mardi 26 juin 2012

REFLET



L'image provient d'un reflet de la montagne à la surface du lac des Gaillands. Un panorama, un des plus classiques au sud de Chamonix dans la mouvance de l'expression romantique chère à ce Monsieur Rousseau duquel on fait grand cas ces jours-ci. Une vue "négative"des aiguilles au hasard des vibrations lumineuses et des interférences aquatiques. Une aberration visuelle du point de vue de la réalité tangible, mais est-ce bien là l'important ?!... Une image, du point de vue d'un accident de parcours sur nos itinéraires forcés ; le résultat d'une contingence fortuite. Rien de plus.

 Aiguille du Midi, massif du Mont-Blanc/ PHOTO © JL Gantner




"SPACE ODDITY"



Je ne sais pas pourquoi cette bande de nuages un peu forte incrustée au-dessus de nos têtes depuis quelques jours, m'inspire ce vieux morceau de David Bowie "Space Oddity" (sur l'album Santa Monica), et "Andy Warhol" juste après. Cette "partie" de guitare (à deux minutes dix...) Je ne sais pas. Toute cette panoplie d'instruments de communications mobiles peut-être ?... Tout ce merdier qui flotte sur les lignes de conduites aléatoires et nos rencontres à flux tendus qui gâche tout. Cette multitude de séances d'entrainement pour passer l'hiver sur les chapeaux de roues et l'arrivée des trombes d'eau aujourd'hui. Je ne sais pas. L'idée d'échapper au pire alors que tout bascule forcément du côté le plus pressé.

 

Une marche d'approche dans les aiguilles de Chamonix (Massif du Mont-Blanc), au mois de juin 2012. Une méthode comme une autre pour mesurer la température du temps qui passe en attendant les événements de l'été. Quelques longueurs glaciaires dans la tentative d'un solide réchauffement de l'air ambiant. Une technique d'évitement bien rodée juste au commencement de la saison des soldes et une belle corde bleue pour tenter de tout raccommoder...




PHOTOS © JL Gantner - C. Gaillard 2012


mercredi 13 juin 2012

"ONE HUNDRED FISH FOUNTAIN"


"One Hundred Fish Fountain" Un banc de poissons (97 énergumènes en bronze) reliés par un réseau de tuyaux au dessus d'un bassin rempli d'eau... L’œuvre est de 2005, élaborée par le sculpteur américain Bruce Nauman, et se distingue singulièrement des figures les plus célèbres de l'artiste (Ces œuvres au néon...) Un aquarium à l'air libre de harengs figés dans le principe d'obsolescence générale, mais alimenté par un courant d'eau alternatif. "Être ou ne pas être"... Une question récurrente chez Bruce Nauman. Et je pensais à ces jours passés. Toute cette flotte qu'on se prenait sur la gueule en attendant le retour de l'été. Toute cette humidité dans l'air ambiant. Être ou ne pas être... abrutis par cent jours de pluie et trempés jusqu'aux os au lieu d'un soleil radieux dans ses yeux et une belle couleur dorée sur sa peau. Une fontaine de jouvence pour tout reprendre à zéro et retourner une nouvelle fois la question du temps qui passe dans les eaux sidérales de nos raisons submergées.Peut-être cette référence à Paul Klee. Ces "poissons dorés" de Paul Klee. Des collages de Matisse, la mosaïque de la synagogue de Hamat, que sais-je encore ? Une ligne tendue entre les nageoires de l’histoire pour se marrer un peu au milieu du "frai".





Bruce Nauman / "One Hundred Fish Fountain" (2005)

DESIGN ET MÉTHODE D'AGRANDISSEMENT GÉNÉRAL



D'abord cette « Lancia Flaminia Zagato super sport coupée 3C 2.8 » ... dans un état parfait, proposé, bon oui, évidemment !... pour tout de même un peu plus de 180 000 FCH —Mais l'objet est assez rare, dessinée dans les prestigieux ateliers milanais dans l’esprit de cette autre « Aston Martin DB4 GT » de 1960 croquée par Ercole Spada et produite à l’époque à seulement 19 exemplaires — pour être noté dans un journal, même borné à quelques digressions intimes et artistiques dans le for intérieur du temps qui passe et des vapeurs de voyages incessants, bien qu'entièrement gratuit, comme ce Journal de Néon™.  (Peut-être moins de cinquante exemplaires dans le monde à l'heure qu'il est (cette bonne heure Suisse à la seconde près !) pour ce V6 qu’adorait l’acteur Marcello Mastroianni. Cette scène « évidemment ! » où cette jolie Anita Ekberg et son Marcello… s’embrassent dans les eaux tumultueuses de la fontaine de Trevi. Cette impérissable « Dolce Vita » romaine de l’immense Fellini. Toute cette pellicule de gâchée aujourd’hui, sous les coups de boutoirs des algorithmes faciles, des modes de compressions pratiques et désenchantés !)





Une voiture et son élégance magnétique dans son acier brossé d'origine au hasard d'une vitrine commerciale de l’agglomération Baloise, alors qu'on avait rendez-vous dans l’instant à la foire et « qu’elle… » n’aurait aucune possibilité matérielle de m’y rejoindre pour me serrer dans ses bras à elle. Que l’odeur de sa peau, que ces yeux qui brillent dans le noir ; que son ventre, que l’intérieur de ses cuisses et malgré tous ses commerces anciens, toutes nos distances égoïstes, tous nos malentendus … 

 


Certains penseront qu'une bagnole en vaut bien des centaines d'autres, qu’une paire de phares un volant et un moteur sous le capot… comme beaucoup de ces épicuriens blasés penseraient aussi qu'un baiser peut en valoir des dizaines d'autres dégainés à n’importe quel coin de rue dans la lumière des néons... Ce drame, cette tragédie de la société de consommation (mais la notion s’est tellement dérobée depuis ce cher Andy, n’est-ce pas ?!) Je crois qu’il m’était arrivé d’être sur le point de lui parler de Rauschenberg sur un morceau d’Heather Nova… « I’m the girl » ; de Paul K « Flood the market » ou de Brandon Chandler « Starting over »… le tout joué sur une radio numérique embarquée pendant que la chaine sautait de mon dérailleur dans la grande bosse de la Colombière. Une pente infernale des Alpes françaises pour rejoindre le massif des Aravis depuis la vallée de Cluses. Plus de 1000 mètres de dénivelé sur plus de 15KM. Lui parler de Rauschenberg… de Pollock ou de Jasper Johns alors qu’on avait même pas commencé d’évoquer Rothko, ni même envisager la moindre discussion autour du boulot de Joseph Kosuth. Cette certaine image du monde réel… cette certaine idée du langage et de toute la légitimité des histoires d’amour pour arrêter d’être en train de crever tout le temps à l’intérieur d’une bande son écœurante… « Motherfuckers » peignait Bruce Nauman au début des années 70. Bruce Nauman et ses écritures… « lumineuses » aux frontons des baraques à frites, des machines de barbe à papas et des peep shows. « Sex ans death by murder and suicide, 1985 ». Et qui ne s’est pas un jour un peu retrouvé dans ce « clown torturé » d’un des plus grands artistes du siècle pris au jeu de son propre rituel ?!... face à face avec son propre masque d’amertume et grimé à l’excès pour faire marrer les gens de passage. Un des ces clown supplicié, piégé comme un con dans sa propre rigolade litanique. Cette sempiternelle affaire de ritournelle du temps qui passe. Cette fatigue des postures à tenir sous les églises et leurs files de combines…. 



Et moi qui voulait vous parler d’une rencontre « au camping » de Bale avec Clément Cividino… Un jeune collectionneur d’art, entiché de l’architecte Georges Candilis (un pote d’atelier du Corbusier dans ce paquet d’années seventies prolifiques dont nous ne cessons de causer ici). Candilis, l’architecte d’origine grecque associé à la « Cité radieuse de Marseille » et ces « Hexacubes » tombés  eux… dans l’oubli. (Des baraques de vacances en plastique dans leurs couleurs exactes ou leur créateur les avaient fait peindre pour les futurs estivants de Port Barcarès…) avant que Monsieur Cividino replace ces modules de villégiature futuristes dans le contexte de la grande foire de l’art et du Design d’Art Basel cette année 2012.


 


En 1972, Georges Candilis avait installé ce « camping de l’an 2000 » (27 « Hexacubes ») sur la commune de Leucate dans le Languedoc Roussillon. Un type d’habitat en polyester au confort franchement dépouillé, qui répondait à la philosophie de son auteur d’imaginer une nouvelle manière de vivre : « Le cubing ». L’idée d’un habitat modulaire et évolutif en fonction de l’agrandissement de la famille et de l’augmentation de ses revenus… (Tout un beau programme de réjouissances libérales au pays des autruches le bec planté dans un paquet d’oursons en guimauve et enrobé de chocolat croquant… ) JLG



PHOTOS © Jean-Luc Gantner 2012


mercredi 6 juin 2012

SUR LA ROUTE...



A chacun "sa route"… au moment où ce beatnik de Kerouac fait sa réapparition sur le devant de la scène occidentale grâce à l’objectif de Walter Salles (Central do Brazil, repéré à Sundance et Ours d’or à Berlin en 1998 .) Un « Kerouac » au format numérique pour être tout a fait transportable sur l’ensemble des écrans nomades de la planète.




Jack Kerouac… Le Sale Paradise de 1952 juste après la rédaction de son chef d’œuvre absolu en forme d’un road movie, un des mieux foutu que le monde moderne ait pu inventé pour réussir a tout flanqué par terre de nos amours passagères, l’espace d’une seule lecture assidue. « Sur la route » Pas un de ces pavés à se fader l’été sur la plage dans les odeurs d’ambre solaire et de bains de mer ouatée, mais juste quelques pages génialement hallucinées. Une simple nouvelle en vérité, écrite d’un seul tenant sur le même morceau de papier pressé contre un rouleau de la marque Underwood™ dans une chambre d’étudiant à New-York city au temps du temps qu’on prenait pour s’écrire encore avec des jolie lexies bien choisies. Le détail a son importance bien sûr (même si l’anecdote a été copiée/collée un bon milliard de fois depuis la mise sur le marché du langage « Basic » et de toutes les nouvelles formes d’expressions standardisées qui en découlent depuis). Le détail à son importance, vous disais-je, comme toute précision subsidiaire dans la vie des gens.




Ce bouquin écorné par exemple… Proust dans les doigts de Marylou à la portière de la jolie Hudson 49. «  Swan » comme une vapeur d’alcool récalcitrante dans la profondeur de champ d’une image sublime mais complètement blasée aujourd’hui.  Cette bagnole « nietzschéenne » et sa carrosserie dessinée pour épouser les courbes de la toute jeune mariée en pleine débâcle. Marylou/ Kristen Stewart, même étalée sur l’écran sous une couche de matière binaire plutôt qu’emballée dans une belle bande de celluloïd de chez Kodak™, tant pis ! (Une Marylou, analogique comme du temps des albums concept de Serge Gainsbourg...) Une route comme une génération  entière comprimée à l’intérieur des interstices d’un morceau d’asphalte encore rudimentaire (Burroughs, Ginsberg…) Une route, mais circonscrite à l’univers des paradis artificiels sur la terre d’Aphrodite.




Tout sauf la réalité de ces mondes perdus. Tout sauf cette merde d’organisation permanente qui nous gouverne à présent. La société lamentable « du management », les trusts… les monopoles de la raison obstinée. La multitude des flux imbéciles. Toute cette merde futile obsédée par le fric et la manière de paraitre au lieu d’une paire de bagages à boucler. Tout ce boucan superficiel au lieu d’une belle route aux contours un peu flous dans le tremblement des phares en pleine nuit. Ses jambes à elle dénudées dans la vibration lumineuse du rétroviseur mal vissé à côté du plafonnier. Ses yeux embués et brillants à l’arrière de la mythique Hudson 49 brun et argent aux belles formes arrondies. Marylou sur un fauteuil passager en cuir de la couleur clair pour faire ressortir ses yeux. Une jeune fille de 16 ans comme dans ce procédé d’ensorcellement commit par Nabokov en son temps.  « There are Twenty years to go » (lire : Tweny years to go…) « and Twenty ways to know » psalmodie Brian Molko / Placebo, sur les lecteurs MP3 du monde entier.  De Kerouac à Placebo. De Nabokov à Proust où dans l’ordre inverse… « Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin… ». Une route… cette route-là d’un maitre de littérature hors compétition et celle d’un musicien carrément à fond ce soir-là qui la croise par hasard croyant d’abord lire Flaubert. Ce principe génial de l’osmose/anamorphose qui règle l’esprit des mondes sensibles et qu’on ferait mine d’ignorer dans les écoles prudentes et légitimes de la raison « essentielle ».




Et j’imaginais alors un monde où rien n’aurait jamais plus le goût de ces « madeleines » ; de ces confessions intimes entrelacées qui refont surface dans l’ordre d’un grand chaos jubilatoire. Un monde où cette autre « Lolita », où ce « Dean Moriarty » singulier sous la plume d’un immense écrivain américain, ne serait plus qu’un fond d’écran froid sur un téléphone portable interchangeable. Un monde en promotion constante, allégé de toute passion persistante, où plus rien pour finir n’aurait de goût du tout. Un monde, cette « société du spectacle » où l’on aurait à se lever le matin pour regarder béatement le vide qui nous entoure dorénavant chaque jour comme une mauvaise rangaine. Un monde de fêtes, de noces illusoires… Un monde de réjouissances convertibles et périssables. Un monde sans mélancolie, sans spleen ; un monde sans chagrin léthargique. Pauvre « Dean » ! Pauvre « Sale » !… New-York, Denver, l’Ouest, la Californie et puis le nouveau Mexique… Une route comme un vieux disque pour revenir au point de départ 200 pages plus tard ou à la fin du film. Ce truc d’un moment passé dans le noir avec elle, en lui parlant de sa propre conception des marchands de belles routes à suivre. JLG

mardi 5 juin 2012

DU CYCLISME À LA TV AU MOIS DE MAI


Du Cyclisme à la télévision et son contre champ à la période du mois de mai. (Juste avant de prendre le temps d'une somme de choses à empiler entre nous, comme nos amours prêts à consommer du mois de juin, et cette forme d'apothéose fusionnelle prévue pour le mois de juillet).


 TOUR DU JURA/ Le "Direct" à Foncine-le-Haut


D’aucuns penseraient que le cyclisme n’est qu’une affaire de kilométrages filmés en plongée dans le décor fluide et apathique de quelques paysages remarquables du territoire français. Une séance d’endurance pour le téléspectateur chaque été au mois de juillet. Des heures de vacuité interminable sur l’écran avant que ce peloton ne se décide enfin « à mettre en route ». L’affaire, d’une belle échappée » filmée en plan serré depuis la moto accréditée pour s’approcher au plus près des audacieux guerriers à la manœuvre. « Le bon coup du jour », mais «repris » heureusement ! juste avant la séquence en plan large de « l’emballage final » et les interviews des principaux leaders avant de rendre l’antenne à la régie publicitaire.

  TOUR DE FRANCHE-COMTÉ/ Le "Direct" à Belfort


Cette idée commode d’un divertissement télévisuel convenu à l’avance pour rassurer tout le mode en n’inquiétant personne… Et je pensais : Du grand spectacle des courses cyclistes comme la matière d’un combat épique entre les préjugés récurrents des amateurs d’apéro à la plage, et ce corolaire d’une difficulté à prouver le contraire chaque fois qu’il manquerait des bretzels dans le paquet de petit gâteaux ».



 L'enregistrement audio pendant la course

Oui, bon, je sais ! Vous me l’avez déjà dit… Cette propension à m’étendre dans ces carcans de la pensée baroque et post-moderne, au lieu de vous envoyez tout cru une de ces bonnes formules toutes prêtes à avaler dans les soirées politiques. D’aucuns… oui ! penseraient… que nul n’est besoin de se mettre dans tous ses états pour si peu, et ils auraient surement leurs raisons. Une simple question d’horizon… Tout ça pour en venir au fait de quelques jours passés sur les routes pour suivre des courses par étapes du mois de mai dans le cadre d’un boulot de reporter à France Télé. 



Derrière la caméra principale : Jean-Marie Baverel piloté par Arsène Perros


De la pratique du  funambulisme d'un cameraman au sens de l'équilibre irremplaçable, et de toute ma considération pour cette mission considérable de rapporter des images magnifiques malgré des conditions météorologiques parfois calamiteuses. Un expert de l'image acrobatique et son motard équipé d'un système de bonhomie indéboulonnable. L'ensemble a raisonner dans la matière d'une relation quasi stellaire. 

 et puis l'obectif de JP Grandidier derrière Francis


"Le Tour du Jura" et puis dans la foulée, "le Tour de Franche-Comté" la semaine suivante. Cette sorte de digression d’un grand barnum sportif cycliste dans la grande machinerie audiovisuelle du printemps au lieu-dit d’une frontière franco-suisse plutôt perméable ces temps-ci d’un changement majeur de politique en France. quinze jours de poésie et d’art lyrique sur d’immenses chemins de traverse et leurs profils, oui, nietzschéens. De la grande littérature philosophique accrochée aux pentes abruptes d’un massif jurassien qui n’en demandait pas tant. Voilà comment tout a pris corps dans ma mémoire d’un souvenir de tournage "homérique". Tout sauf cette  platitude annoncée. Tout sauf ses poncifs attendus. Mais plutôt un plan de tournage à la convenance des événements .Un grand moment de suspense en réalité comme on dit des films de genre et du cinéma populaire. Ce style d’un temps suspendu au fil de la tension médiatique… Un numéro d’équilibriste à la fortune des aléas et des coïncidences… De quoi se régaler un peu d’une belle corde à sauter dans laquelle on peut encore se prendre les pieds en se marrant.


 TOUR DE FRANCHE-COMTÉ/ Un "Direct" sur la ligne d'arrivée de la première étape au Locle en Suisse


  TOUR DE FRANCHE-COMTÉ/ Le "Direct" au Locle (Suisse)


Pour la manière ensuite : Chaque soir, une fois passée la ligne d'arrivée avec les coureurs et à l'heure de la remise des récompenses sur le podium de la ville étape, les images tournées depuis la moto embarquée dans la course doivent être numérisées, montées et commentées sur des machines installées préalablement au moins pire des possibilités proposées par la géographie du terrain de réception... Un travail minutieux de mise en forme qu'il faut encore envoyer par satellite à la station de télévision de Besançon. "Juste à temps", c'est-à-dire bien souvent "juste" quelques secondes avant le Direct quotidien prévu dans l'édition du soir. Une course contre la montre où chaque membre de l'équipe présente sur place doit tenter de jouer sa partition sans une fausse note. Moins d'une heure après les derniers interviews enregistrés auprès des voitures d'équipes, l'oreillette crépite déjà pour préciser le temps accordé aux invités prévus dans le journal. L'heure, ultime... ou tout s'enchaine sans répit. L'envoi des images et du son au camion satellite, la course pour rejoindre le lieu du Direct et l'invité choisi en fonction des événements sportifs de la journée... Une course... contre le chronomètre, un smartphone collé à l'oreille pour rester en liaison avec la régie finale et continuer d'envoyer des photos sur le Blog Cycliste... préciser, l'orthographe du nom de la ville d'arrivée, celui du vainqueur de l'étape, celui d'un directeur sportif ou des bénévoles de l'organisation qui font l'objet d'un reportage ce soir-là. Le décompte de la scripte fait basculer alors d'un coup cette course infernale, dans l'univers intime et calfeutré d'un échange solennel avec le spectateur. L'exercice est rapide et forcément très intense où l'on doit essayer de dire l'essentiel dans la fenêtre exigeante d'un temps réduit le plus souvent à son comble. Juste la loi du genre vous me direz !... Mais chacun voit midi à sa porte, pour rester dans le principe télévisuel des jolis poncifs et des adages commodes. Ce moment où votre "invité" et vous, voyez le temps filer à l'allure folle d'une descente de l'Alpe au meilleur de sa forme.

 
La rédaction et la mise en ligne du blog sur la route du Tour


Le temps, un peu plus tard...  dans un café ou une chambre d'hôtel, de trouver une prise de courant pour recharger l'ordinateur, de trouver une connection quelqu'elle soit sur un réseau ou un autre pour continuer de transmettre le flux d'infos qui bourre un peu depuis le début de l'après-midi. (Une mine posée d'entrée par les gars d'Étupes dans la perspective d'une sortie de champ rapide dans le décor du peloton. Cette folle poursuite des hommes de Nogent pour maintenir leur maillot jaune bien dans l'axe des caméras. Cette bosse qui finira par tout faire exploser de la belle hiérarchie promise sur le papier. Un sprint de folie après le raid de quelques costauds jusqu'à la ligne d'arrivée...) Un paquet d'heures de boulot encore après la pause de 20H (le casse croute gargantuesque pour ne pas être obligé de tout digérer d'un coup,  et trois ou quatre éclairs au chocolat empilés pour donner un peu de corps au café). Le temps de trier, de sélectionner et de procéder au traitement des photos ; de monter l'ensemble des bonus vidéos (portraits, interviews, rencontres, plus belles images...) Le temps de rédiger quelques faits de course, et puis de tout mettre en ligne avant l'heure du petit déjeuner. Une nouvelle course aux points chauds pour rester dans le "timing" des événements en évitant "les bordures"...  et ne pas frustrer nos internautes les plus assidus.
 

TOUR DE FRANCHE-COMTÉ/ L'enregistrement d'un "plateau TV"
à Luxeuil-les-Bains avant le départ de la dernière étape


Le dernière étape sur le Tour de Franche-Comté. Toute l'équipe s'est donné rendez-vous sur la place de l'église St Pierre à Luxeuil-les-Bains. Ce jour là, la course quitte les faubourgs de la ville avant l'heure de diffusion du journal de la mi journée. Nous décidons alors de mettre en boite un "plateau" qui remplacera la réalisation d'un Direct (impossible à cette heure) sur le lieu du départ de la cinquième et dernière étape vers la Planche-Des-Belles-Filles. Où quand le principe d'improvisation devient forcément un caractère récurrent du métier de reporter.

 TOUR DE FRANCHE-COMTÉ/ Le "plateau" à Luxeuil-les-Bains


Le métier... Tous ces métiers du Tour dont nous ne soupçonnions rien de toute l'activité.  Plus d'une centaine de bénévoles au boulot chaque jour pour permettre le bon déroulement de la course. Des signaleurs, des arbitres, des conducteurs de véhicules (voitures, camions, motos), du personnel d'accueil et d'intendance, des livreurs, des cuisiniers... presque une ville entière. Une centaine de personnes avec qui forcément se créent des liens de travail puis très vite, d'amitié. En parallèle de notre temps réservé à l'antenne, nous avions choisi de mettre ces métiers de l'ombre "dans la lumière de nos projecteurs" comme on disait autrefois. Plus modestement, en profitant du Blog Cycliste de France 3 pour faire profiter nos internautes de ces rencontres. Une façon de mieux se rendre compte de l'organisation nécessaire au déroulement d'une grande compétition sportive dont la particularité est de rester perpétuellement en mouvement sur les routes.




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Et cette route toujours… des kilomètres en voiture, à moto, et même à pied pour courir des lignes d'arrivée vers les voitures d'équipes ou pour rejoindre les installations de télé.  Cette route qu’on finit forcément par aimé. Une vraie dépendance au macadam, à ces rubans d’asphalte bien dessinés dans la campagne.Le crachat de radio tour sur la HF, le vent qui s'engouffre par les fenêtres ouvertes des voitures le bras à la courroie de la portière. Le goût des pneus cramés par les accélérations successives dans en tête du peloton. La route, même assis dans cette bagnole qui ressemble à tout sauf à cette "Hudson 49"... d'un roman star de la fin des années cinquante dont je vous parlerai plus tard une fois la portière refermée de notre machin bourré d’électronique qui clignote de partout. JLG



 
Jean-Luc et Simon sur la route (entre 4 et 6 heures chaque jour...)


Au bilan de ces quelques jours passés sur les routes... Des reportages chaque jour et des directs TV midis et soirs dans les JT de France 3. Plusieurs dizaines de vidéos fabriquées sur la route, et visionnées "20 000 fois" par les internautes. Au total... plus de 5000 visiteurs uniques sur le Blog Cycliste de Franche-Comté pendant ce mois de mai. Un sacré boulot d'équipe. 





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