mardi 6 mai 2008

GEORGES MÉLIÈS


CINÉMA

GEORGES MÉLIÈS





HOMMAGE...


Bon, je suis d'accord, on ne parle que de lui depuis quelques jours. Actualité oblige... Car Méliès, le grand Georges Méliès fait son entrée à la cinémathèque. Voyez-vous ça ! (Mieux vaut tard...) Un hommage grandiose rendu à "l'homme à tête de caoutchouc", l'homme le plus extravagant de l'histoire du cinéma, l'inventeur, le père des trucages et des effets spéciaux. Méliès... je n'ai pas pu résister. Georges Méliès sur le grand écran du musée du cinéma. (C'est Monsieur Langlois qui serait drôlement fier aujourd'hui !) Méliès, le prestidigitateur abracadabrant, le touche à tout, l'inventeur, l'artiste. On l'avait presque oublié, laissé pour compte sous sa stèle modeste au Père lachaise. Un hommage, et il était temps ! Né en 1861 à Paris, fils d'une famille d'industriels spécialisée dans la chaussure, Georges apprend tous les métiers (menuiserie, mécanique, ajustage...) touche au dessin, à la peinture à l'huile et manipule quelques automates avant de s'intéresser définitivement au théâtre et surtout, à la magie. L'itinéraire explique la suite. La découverte du procédé des Frères lumière, et sa carrière de cinéaste, un pionnier dans les domaines des caches, contre-caches, fondus, superpositions et surimpressions... Méliès innove dans tout ce qu'il effleure. Les premiers scénarios, la technique du découpage, les trucages qui feront plus tard le succès des grands studios américains.


En 1902, Méliès termine son "Voyage dans la lune". Un succès mondial. Une féerie visuelle vendue sous sa marque "Star films" au prix de 2 fr.50 le mètre de pellicule positive. Soit 690 fr. la copie de 125 mètres. Un prix jugé exorbitant pour l'époque. Mais le succès sera de courte durée. D'abord pillé, Méliès se révèle aussi un piètre comptable.

"Voulez-vous une anecdote en passant ?" avait un jour répondu Georges à quelques "questionneurs" intéressés. "Elle est amusante : Au deuxième Congrès, un des grands industriels, qui jusque-là s'était tenu à l'écart de la Chambre Syndicale, mais qui se décida à venir pour essayer de nous imposer l'unification des prix de vente, me prit assez violemment à parti. Je venais, en combattant ses arguments, de répondre : A mon avis, le cinématographe sera artistique, ou il ne sera pas! Donc, en matière d'art, impossible d'imposer un prix uniforme. Le prix dépend de la valeur du sujet, des interprètes et des frais qu'ils entraînent. Là dessus, mon contradicteur me dit: "Voilà précisément votre erreur. Vous. Monsieur Méliès, vous voyez tout en artiste. Parfait! Aussi, vous ne serez jamais qu'un artiste et non un commerçant." Je lui répondis, très calme: "Monsieur, vous ne pouviez pas me décerner de plus bel éloge, car sans l'artiste qui crée et qui exécute, que ferait le commerçant et que vendrait-il ? Je crois qu'il pourrait fermer sa boutique ?" Et tout le monde de rire cette boutade. Elle circula de bouche en bouche, et fut instantanément traduite en toutes les langues au milieu de l'hilarité générale.

En 1923, l'artiste dut pourtant fermer boutique, criblé de dettes. Vente de propriété, films cédés au prix coutant de la pellicule, dispersés. La plupart de son travail disparaît, récupéré au poids et transformé en talonnettes de chaussures...) Méliès lui-même, dans un accès de colère, brûla l'intégralité de son stock de Montreuil. Oublié de tous. Jusqu'à ce que Monsieur Henri Langlois, fondateur de la Cinémathèque française, ne s'intéresse à l'oeuvre de cet artisan hors du commun, ce génie... et ne s'emploie à récupérer tout ce qu'il fut alors possible de retrouver.
Néon™







LE VOYAGE DANS LA LUNE



L'ÉCLIPSE...



L'HOMME À LA TÊTE DE CAOUTCHOUC



"Cette invention (le cinéma) n'est pas à vendre. Elle peut-être exploitée comme une curiosité scientifique, en dehors de cela elle n'aura aucun succès commercial". Louis Lumière"