien un peu paumé au début. Le genre du minet âgé d’à peine deux mois, trouvé avec ses deux frères et sœurs dans le caddie d’un G20 du quartier St Michel. (pas le G20 des grandes concertations internationales qui n’aboutissent en général jamais à rien ; mais le G20 où on achète sa lessive et les paquets de nounours en guimauve nappée d’une fine couche de chocolat au lait qui craque doucement sous les dents). Bref ! Voilà pour la petite et courte histoire de Chamallow qui devait aussi s’appeler « Macbeth » au début, ou encore « Miaou » parce qu’on hésitait. Pour ma part, j’aimais bien « Miaou » ! Mais je préférais Macbeth pour son côté bien adapté au cinéma par Akira Kurosawa, Orson Welles ou Polanski...



CHAMALLOW - AUTOMNE 2010 / ©JL GANTNER


Macbeth... (Malgré ma préférence incontestable pour Hamlet dans le registre du célèbre bestiaire de ce Monsieur Shakespeare...) Macbeth, un vrai nom de chat ! Mais un Macbeth, plutôt le genre « Camality Jane » finalement. Son côté : je détruis tout sur mon passage avec mon air de ne pas y toucher (plantes vertes et fleurs séchées ; ma préférence aussi pour quelques pages jaunies d'une littérature ancienne très rare, et ce revêtement tellement sensuel d'un fauteuil en cuir dans le genre de celui d'un cercle de la marine marchande. « Mmmhhm, j’adore le cuirrhhhrrr... » Son côté : « Je passe mon temps à essayer de bouffer le truc tout rouge qui fait des ronds dans son bocal en remuant la queue, et qui commence vraiment à m’énerver avec son côté : « Je me fous complètement de tes va-et-vient ou de tes acrobaties ridicules, pour essayer de m’attraper les branchies à travers le mur de verre infranchissable dont je mesure bien qu’il nous sépare définitivement ». « Flipper » mon pote marin d’eau douce, dont je ne pense pas qu’il fasse pourtant la moindre différence entre un écran plasma, une paire d’aiguilles à tricoter la laine de Shetland et une espèce de bestiole équipée de griffes toutes neuves, mais qui ne lui servent à rien dans la circonstance d’un mur de l’atlantique construit en verre blindé prévu pour décontenancer les chats de gouttières comme lui. Chamallow et sa manie de faire sa sieste dans les casseroles en cuivre ou les plats à couscous avant de faire de la luge dans les sacs de course en plastique recyclable sur le parquet verni. Sa cabane officielle entre une pile de bouquins de cuisine méditerranéenne et une grande encyclopédie de géographie du XIXe. Son truc de préférer le saumon fumé aux croquettes Monoprix, alors que des tas de gens crèvent de faim dans le monde et que des tas d'autres sont dans la rue pour défendre leur régime de retraite. Le genre de Chamallow que je vais finir quand même par envoyer à l'école militaire pour lui apprendre à s'essuyer les moustaches après les repas...



CHAMALLOW À PARIS - PRINTEMPS 2010


CHAMALLOW EN COCOTTE - AUTOMNE 2010