vendredi 27 juin 2008

NÉON™ ET LA TÉLÉ PUBLIQUE


RÉFLEXION


AUTOUR DU DÉBAT SUR L'AVENIR DE LA TÉLÉ PUBLIQUE, LA SUPPRESSION DE LA PUB APRÈS VINGT HEURES (POUR COMMENCER...) ; SES NOUVELLES SOURCES DE FINANCEMENT PROMISES PAR LE CHEF DE L'ÉTAT POUR UNE FONCTION PLUS CLAIRE ET MOINS MERCANTILE D'UN MÉDIA AUDIOVISUEL À MODERNISER D'URGENCE DANS LE CADRE DE SON GRAND PROJET DE CIVILISATION ; LA COLÈRE DES SALARIÉS DE FRANCE 3 (6000 PERSONNES CONCERNÉES DONT 1600 JOURNALISTES), LA CONTESTATION DE GAUCHE, DU CENTRE, ET MÊME UN PEU À DROITE... CONTRE LA POSSIBILITÉ D'UN VÉRITABLE "PROGRÈS" DE LA NATURE HUMAINE ET TOUTES FORMES D'IMPOSTURES ORGANISÉES .







Et à ce propos, je pensais à Diderot ce matin... à ce Diderot écrivant "de se méfier de celui qui veut mettre de l'ordre"... "Ordonnez", disait l'écrivain, le philosophe français des Lumières... "C'est toujours se rendre maître des autres en les gênant. Si vous vous proposez pour l'homme, de devenir son tyran, civilisez-le, empoisonnez-le de votre mieux d'une morale contraire à la nature, faites-lui des entraves de toute espèce ; embarrassez ses mouvements de mille obstacles ; attachez-lui des fantômes qui l'effraient, éternisez la guerre dans les cavernes. J'en appelle à toutes les institutions politiques, civiles et religieuses : examinez-les profondément, et vous y verrez l'espèce humaine pliée au joug qu'une poignée de fripons se promettait de lui imposer."

Mais la morale vaut aussi pour tous, que l'on ne s'y trompe pas ! En commençant par ceux d'en haut qui voudraient tout changer, tout transformer, tout ajuster à leur botte pour tout contrôler au profit d'une course dérisoire au "progrès" (mais de quel "progrès" parlons-nous exactement ? Et un progrès au profit de qui ?) Et puis ceux d'en bas aussi, qui se foutent pas mal d'un tas de considérations à propos du bon ou du mauvais, de l'avenir ou du passé... du moment qu'on les paye suffisamment pour continuer de faire semblant de ne rien voir et de tirer des lignes droites dans le sens du vent ; et puis les intermédiaires surtout ! Les uns qui voudraient créer des grands mouvements de foule pour que rien ne bouge... que tout reste en "l'état" ! les petits commissaires du peuple rabougris dans leurs soviets grotesques, ses "anarchistes" crétinisés, qui brûleraient Breton ou Proudhon sans ciller ; un tas de poètes "modernes" et veules, des spécialistes de l'oxymore sous la table. Et puis les autres, les petits chefs, les contremaîtres... Des couards en leur château mou ; aveugles volontaires, nihilistes en leurs postures tous azimuts, agrippés à leurs minuscules promontoires. Petits et grands despotes, tous réunis dans la même méthode de détestation d'une libre circulation des autres et de toute idée différente des leurs ; tous, affairés au joli commerce du renoncement intellectuel à l'adresse d'un peu plus d'orgueil encore... Toute une architecture de la pensée libre, de la libre-pensée quadrillée, disciplinée, parfaitement ordonnée sur le principe du panoptique (tout voir sans être vu...) Une grande machine à voir décomplexée de sa manière morale un peu vieillotte qui l'empêchait de trop en voir pour soi-même, justement ! Un trou de balle par où s'enfilent les caméras et les micros dociles renonçant le plus visiblement à leur "liberté individuelle" à leur libre-opinion... dans l'espoir d'une grande opération de gratifications pour eux-même, les plus obéissants, les subordonnés au grand cirque. "Ô personnalité humaine !" en rappelant que je vous relise un certain Proudhon, les yeux cramés d'amertume... "Tu te dis sainte et sacrée et tu n'es que la prostituée infatigable gratuite, de tes valets et tes moines et de tes soulards"...

installés et parfaitement organisés du haut de la tour jusqu'aux caves infernales (je voulais dire par-là, d'une caste resplendissante de cadres cooptés, jusqu'aux reporters médiocres prêts à toutes les vilenies pour bénéficier rapidement des "avantages" supposés des premiers). Des vauriens, "C'est en réalité au mépris qu'il faudrait d'abord s'attaquer, au mépris, à l'indifférence ; à l'arrogance infatigable des uns contre l'abdication volontaire ou forcée des autres. C''est à l'intelligence qu'il faudrait d'abord s'en prendre, au cruel manque d'esprit et à la veulerie quotidienne qui fonde aux mécanismes arbitraires du fonctionnement de l'outil télévisuel public depuis des années. Oui, c'est-à-dire qu'il règne dans ces murs depuis longtemps, un goût pour l'ânerie, la bêtise et la fadaise. Un immense gâchis ! C'est tout autant la propension au mystère, à l'intrigue qu'il faudrait s'évertuer de démasquer... au penchant pour le mensonge organisé et la cabale, au traffic d'ifluence... L'ensemble, tout au profit d'une caste d'apparatchikscommissionneurs" de l'ordre établi dans leur propre intérêt. Un royaume entier dédié au rabais généralisé de la culture, vous dis-je en témoignant de toute mon âme ! un système surtout... acharné à ne pas laisser une tête singulière dépasser de la vase. Une vraie misère pour la santé psychologique des gens et l'hygiène publique. Une vraie plaie pour la liberté d'expression et quelques restes de valeurs morales dignes d'une grande et belle civilisation modernisée par l'image de bon goût... Une vraie misère, oui ! pour l'esthétique humaine et la démocratie qui en découle.
Néon™




"La télévision est l'ennemie du rêve" disait Serge Daney...