dimanche 18 octobre 2009

BALLADE D'AUTOMNE


RETOUR SUR UNE IDÉE FIXE...
LA SAISON DES SOLDES
ET AUTRES POÈMES DE MONTAGNE


PHOTO © JL GANTNER

Une ballade en montagne pour parler de nos points de vues respectifs. Cette belle invention d'un paysage entre nous pour saisir toute la lumière de nos relations passagères. Un véritable laboratoire d'idées neuves. Toute une industrie du vertige, pour combattre les sentiments pittoresques. Bref ! Un peu d'alpinisme automnal dans les chaos glaciaires en train de fondre, des parois métalliques étincelantes dans des gazons rouillés. Le feu des corps célestes hâtés par le mouvement des blizzards. Une sorte de fièvre montagnarde comme une épidémie répandue en masses d'air rassurantes pour emplir le vide des saisons. L'époque des soldes à Chamonix. Des tas de vitrines en promo et toutes les fins de séries accrochées au zinc dans les bistrots. Voilà pour le motif, l'illusion d'une bonne affaire à saisir au comptoir avant le début de l'hiver.


AIGUILLES DE CHAMONIX/MASSIF DU MONT-BLANC/FRANCE



PETITS CHARMOZ 2867M / MASSIF DU MONT-BLANC
PHOTO © JL GANTNER


AIGUILLE DE BLAITIÈRE 3507M, CISEAUX 3300M, FOUS 3501M / MASSIF DU MONT-BLANC
PHOTO © JL GANTNER


AIGUILLES DE CHAMONIX / MASSIF DU MONT-BLANC
PHOTO © JL GANTNER


MASSIF DES AIGUILLES ROUGES
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Et puis plus loin, en dépassant Lyon puis Grenoble, et juste à la frontière des Alpes et de la région de Provence, dans un immense déluge de baronnies ancestrales... Ce pays de Giono vers Manosque, cette Drôme de Barjavel sous les pentes rugueuses du Mont Ventoux et des marnes bleues de Tarendol. (« Ravage », « Le voyageur imprudent », « La tempête », « Les chemins de katmandou », « La nuit des temps ») Quelques-uns des cent mille livres de la librairie de Banon, ce Bleuet et son intégrale de la Pléiade plantée dans un village de moins de neuf cent habitants. Un endroit formidable et rempli de gens ! Plein de pièces superposées avec des tas de trucs à lire. Un véritable labyrinthe rempli de bouquins plus ou moins comestibles selon la saison, et planté dans un de ces petits villages typiques des Alpes de haute Provence, juste au pied de la montagne de Lure. 500 m2 de rayonnage ordonné par critères de couleurs de tailles ou d’odeurs d’encres hétéroclites... une des plus importantes librairies indépendantes en France, et des gentilles vendeuses pour renseigner les lecteurs perdus sous leurs drôles de couvertures.



Car Il faut s’y perdre... sonder, fouiller le Bleuet, pour tomber sur un vieux Kerouac délabré, Camus, Beckett, Joyce ou kafka au lieu d’un prix de Flore, (un de ces Nothomb notoire dans sa belle couverture réfrigérée par l’hiver un peu cher et les masses d’air qui circulent dans les champs de blés sur une petite musique de Schubert...) explorer le bel endroit, au hasard d’une séance de vadrouillage en règle au rayon policier, une belle balade au milieu des références singulières (de la littérature montagnarde, militaire ou pompier). Des belles lettres dans leurs formes crénelées. Un bouquin de pierres par exemple ! je veux dire quelque ouvrage sur les pierres sèches ou, un bel ouvrage de maçons pour reconstruire son décor intérieur comme autant de paysages infinis ; un dictionnaire commenté sur le marbre et ses fêlures en forme de veines indissociables. Un vrai filon pour voyager dans les étoiles et lézarder entre des murs opaques. Des milliers de romans, des albums, des glossaires, des lexiques... pour attirer le vent dans les vagues et fabriquer des marées de sentiments. C’était bientôt la nuit. La jeune fille de l'entrée me parlait des journaux d’Ernst Jünge et des sœurs Brontë pendant qu’on discutait avec un ami des belles pages de l’album d’André Breton. On a fini à moitié affalés sur le Garamond doré de Lévi-Strauss pour tenter de nous réconcilier avec Buren et Soulages, l’anthropologie de l’art moderne... aussi vrai que je vous le raconte. Une libraire... dans la Pléiade à Banon ! La veille d'une journée de montagne dans l'Obiou.
Bref ! Il était tard et c'était l'heure de déguerpir... Mon pote et moi, on s'est fini au requiem de Mozart sur les routes des baronnies et sous les fortifications brantesques de la montagne de Blay, après s'être aussi coltés Brahms et Fauré juste avant un verre de Bordeaux, un morceau de bœuf cuit à point et une soupe aux marrons à se crever les papilles juste après. Celle de « Catherine ». « Elisa et Lucie » revenaient de Nyons où l'une et l'autre apprenaient respectivement le français, les maths, le football, le provençal et le latin. Comme quoi rien n’est perdu pour l’avenir des libraires et la littérature de bon goût ! C'est à peu près comme ça qu'on a dû se préparer à l'escalade du lendemain. Des heures de bagnole à cause de l'enrobé frais et des couleurs magnifiques qui dégommaient le ciel de partout.



PHOTO © JL GANTNER


GRANDE TÊTE DE L'OBIOU
/DEVOLUY/FRANCE



GRANDE TÊTE DE L'OBIOU 2789M. MASSIF DU DEVOLUY

PHOTO © JL GANTNER


L'OBIOU 2789M. MASSIF DU DEVOLUY
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L'OBIOU 2789M. MASSIF DU DEVOLUY
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CONTREFORTS (OUEST) DE L'OBIOU 2789M. MASSIF DU DEVOLUY
PHOTO © JL GANTNER


CONTREFORTS (EST) DE L'OBIOU 2789M. MASSIF DU DEVOLUY
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LE PIERRIER DE L'OBIOU 2789M. MASSIF DU DEVOLUY
PHOTO © JL GANTNER


LE PIERRIER DE L'OBIOU
2789M. MASSIF DU DEVOLUY
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PHOTO © JL GANTNER


Premières images d'un "retour" aux montagnes...
Ou cette perspective, cette idée programmée de longue date d'une nouvelle course aux sommets.



LE "GRINGO" DE VISAN

ET LE GARS QUI FAIT DES PHOTOS AVEC SON TÉLÉPHONE PORTABLE...