jeudi 31 décembre 2009

PHOTOMOBILE™ - N° 237



LES PHOTOMOBILES™ DE JL GANTNER

(Des images réalisées à partir de son téléphone portable, ses communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange et totalement inutile de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran. "De l'art moderne" pour ceux qui en douterait, comme on dit aussi "De l'électronique embarquée" ou "De la pression dans un pipe line" )



MESSAGE N°237


PHOTOMOBILE™ N°237 / JL GANTNER 2008
Message envoyé de Besançon, France
23 mai 2008 à 11H34 GMT









MESSAGE N°237 / Un paquet de fleurs abandonnées sur un glacier, comme on dirait aussi un bouquet de sentiments congelés... Quelques incisions fleuries sur un un congère d'une taille phénoménale. La grande glissade d'un botaniste à bord d'une chambre froide et ses pensées toutes fraiches pour essayer de se réchauffer son cœur transi.




LES PHOTOMOBILES™



lundi 14 décembre 2009

EIGERWAND


BOITE À SOUVENIRS


Je crois me souvenir qu'on parlait de l'hôtel Bellevue à Grindelwald en contre bas de la Kleine Scheidegg dans l'Oberland bernois... Une vue imprenable sur la face nord de l'Ogre (l'Eiger) mais aussi sur le Mönch, et la Jungfrau. J’imagine que l’on écoutait Rammstein ou Iron Maiden... À moins que ce ne fut plutôt les débuts de Noir désir ou bien encore Renaud dans sa période faste... C'est-à-dire qu'on avait planté un but dans un de ces troquets des Alpes occidentales en contre bas de l'aiguille du midi, et je crois, oui, qu'on n'avait pas forcément très envie de la ramener devant un paquet de touristes équipés de tongs fluo qui photographiaient tout sur leur passage... La mine déconfite de quelques marins aux pieds gelés, les coups de piolets dans le dos et les chagrins d'amour durables. Bref ! Le projet d'aller se frotter à ce mur inhospitalier en était resté-là, entre une Kriek Bécasse à la cerise et un vieux topo du massif d'Argentière qui traînait sur la table du troquet. La promesse de poivrots, d'y revenir un jour, bien équipés, l'esprit clair et une paire de crampons aiguisés à la place de nos cœurs serrés. Tout était perdu d’avance. La grande loterie ; les équilibres dégingandés...


La première tentative sérieuse de vaincre la face nord de l’Eiger fut entreprise le 17 juillet 1934 par trois alpinistes originaires de Saxe, Willy Beck, Kurt et Georg Löwinger. Le 19 juillet, Ils ont atteint l'altitude de 2 900 mètres, mais ont dû interrompre leur tentative à la suite d'une chute de Willy Beck.
Les deux alpinistes de Munich Karl Mehringer et Max Sedlmayr ont commencé leur tentative le 21 août 1935 et sont morts cinq jours plus tard dans une tempête de neige. Le point auquel ils ont été aperçus pour la dernière fois depuis la vallée au moyen de jumelles fut par la suite nommé « le bivouac de la mort ».
La face Nord rappelle également le souvenir tragique de la mort de Toni Kurz, Andreas Hinterstoisser, Edi Rainer et Willy Angerer en 1936. C’est cette histoire qui a servi de scénario au film « Face nord » réalisé par Philipp Stölzl et sorti en 2009.





Après qu’Andreas Hinterstoisser eut réussi à vaincre ce passage très difficile réputé aujourd’hui sous le nom de (la traversée Hinterstoisser), les quatre alpinistes commirent l’erreur tragique de retirer la corde avant de continuer leur ascension. Lorsqu’ils eurent à emprunter la même traversée pour redescendre à la suite d’une chute de pierres qui causa une grave blessure à la tête de l’un deux, les alpinistes se rendirent compte de leur erreur. Mais il était trop tard. Avec cette paroi lisse et glissante, et dans un état de fatigue très avancée... toute possibilité de retraite leur était dorénavant interdite. Une avalanche emporta Hinterstoisser, Rainer et Angerer. Quant à Toni Kurz, le seul a n’avoir pas été emporté dans le vide abyssal de la face nord... Il mourut à son tour, à trois mètres au-dessus des sauveteurs, dans l’incapacité de décoincer un nœud de corde dans le mousqueton qui lui avait servi pour son rappel. Les guides impuissants avaient rapporté ses dernières paroles : « Ich kann nicht mehr » (« Je ne peux plus »).



TONI KURZ / Benno Fürmann






LE RAPPEL DE TONI...

La première ascension de la face nord de l’Eiger a finalement été réalisée du 21 juillet au 24 juillet 1938 par une cordée austro-allemande comprenant Heinrich Harrer, (l'alpiniste interprété par Brad Pitt dans "Sept ans au tibet" le film de J.-J. Anaud) Anderl Heckmair, Fritz Kasparek et Ludwig Vörg. Avant cet exploit retentissant, la terrible face de l'Ogre avait vu la mort de 9 des 12 alpinistes qui s'y étaient frotté les années précédentes. cette fois, les deux cordées se sont retrouvées pour mener l'assaut (les Autrichiens Kasparek et Harrer ... et puis les Allemands Heckmair et Vörg). Une association sans aucun caractère politique (les quatre grimpeurs s'étaient rejoints, satisfaits d'avoir survécu à une avalanche dans la fissure terminale dite de "l'Araignée"), mais le régime national socialiste y vit alors un symbole de l'Anschluss, qui venait d'avoir lieu le 13 mars 1938, et cette première fut exploitée par la propagande nazie. Beaucoup plus tard, c'est Reinhold Messner, l'immense alpiniste autrichien, vainqueur de L'Everest sans oxygène en 1978, et en solitaire en 1982... qui exhorta son compatriote Heinrich Harrer de reconnaître toute la sympathie que le jeune homme avait pu avoir pour le régime hitlérien et son idéologie. Le vainqueur de l'Eiger refusa toutes les accusations à ce propos. Simon Wiesenthal a confirmé qu'Harrer n'avait en aucun cas été impliqué dans des « actes répréhensibles » durant la période sombre de l'Allemagne. « J'ai été membre de la SS pendant une période limitée : en 1938, répond Henrich Harrer, et je n'ai porté l'uniforme SS qu'une seule fois, le jour de mon mariage ». Quant à ce fils que sa première épouse mit au monde pendant l'expédition himalayenne au Nanga Parbat, Peter harrer est devenu reporteur d'images pour la télévision suisse.







dimanche 13 décembre 2009

LE PROJET X /2




LE PROJET "X" EST UNE SUITE LOGIQUE AUX PHOTOMOBILES™
UN TRAVAIL DE RECOMPOSITION À PARTIR DE FICHIERS NUMÉRIQUES OUBLIÉS DANS UNE MESSAGERIE TÉLÉPHONIQUE. LES IMAGES SONT TOUTES ISSUES DE LA MÉMOIRE DÉPLORABLE D'UN TÉLÉPHONE PORTABLE ET RETRAVAILLÉES SUR ORDINATEUR. L'OBJET FINAL EST SÉRIGRAPHIÉ SUR VERRE SYNTHÉTIQUE GRAND FORMAT. (TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009)



PROJET X / FLEURS BARRÉES - TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009


PROJET X / CHAMP ROSE - TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009



EN SAVOIR + SUR LE PROJET X



VOIR LE SITE DES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER

LES PHOTOMOBILES™


samedi 28 novembre 2009

LES LIGNES ESSENTIELLES


POUR GARDER LA LIGNE...
(EXTRAIT D'UN TRAVAIL PUBLICITAIRE DANS LE CADRE DE L'EXPÉRIENCE PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER)


LE MOBILE :


Allo... oui c'est encore moi... la ligne est vraiment mauvaise par ici je sais, c'est la "campagne". On parlait de quoi déjà ? Oui, Godard... À propos de Godard, écoutes celle-là. c'est en 1975. JLG répond à une interview pour Libé. Il dit : Mon prochain film s'appellera Comment ça va. C'est l'histoire d'un mec qui s'engage pour faire de la photocomposeuse et qui dit à un rédacteur ; "Tu dictes trop vite pour mes mains"... C'est tout. "Comment ça va ?" "Bein ça va trop vite !"





TRAVAIL GRAPHIQUE POUR AFFICHAGE / LES LIGNES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER - TOUS DROITS RÉSERVÉS



J’étais mobilisé sur La question de la perte de l'échelle humaine dans Les tirages couleurs chromogènes d'Andreas Gursky ou encore... sur l’idée des échanges sous forme de flux dans le travail de Victor Burgin. Je pensais aux polaroïds de Kurt Maron et à la fois aux reportages en couleurs de Bill Owens... J’avais très envie d’un café, une grande tasse avec plein d’eau, un café à l’Anglaise pour me tirer de là sans que personne ne s’en aperçoive. Je pensais… J’aurais aimé vivre à New York juste pour rencontrer Andy Warhol Tom Wesselmann ou Jasper Johns. Je pensais : c’était tellement bien le Pop Art et les "combines" de Rauschenberg...







Je pensais à des tas de choses à propos de n’importe quoi, des tas de choses qui n’avaient absolument rien à voir entre-elles, mais qui pourraient quand même s’entendre dés lors qu’on y mettrait quelques formes pour adoucir les coupes au montage. Un cliché parfait , comme la meilleures méthode pour communiquer avec le monde moderne. "Allo ! ne bouge pas, je t’envoie une petite pensée de 2,5Ko, une pensée en forme de photo avec un mobile très léger, Un modèle de pensée standardisée et portable pour ne rien encombrer des lignes droites en mode numérique. Une PHOTOpensée en mode Léger (un monde où - écrivait Dora Vallier à propos du peintre cubiste amoureux du cirque et professeur de Serge Gainsbourg - les hommes ne communiquent pas entre eux, tous enfermés comme les objets, dans un égal mutisme, tous pareillement clos, inertes, cernés dans un espace quelque part au-delà du sentiment ; un monde d'extrême subjectivité".


OBJET PHOTOMOBILE™ / JL GANTNER


Alors voilà ! un jour de février 2004, j’inventais ce principe de la PHOTOmobilité, une solution active pour me débarrasser des idées fixes, un principe de PHOTOsynthèse à l’échelle numérique et télé-portable pour réagir très vite en pleine lumière.
Je pensais… je PHOTOpensais. Je pensais et puis je dépensais aussi… je finirai par PHOTOdépenser tout ce que j’aurai sur moi (une forme assez vulgaire de la pensée moderne et de tout ce qui peut s’échanger avec un téléphone portable ; mais j’avais déjà les poches vides et pour le reste, rien n’avait plus d’importance). J’écoutais un morceau de Trip Hop sur mon iPod SHUFFLE 512Mo flambant neuf et puis Schubert aussi. J’écoutais Muse, Schubert, et regardais mon vieux LEICA M6 lui pousser des fleurs un peu tristes pendant que je téléPHOTOchargeais des natures mortes en langage binaire. Par mesure de sécurité, J’avais tout sauvegardé, j’avais tout PHOTOmémorisé. Je pensais à Cézanne, à Seurat, à Monet ; aux impressionnistes… comme terriblement PHOTOimpressionné par une nature encombrée de lignes complètement saturées. Toutes ces images qui m’apparaissaient déjà comme le souvenir d’un simple coup de téléphone. pour lui dire que je l'aimais. Je crois que c’est à ce moment-là qu’elle a raccroché.
JL GANTNER




LES PHOTOMOBILES™ / WEBSITE


mardi 24 novembre 2009

JOEL-PETER WITKIN


PORTFOLIO

Le photographe est américain, né à Brooklyn à New York.
"je sais que le fondement de tout mon travail repose sur le désespoir de l’âme". J-P WITKIN

On dit que la relation plutôt houleuse entre son père juif et sa mère catholique est à l'origine de cette fascination que la mort exerce sur Joe-Peter Witkin... Il dit aussi que "c'est l'accident horrible, d'une petite fille décapitée sous ses yeux alors qu'il n'avait que 6 ans qui lui a valu cet amour des corps meurtris. Des influences... Goya, Bosh bien sûr ! Mais aussi la peinture du Caravage, Titien, Michel Ange et Botticelli... la Renaissance, et puis les surréalistes, Max Ernst, Magrite...
À partir des années 80, l'artiste commence de réaliser des Photos-citations. Un travail qui lui vaut aujourd'hui sa formidable notoriété. Son art de sublimer l'horreur. Et comment ne pas penser à un Lautréamont, ou encore ce Bataille... Pour en finir une bonne fois pour toutes avec cette obsession de la normalité.

Bon ! et nous aurions pu convoquer d'emblée un Derrida au crachoir du Journal de Néon™... (Voir plutôt sur ce sujet complexe d'un déconstructivisme appliqué à notre pauvre monde déglingué, cet étonnant "Harry dans tous ces états", ce film de Woody Allen sorti en 1997). Vous suppliant de me pardonner mon manque de patience pour vous entretenir d'avantage sur la bible, je ne sais quel Coran à la mode, et autres commérages absurdes... pour cause de pression télévisuelle chronique ces temps-ci.



WITKITHE RAFT OF GEORGE BUSH


Les lignes qui suivent sont extraites d'une interview de Joel-Peter Witkin réalisée en 1999 pour le magazine Photo :

"Seul Evans percevait la sainteté. Je ne pense pas que l'on se souviendra de moi comme d'un artiste chrétien. Tout ce que je représente dans mon travail est un exemple des combats spirituels menés sur la dernière ligne de défense de la vie. Je suis "Jean-Baptiste" arpentant le désert de la photographie. Une voix dans le vide visuel ! Dans ce monde qui a perdu ses repères et qui agonise, certains me prennent pour un sombre fou qui ressasse ses quelques idées. J'ai été comparé à un meurtrier en série visuel par la presse parisienne.
Mon seul crime en série est d'écraser mes boîtes de céréales avant de les jeter à la poubelle. Je laisse à toute inspiration le droit de se manifester en moi. c'est ainsi que l'autre jour, à mon réveil, une image s'est imposée. On pourrait en faire une radiographie, mais son sens est plus clair quand on la dessine. Le dessin montre un foetus dans la matrice de sa mère engloutissant le pénis paternel en érection. Quel est le sens ? Le foetus est l'antéchrist se saisissant de la vie avant d'émerger des entrailles de la femme". Joel-Peter Witkin



GODS OF EARTH AND HEAVEN - LOS ANGELES 1988


PENITENCE - NEW MEXICO 1982




LEDA - LOS ANGELES 1986


LE BAISER - NEW MEXICO 1982



MADAME X - NEW MEXICO 1981



VOIR UN ALBUM

jeudi 19 novembre 2009

MUSE - RESISTANCE


CRITIQUE


NÉON™ S'A « MUSE »...


Vous aurez remarqué que l’un des trucs de Néon™, c’est un peu comme qui dirait d’être toujours en retard sur tout le monde pour parler de tout ce qui tourne trop vite autour de nous sans que ça n’y change rien. Une sorte de marque™ de fabrique un peu baroque dans un monde maniaque et un peu dépressif aussi. Je vous dis ça alors que je découvre à l’instant (excusez du peu !) le dernier album de Muse. « The Resistance » le 5e album studio du groupe de rock rosbeef le plus... je ne sais comment vous dire exactement... de tous les temps, depuis le temps où on avait encore le temps, bref ! Un Muse en or massif, déjà disque en métal de tous les métaux encore disponibles sur cette bonne vieille terre en terre un peu précaire à cause de tout ce qu’elle se prend dans la gueule depuis qu’on lui marche sur la tête avec nos gros croquenots tout déguelasses.





The Resistance... Une fusée à étages, avec son mode de propulsion au propergol. Un de ces trucs prévus pour la vie en orbite lointaine qui décolle dans un boucan d’enfer avant de quitter définitivement l’air raréfié de la couche d’atmosphère encore respirable. L’album —m’a t’on dit— ne fait pas obligatoirement l’unanimité dans les bas-fonds de la presse rock’n roll et spécialisée dans le bavardage de principe. Certes !... Alors que pas mal de monde s’attendait à voir débarquer dans les bacs une sorte de digne successeur de « Origin of Symmetry », (le deuxième opus aux accents psychédéliques du trio d’englishs... reconnu comme une des plus importantes productions musicales du vingtième siècle avec un tas de vieux trucs des Beatles, de Franck Sinatra, des Pink Floyd et j’en passe...) Voilà que les p’tits génies de la scène rock alternative et progressive mondialisée... accomplissent un nouveau tour de terre à bord d’un soyouz bien arrangé et complètement repeint pour l’occasion. D’abord « Resistance » le titre... et ses roulements de tambours entêtants.La deuxième piste du CD justifie à elle seule tout le paquet cadeau bien ficelé pour Noël. Un « Muse » pure jus, dont on a du mal à sortir ! L’effet « Showbizz » (L’album de 1999, le premier, alors que le groupe faisait encore les premières parties des « Foo Fighters » ou de « Red Hot Chili Peppers » aux États-Unis devant plus de 20 000 personnes tout de même!!!) Resistance : 5’46’’ de bonheur intégral. Et puis Un son consistant, des coups de basse et de batterie d’un certain poids pour tenter l’idée d’une citation aux « Dépêche mode » dans le morceau « Undisclosed Desires ». « Queen » tout de suite après... Oui, Queen (les petites reines...) J’ai d’abord cru m’être gouré de plaque tournante dans mon vieux four à CD avec un plat réchauffé et puis non ! Comme je vous le dis ! Le morceau plus ou mois samplé/collé sur le célèbre « Bohemian Rhapsody » interprété par l’inimitable Freddie Mercury s’appelle « United States Of Eurasia (+Collateral Damage) » Où il faut peut-être chercher une référence à la forme du titre chez Robert Rauschenberg et tenter de décoder le reste dans la littérature de Georges Orwell... L’ensemble progressif, traité à la façon orientale, débouche sur ce Nocturne Op. 9 No. 2 de Chopin, l’enchaînement d’un piano, léger et quelques violoncelles de cinéma avant de suivre je ne sais quel avion de chasse américain en forme de conclusion tragique dans l’oreille gauche. Éblouissant ! Les indiens de la scène rock à ressort bourré d’électronique et de compilateurs de brosses à reluire dans les coins s’essayent même au Cabaret avec « I belong to you » la voix de Matthew Bellamy en français dans le texte (en français... ou presque !!!) Tout le machin se termine par une symphonie ténébreuse, un triptyque sonore empruntant des chemins de course à pied arrosé d'une bonne vieille sonate au clair de lune à sa mémé. Et moi qui disais que je préférais tout de même Radiohead... Radiohead pour son côté quand je coure à fond dans la campagne avec ma paire de Nike™ aux dos argenté et mon casque Sennheiser™ orange sur les oreilles pour me protéger du froid et d'un tas de cons encensés dans des journaux véreux. Bon, oui, je sais plus ! Muse avant le prochain Radiohead alors !! Qu’est-ce que t’en dit le « Jean-Phi » ? Vas-y, fais péter ce que tu penses vraiment de tout ce barnum de guerre américano-soviétique, du haut de ta péniche de course nucléaire avec ta paire d'enceintes acoustiques sur le pont.
NÉON™


MUSE - RESISTANCE
Tracklisting :

1 Uprising
2 Resistance
3 Undisclosed Desires
4 United States Of Eurasia (+Collateral Damage)
5 Guiding Light
6 Unnatural Selection
7 MK Ultra
8 I Belong To You /Mon Coeur S'ouvre à Ta Voix
9 Exogenesis: Symphony Part I (Overture)
10 Exogenesis: Symphony Part II (Cross Pollination)
11 Exogenesis: Symphony Part III (Redemption)




samedi 14 novembre 2009

LES PATINS D'ARGENT


HISTOIRE


UN VOYAGE INITIATIQUE AUX ORIGINES DES SPORTS DE GLACE...
COMME UN PETIT COUP DE MOINS CHAUD QUI ANNONCE LA MAUVAISE SAISON , ET UN BON REMÈDE À LA FIN POUR SE REMONTER LE MORAL EN ATTENDANT LE DÉBUT DU PRINTEMPS PROCHAIN.


(ATTENTION, TERRAIN GLISSANT !)



PROJET D'AFFICHE DU FILM 1997


C'était l'idée d'un film, un document sur les origines des sports de glace. Une idée comme ça, parce que c’était l’hiver et qu’il commençait à sérieusement « meuler » dans les chaumières comtoises. Pour vous dire la vérité, je crois me souvenir que je fus plutôt bel et bien attablé au Charbon ce jour-là, un établissement fort réputé dans la rue Oberkampf et chauffé comme il faut. Un de ces petits matins d’hiver fumant du 11e arrondissement parisien et ses fragrances de croissants au beurre trempés dans des grandes tasses remplies d’un généreux café noir. Voilà pour le contexte qui précéda certainement l’idée... l’histoire d’une athlète plusieurs fois recordwoman de vitesse sur glace qui se rend chez un libraire de la vieille Amsterdam. Une sportive de haut niveau et son truc... sa drôle de marotte pour les bouquins de gosses. La bibliothèque rouge et or ; les aventures de Tintin en Papouasie nouvelle Guinée ; je ne sais plus quelle espèce de voyage de Gulliver dont j’ai complètement oublié l’adresse en route... Lorsque la lecture des “Patins d’argent” inspire à la championne une fabuleuse randonnée qui va la conduire d’une ville à l’autre sur les rivières et les canaux gelés du carré Amsterdam, Haarlem, La-Haye, Utrecht. Ces paysages rapportés par les toiles de l’âge d’or de la peinture hollandaise... Avercamp, Bruegel l’ancien, Van Der Neer. « Chemin faisant », comme il nous arrivait de le dire avant-hier encore, la patineuse file de découvertes en découvertes, jusqu’à Leeuwarden, ligne de départ où, chaque année lorsque la rigueur de l’hiver le permet, quelques milliers de passionnés se retrouvent pour la plus fantastique des courses populaires sur glace au monde.


CHAMONIX 2009 © JL GANTNER


Les 200 kilomètres de L'Elfstedentocht (la course des 11 villes) n’ont été parcourus que 15 fois dans ce siècle. En 1997, dernière organisation en date, plus de 15 000 patineurs s’étaient rassemblés à Leeuwarden pour prendre part à cet événement exceptionnel. Cette année-là, Henk Angenent emporta l’épreuve en 6h49. Bref ! Un sacré coup de « moins chaud » dans les colonnes de Néon™ ! Comme qui dirait même : Un vrai petit coup de frisquet pour en finir une bonne fois pour toutes avec l’été torride et les coups de soleil dans le dos.



LA PATINEUSE EST ALLEMANDE KATARINA WITT / 1998


C’est au pays de la “basse terre” qu’au XVIIIe siècle, la première compétition de patinage fut imaginée. Plus qu’une course, cet événement populaire est en quelque sorte un témoignage de la culture néerlandaise et de cette région du monde qui se dispute avec quelques autres, l’origine des sports de glace.



PAYSAGE D'HIVER - HENDRICK AVERCAMP - 1608/RIJKSMUSEUM, AMSTERDAM


Les pieds chaussés de deux os arrachés à la mâchoire d’un animal, l’homme préhistorique avait déjà trouvé le moyen de se déplacer efficacement à la surface gelée des lacs et des marais La géographie et le climat particulier au « Pays creux » auront certainement dessiné le décor favorable à l’éclosion et le développement de cet original moyen de locomotion. D’abord en os, en bois, puis en métal, jusqu’aux aciers les plus évolués, l’histoire des patins et du patinage s’est en partie au moins écrite là, entre les digues et les moulins à vent du pays de Rembrandt. Mais également celle du curling, l'un des plus anciens sports du monde, dont les premières traces remontent au XVIe siècle en Ecosse, et celle du « Hockey sur glace » (le « Ken Jaegen », son ancêtre hollandais). En 1676, les Pays-Bas inaugurent la première course de ville à ville. Et c’est encore en Hollande qu’en 1805 le départ est donné à Leeuwarden pour la première épreuve de patinage de vitesse en ligne droite, une compétition uniquement réservée aux femmes.


KATARINA WITT - RDA - MÉDAILLÉE D'OR À CALGARY ET SARAJEVO


C’est bientôt toute l’Europe qui s’enflamme pour ce sport rapidement devenu à la mode. On dit que le roi Henri II aurait entraîné sa favorite Diane de Poitiers sur les étangs gelés. A Versailles, l’hiver glacial de 1776, on vit Marie-Antoinette patinant sur le lac du château. Goethe, l’écrivain allemand, pratiquait lui aussi volontiers la glissade... Puis c’est Napoléon III et l’Impératrice qui dessinèrent des courbes sur les lacs du bois de Boulogne, bien vite imités par une cour entièrement convertie. Le 11 juillet 1865, « le cercle des patineurs » est fondé à Paris.
Comtes, vicomtes, marquis et princes s’y pressent, et les dames s’y font remarquer en toilettes “courtes”.



GRAVURE P.275 - LES PATINS D'ARGENT


Le jeu des enfants après l’école, les divertissements du dimanche, le transport de marchandises, les courses... vers la fin du dix-neuvième siècle, c’est encore et toujours en Hollande que cette discipline, ce « métier » de la glissade contrôlée inspire l’écrivain américain Mary Dodge. À la demande de son éditeur, J-P. Hetzel, l’auteur entreprend l’écriture d’un conte pour enfants “Les patins d’argent”. Un conte couronné par l’Académie Française dés sa parution en 1865, dont l’intrigue empruntée aux célèbres personnages des frères Grimm “Hans et Gretel”, se déroule dans cette Hollande des pionniers des sports de glace.
Une histoire qui épouse la couleur de la peinture des grands maîtres néerlandais.
Une peinture qui relate elle aussi ces coutumes glaciaires aussi diverses qu’originales, où l’on peut reconnaître, dans la foule des personnages qui la caractérise à partir du XVIe siècle, les inventeurs de ces jeux d’hiver.



PIETER BRUEGEL L'ANCIEN - LE TRÉBUCHET 1565
Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles


Aujourd’hui, sur la glace artificielle des patinoires olympiques, les spectateurs du monde entier applaudissent des athlètes qui rivalisent d’exploits... mais chaque hiver, à quelques pas des polders et de la mer du nord, lorsque la température le permet, ce sont les chapitres d’un livre d’enfance et une certaine paire de patins en métal précieux qui perpétuent toute une idée du transport glaciaire.


La Sud-Coréenne Kim Yu-na /PHOTO REUTERS - Kim Kyung-Hoon 2007



L'HISTOIRE :

Sous les grandes ailes immobiles des moulins à vent, une couche de neige recouvre d’immenses plaines uniformes. C’est l’hiver en Hollande. Les deux enfants Brinker, les héros du célèbre conte de Marie Dodge, nous transportent un soir de décembre, au milieu du XIXe siècle.
Sur une rivière gelée bordant un petit village de l’ouest du pays, un groupe de jeunes gens complotent une fantastique randonnée initiatique, qui doit les conduire en patins d’Amsterdam à La-Haye. Un voyage dans la Hollande traditionnelle, qui emprunte les canaux figés par la saison et qui déroule les paysages et la culture d’une province d’Europe où, dit-on, les loisirs de la glisse furent inventés au début de notre ère.
Ce soir-là, sur leurs lames de bois qui peinent à remplir leur rôle, Hans et Gretel Brinker entendent parler d’une grande course populaire à l’issue de laquelle, le gagnant recevra une paire de patins d’argent...


COUVERTURE DES "PATINS D'ARGENT" DANS LA COLLECTION ROUGE ET OR


Les patins d’argent (extraits)
Il y aura tantôt vingt ans que par une belle matinée de décembre, deux enfants, un jeune garçon et une jeune fille moins âgée encore que lui, pauvrement vêtus tous les deux, étaient assis l’un devant l’autre sur les bords d’un canal gelé de la Hollande, et semblaient occupés d’une besogne qui n’allait pas toute seule.
Le soleil n’avait pas encore paru, mais les confins de l’horizon se teignait déjà des lueurs pourpres du jour naissant. C’était l’heure, pour la plupart des bons Hollandais d’un paisible repos ; le digne et vieux Mynheer Van Stoppelnoze lui-même sommeillait encore.
De temps en temps une agile et svelte paysanne, portant un panier bien équilibré sur sa tête, arrivait effleurant à peine la surface polie du canal. Un gros garçon en patins courait à son travail et échangeait avec elle, en glissant, un bonjour sympathique.
La jeune fille et le jeune garçon, s’évertuaient toujours à attacher sous leurs pieds un instrument bizarre. Ce n’était certainement pas ce qu’on peut appeler des patins, mais c’était quelque chose d’informe destiné à en tenir
lieu : car à quoi pouvaient servir deux grossiers morceaux de bois dur, dont les dessous amincis en forme de lames étaient percés de trous à travers lesquels passaient des cordons de cuir destinés à les fixer autour des pieds, sinon à faire glisser tant bien que mal des pieds sur la glace. Traduit de M. M. Dodge par P.-J. Stahl



ET POUR LA « GLISSADE » FINALE... (quand même annoncée dès le début !)
Néon™ vous propose ce portrait de mademoiselle Tanja Szewczenko réalisé pour le magazine Playboy. Médaillée de bronze aux championnats d'Europe en 1998 alors que la jeune fille n'avait que 16 ans, la patineuse allemande est aujourd'hui reconvertie dans une toute autre forme d'art facilement transportable. Et je pensais en substance : Qu'il n'y a pas que le journalisme qui mène à tout ! Comme le dit la formule consacrée.
NÉON™


TANJA SZEWCZENKO / PHOTO © Gen Nishino - Playboy 2007





mardi 10 novembre 2009

KOOL SHEN REVIENT...





CRISE DE CONSCIENCE...
Voilà, le meilleur album de l'année !! Un truc de ouf !

L'hypnotisant Kool Shen, le copilote de NTM, le boss du flow hip hop a sorti un "avion" dans les bacs. Un machin atomique en solo et en 15 pistes. avec des "popopopop!" qui déchirent de partout, et une rage absolument intacte. Un son carrément mortel, et un brin nostalgique aussi. Que du lourd ! Une rythmique en béton armé et des rimes d'orfèvre. Une sorte de conte à la manière noire. ("écœurant !" dirait une amie à moi qui aime quelquefois s'exclamer avec son accent Québécois). Ouais, un vrai massacre ! Je vous parle d’un machin mélancolique, lyrique, sensible et poétique, bourré d'émeutes dans les cités et d’un sacré bordel dans l'hexagone ; le tout hyper lucide alors que le disque est déjà disponible depuis plusieurs semaines sur Deezer™ et dans une France "hallucinée" par ses problèmes d'identité nationale. Ouais, "La France hallucine" rétorque le rappeur de la Seine-St Denis. Mais voilà, Néon™ était plutôt dans une période poésie anglaise (Émilie Dickinson), Purcell et musique baroque. Bref ! Néon™ fait son retour en urgence, comme une "crise de conscience" dans le meilleur du Rap français.

Morceau choisi : "Non, non je n'suis pas un leader, simplement ghetto chroniqueur Ils m'ont reproché ma rigueur, je ne fais que mon taf de rimeur".











ÉCOUTER L'ALBUM SUR DEEZER

1 · Intro
2 · J'reviens
3 · La France hallucine
4 · Interlude Vivre dans l'urgence
5 · Vivre dans l'urgence
6 · Rappelle-toi
7 · Salope.com
8 · Mauvaise école
9 · Jusqu'au bout
10 · Grandeur et décadence
11 · C'est bouillant
12 · Vendredi 13
13 · J'ai jamais eu besoin
14 · Eldorado
15 · Outro




KOOL SHEN ET JOEY STAR / NTM


Et puis aller... une petite piqûre de rappel. Le titre "Seine-Saint-Denis" Un "des hits" sur L'album "Suprême NTM". 1998. Ouais, c'était "de la bombe bébé !" La consécration pour le groupe avec plusieurs centaines de milliers d'albums vendus depuis. 1998... Je crois que je me trimballais encore avec ma vieille golf, le cd coincé à l'intérieur du mange disques pendant que je roulais droit devant moi sur des "popopopop !..." à n'en plus finir et sans limitation de vitesse sur des routes désertes. Un véritable obsession. 1998... Paris, la forêt de Fontainebleau, un feu ardent en Sologne... quelques jours torrides sur une île de beauté ; un projet de tournage dans les Alpes avant de partir au Gabon, l'Himalaya ; des lignes obliques sur les pentes parfumées du Jura. Des va-et-vient, des navettes aléatoires... toutes sortes d’inclinaisons qui durent. Ce drôle de penchant pour les chemins tortueux et les sentiers dérobés ; un paquet de routes déglinguées sous des lignes d'horizons interdites. "Et on est encor'là ! Prêts à foutre le souk..."


SEINE-SAINT-DENIS





lundi 9 novembre 2009

FLIPPER




Ohhh !! Il est pas beau mon poisson ?
Flipper. C'est le nouveau copain de Néon™. Un p'tit gars trop cool avec sa couverture de dauphin sur les cartes de visite pour faire le beau dans les soirées bien habillées. Le p'tit gars dans le genre acrobate d'aquarium, qui fait des ronds dans l'eau pour amuser les marmots. Un p'tit poisson avec sa couleur rouge pour savoir quand s'arrêter au feu au lieu de foncer tout le temps n'importe où et de fermer les yeux aux croisements... Un sacré poiscaille ! Un marin de première classe ! Le genre de matelot qui rempile au moindre coup de sifflet. Un petit poisson bien élevé qui navigue les nageoires bien dans l'axe pour ne jamais dévier de sa route. Un poisson et sa vraie vie de poisson.



FLIPPER LE POISSON ROUGE


Bon, la vérité, c'est que Flipper fait son fier comme ça ! mais son truc à lui ce serait comme qui dirait une idée fixe. L'idée de trouver un grand bocal pour respirer un peu. Une vraie piscine. Un vase énorme rempli à l'eau douce avec plein de potes équipés pour faire la course au milieu des vagues. L'idée d'une bouteille à la mer, mais une bouteille assez grande pour voyager dans le monde sans avoir à reprendre son souffle tout le temps.
NÉON™



mardi 3 novembre 2009

LE COUP DE CHAUD / XXXIII



(ROMAN EN LIGNE)
LE COUP DE CHAUD
-33-



Un roman... et c'est évidemment Tony™ qui s'y recolle ! Sacré Tony ™ ! Un roman... ou une somme de lignes superposées au mouvement de l'air ambiant. Un de ces procédés écologiques pour dire la couleur verte qui lui coule dans les yeux au lieu d'une industrie lourde incapable de le distraire vraiment. Un roman... disons plutôt une correction à la volée d'un vieux manuscrit laissé pour compte par faute de temps, l'été 2003. Le coup de chaud... où ce qui arrive à force de prendre des douches froides au travers du cadre strict d'une météo de merde. Le coup de chaud ou une façon de décliner un paquet d'histoires anciennes, des engrenages, la mécanique rouillée des passions en retard. L'effort illuminé d'en découdre avec ses vieilles leçons de voyages, les malles défaites un peu partout dans le coeur de gens admirables et réconfortants. Le coup de chaud... comme on dirait : de La poésie, le cinéma... un tas d'emmerdements à la fin.


(PUBLICITÉ)



CHAPITRE 15
JUILLET 1970
(SUITE /2)



Antoine ne broncha pas, dégagea juste ses boucles blondes élimées de devant ses yeux cernés avant d’écraser sa clope dans un cendrier Berger jaune. On entendit Johann Strauss (fils) en fond sonore dans une paire d’enceintes en bois de noyer naturel. Bob descendit très légèrement le volume de son ampli à lampes et poursuivit son vieux truc de nettoyer les verres pour ne pas avoir à rester debout comme un con, les bras croisés sans rien faire, en arrière plan de l’action principale... Le photographe de guerre chercha quelque chose d’un peu intelligent à répondre à son voisin et pour faire mine de s’intéresser au moins par politesse. Une question d’éducation.
« Vous vous passionnez pour la conquête de l’espace ?
-En quelque sorte. Ouais c’est ça, à l’espace... c’est tout à fait ça.
-Voyez-vous, j’ai longtemps été absent et, la lune, les missions Apollo comme vous dites... bien sûr ! mais là où j’étais, enfin... c’est assez difficile de vous expliquer dans le détail et franchement, je vais vous dire... J’en ai vraiment rien à foutre, moi, de vos ordinateurs qui pètent les plombs à plus de 300 000 kilomètres de la terre ou de je ne sais quel agent de service miteux, embauché par Hollywood pour se payer la tête de la planète entière avec son petit veston cousu main.
-Pas Hollywood... Disney !
-Quoi ?
-Non, je disais juste, c’est à cause de Disney que tout a commencé.
-Mais qu’est-ce que vous me raconter encore ?!... Qu’est-ce que ce Disney a à voir là-dedans ?
-Je dis que c’est comme ça que tout a commencé, c’est tout.
Werner Von Braun, l’ingénieur allemand, le commandant SS passé dans le camp américain en 44... Un SS... l’actuel administrateur adjoint de l’agence spatiale ; le père des V2...
-Oui...
-Et bien c’est lui qui est à l’origine de cette histoire avec l’oncle Walt, ce Von Braun. Le type dirigeait les chaînes de montage de missiles balistiques dans le camp de Norhausen-Dora lorsque les américains et les russes ont enfin réussi à foutre sur la gueule des boches.
-Et alors ?
-Et bien Von Braun, qui s’était rendu de lui-même aux alliés afin de poursuivre son rêve de conquête dans le camp des vainqueurs, mais voyant qu’Eisenhower se foutait complètement de la possibilité de développer un programme astronautique aux Etats-Unis, s’est alors tourné vers les studios de Walt Disney pour populariser son idée d’envoyer des hommes sur la lune. Tout le monde sait ça ! Quelques films ont suffi pour que l’idée de l’ex officier SS remporte un succès considérable auprès du public américain. C’est comme ça que la NASA est née mon pote. Un coup de Mickey les grandes oreilles et d’un de ces petits nazis prétentieux qu’avait de nouveau le vent en poupe, mais cette fois dans le camp des gentils.
-Mickey, dites-vous ?!... Oui, c’est intéressant ! mais j’attends quelqu’un voyez-vous. Et franchement, je n’avais pas obligatoirement prévu de refaire l’histoire de la conquête spatiale aujourd’hui avec vous. Ni aucune autre sorte d’histoire d’ailleurs. Comment disiez-vous déjà que vous vous appeliez... mon pote ?! »

L’horloge accrochée au-dessus du bar marquait l’heure fade et sans conviction d’un milieu d’après-midi qui n’en finissait plus. Je repensais à cette nuit dont nous parlions depuis des heures maintenant... l’histoire... d’essayer de me faire une image plus claire des événements passés. Je repensais à cette nuit et tentais de raccorder chaque détail d’une robe rose échancrée au portrait d’une étoile les bras démantibulés. Des tonnes d’acier lancées à toute vapeur sur la voie lactée ; les charges animales comme des trains brûlants dans un cimetière de cercueils plombés... Des coupures nettes, un montage merdique. Des ratés de projection. Des collures saumâtres sur des charbons ardents. L’image récalcitrante d’un feu tricolore qui palpite dans l’embrasement d’un sens giratoire déglingué. Les ténèbres et rien de plus. Je me répétais : Les ténèbres et rien de plus. Tout comme on dit aussi que la télé rend cinglé à force de clabauder, de tout superposer en vrac du bon goût et de la pire merde mélangés. La télé... qui balayait tout sur son passage... Sa technique de nettoyage industriel bien cadrée sur des écrans convenus.



(À SUIVRE)



dimanche 1 novembre 2009

ANDY GOLDSWORTHY


RIVER AND TIDES / LE FILM


"Les amis du cinéma de Vesoul" proposent la projection du film documentaire "Rivers and Tides" le mardi 10 novembre 2009 au cinéma Le Majestic-espace lumières. Un film réalisé par Thomas Riedelsheimer sur le travail de l'artiste Andy Goldsworthy, Un des chefs de file du Land art avec Robert Smithson ou Michael Heizer, Oppenheim, Christo ou Fulton pour les États-unis ; Barry Flanangan et Richard Long en Grande-Bretagne ou encore Rinke en Allemagne... L'artiste Frank Morzuch, installé en Franche-Comté, est invité pour un dialogue avec la salle sur le sujet de cette forme d'art particulier.




River and Tides (extraits 1)

River and Tides (extraits 2)



VESOUL - CINEMA LE MAJESTIC
mardi 10 novembre à 20h15
(en présence de l'artiste Frank Morzuch)
GRAY - CINEMAVIA
13 novembre


VOIR LE PORTAIL DU LAND ART




vendredi 30 octobre 2009

MICHEL LOUP (CARNET DE TOURNAGE)


MICHEL LOUP
(SÉANCE PHOTO DU VENDREDI 30 OCTOBRE 2009)

Le type venait de recevoir un prix. Et quand je dis un prix, je veux dire une de ces récompenses de dimension internationale qui couronnent un boulot d’exception. Michel Loup, un des grands vainqueurs du "Veolia Environnement Wildlife Photographer" cette année. Le genre de médaille qui vous envoie d’un seul coup un homme et tout son travail acharné, jusqu’aux sommets de sa profession ; une sacrée pichenette que ce type-là n'a pas volé ! Michel Loup. Je suis tombé sur son nom par hasard, à force de bricoler des mots clés dans les zones de recherche aléatoires sur Internet. Le Jura, la région de Franche-Comté et la photographie. Michel Loup, un jurassien primé pour son image d’un brochet lors d’un concours, (un des plus prestigieux du monde). Michel m’a raconté la scène... l'estrade du Muséum d’histoire naturelle à Londres... Les centaines de personnes, les milliers de spectateurs réunis dans la salle d’exposition derrière la façade victorienne de l’énorme édifice historique planté sur Cromwell road. Pas le genre d’endroit où traîner en bottes et en col roulé ! Il revenait juste de la capitale de l'ex empire britannique avec l'idée qu'on ne le dérangerait plus pendant au moins plusieurs mois d'hiver ! J'ai dû insister... (L’homme et son côté farouche, ses silences vigilants face au bruit excessif ou dans le raffut des éclairages trop vifs... )



PHOTO © JL GANTNER 2009


J'ai dû convaincre mon « bonhomme » de se laisser approcher par des gens de télévision pressés par des impératifs de toute sorte ; leurs contraintes d’un planning serré pour parler du monde et d’un tas de choses importantes comme la couleur du ciel et ce paquet de ballons invisibles qui nous éclatent les yeux les jours d’orages.




Nikon D2X + Nikkor 17-55mm f2.8 lens at 17mm 1/160 sec at f10 ISO 400 Aquatica

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP


Le prix "Veolia Environnement Wildlife Photographer of the Year 2009" (dans la catégorie "subaquatique), une des plus prestigieuses récompenses du monde, décernée au muséum d'histoire naturelle de Londres parmi plus de 40 000 concurrents provenant de 94 pays.



TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP


VOIR AUSSI UN PORTFOLIO DE MICHEL LOUP / JURA


Je lui avais promis de ne rien bouleverser de son emploi du temps surbooké par la lumière changeante et les voiles de brumes qui semblaient terriblement l'inquiéter cette après midi-là. J'avais tout de même fini par obtenir ce précieux rendez-vous grâce à l’intervention de son éditeur Bruno Salvi et d’une astuce consistant à impliquer son laboratoire à Champagnole. L'idée d’en apprendre d’avantage sur l’homme et sa passion pour la nature sauvage, les paysages subaquatiques. Une belle rencontre. Une sacrée foutue belle ballade dans les environs du Frasnois, dans la régions des quatre lacs.




PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


Derrière l’objectif de sa caméra à ressorts, tout le talent de Jean-Marie Baverel pour filmer l'homme qui photographie les grenouilles avec leurs grands yeux de dessins animés japonais... Pas un de ces cow-boys clinquants qui tournent tout de traviole à force de ne jamais regarder ce qu'ils filment, non ! Juste un vrai caméraman de télévision avec son tas de convictions précises sur les cadres fixes, les opinions toutes faites... les idées molles... le siège immobile du temps figé. Le mec occupé derrière son diaph et toute sa gamme d’humeurs livrées avec les jours de pluie... le type et son œil bien ouvert s’est occupé de l’image du monsieur dans une des ces lumières qu’on n’est pas près d’oublier dans les gammes de feu. Une vraie fournaise pour le cœur. Le Monsieur, Michel et son Nikon™ flambant neuf, voilà pour le côté technique pour tous ceux qui s’intéresseraient à ce genre de détail absolument indispensable à une discussion entre nous! Le monsieur et son œil hyper sensible au moindre chuchotement du soleil.



JEAN-MARIE BAVEREL, CAMERAMAN À FRANCE TÉLÉVISION ET LE PHOTOGRAPHE MICHEL LOUP
PHOTO © JL GANTNER 2009


JEAN-MARIE BAVEREL, CAMERAMAN À FRANCE TÉLÉVISION ET LE PHOTOGRAPHE MICHEL LOUP
PHOTO © JL GANTNER 2009


Je crois qu’on a d’abord parlé comme d’autres auraient pu dire qu’ils avaient longtemps marché. Un flagrant délit de bavardage un peu abrupt au milieu d’un champs d’automne prévu comme décor à notre rencontre, toute... professionnelle. À vrai dire, Michel n’était pas très à l’aise dans l’exercice des interviews et du portrait calqué sur les croûtes qu’on trouve accrochées un peu partout dans les musées. L’exercice des curriculum vitae... les questions à double entrée... les mille pièges tendus par le questionnement habile... toute la belle panoplie du reporter bien habillé pour se faire beau sur un plateau de télé. Bref ! (comme on arrête pas de dire dans le poste un peu étriqué pour aller jusqu’au bout de ses raisonnements). Je crois que c’est à ce moment-là que le monsieur et son bel appareil photo attaché autour du cou m’a parlé de ses libellules dans la lumière bleue... Un paquet de bestioles qui l’amusaient depuis qu’il était petit. Des libellules et des grenouilles, des crapauds et des poisons d’eau douce. Tout ce que le môme planquait derrière son armature d’homme sérieux pour faire son mec crédible dans le grand monde... Tout ce que sa retenue naturelle lui avait soigneusement évité de tout balancer devant la caméra. Un monde secret : celui des marmites bouillonnantes peuplées de sentiments intérieurs ; des scènes féeriques camouflées sous la surface ("l'essentiel est invisible pour les yeux"disait st Ex) ; celui d'une poésie singulière. Je ne sais pas si j’ai le droit de vous dire ça ? Une confidence ne s’expose pas sous la lumière des projecteurs. C’était encore il y a peu, une simple question de bon sens, une question de principes. Une sorte d’égard, de respect pour l’intimité des gens. Oui, cette sorte de grâce dans les rapports humains.



PHOTO © JL GANTNER 2009


Alors voilà ! je voulais juste aussi dédier au monsieur ce brouillon pictural, cette impression d’automne inspirée par ses beaux voyages à lui, ses paysages d’enfance grands formats... Juste quelques images volées en forme de cadrages triturés à la lumière jurassienne pendant qu’on parlait d’un prix, un grand prix international qui récompense le meilleur photographe de l’année, le boulot patient, la persévérance... et puis les sentiments, les foulures intimes... l’effet des écorchures de toute une vie.



PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


Et puis tiens ! Je ne sais pas pourquoi, mais je pense juste à l'instant à ce trio, cet Opus 100 de Schubert... Cette bande originale du superbe "Barry Lyndon" de Stanley Kubrick... Oui, allez savoir pourquoi ? Peut-être pour la couleur, le côté cramé de l'endroit en pareille époque ! C'est ça, "Barry Lyndon" pour la lumière éclatante du décor et les tableaux magnifiques qui se succèdent sur de la musique baroque. Un tas de zoom arrières... Je ne sais pas !?...
NÉON™



PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009