lundi 26 avril 2010

LA BOITE À SOUVENIRS DE NÉON™ / III


LA BOITE À SOUVENIRS / III
1983 / LE SAUSSOIS / ÉRIC BOEGLIN / "LA OUEST" / 7a




PHOTO © JL GANTNER 1983


La "Ouest"... Quel drôle de nom !? Bon, je vous l'accorde d'emblée... La photo n'est pas forcément d'un piqué excellentissime ! Je viens juste de retrouver cette Ektachrome dans un emballage de papier kraft, alors que j'essayais de mettre un peu d'ordre dans mes souvenirs à quelques jours du grand déménagement. Une reproduction "à la volée" sur l'écran d'un projecteur diapos qui traînait à la cave depuis des années, et hop, voilà le travail ! L'image ne vous dit peut-être rien de probant, mais elle rapporte les faits d'une sacrée foutue journée sur les rochers du Saussois, la falaise culte des années quatre-vingt (dans l'Yonne à quelques pas de Clamecy près d'Auxerre). Je suis juste en train de me rendre compte de la date, 1983, je crois... C'est-à-dire deux ans après l'élection de François Mitterrand et quelques mois après mon retour du service militaire (au 27e bataillon de chasseurs alpins à Annecy). Si je compte bien, cette image fonce droit sur ses trente ans. Putain, trente ans !... On avait vingt ans ou à peu près, pas un caillou en poche, et on pionçait à la belle étoile entre deux voies d'envergure qui nous flinguaient les doigts et les orteils recroquevillées dans des ballerines trop courtes. On pensait devenir guide, indépendant, libre comme l'air, ou bien grimpeur à la mode avec des marques de yaourts collés sur le dos... Grimpeur vedette sur les couvertures de Paris Match ou encore beatnik dans le Verdon. Quelques autres avaient également prévu de se lancer dans une carrière de chanteur de rock, au lieu des p'tits boulots dans les supermarchés, mais "La nouvelle star" n'était même pas encore dans les cartons des producteurs ! À vrai dire, je n'arrive pas à me souvenir de tout, à part peut-être de la musique d'Higelin, et des chansons de Renaud qui parlaient "Hahhchement bien" de "not' vie" à nous de cette époque là. En réalité, "Une vraie vie de merde !" en dehors de nos virées régulières à Fontainebleau, dans les falaises de Bourgogne ou du Sud de la France. Depuis on a mûri "un p'tit peu !" On grimpe forcément beaucoup moins, et je préfère "aussi" Bartok à Renaud, c'est comme je te le dis mon pote ! Bartok, Sigur Rós ou Radiohead au lieu de U2, des Cranberries ou des Pogues qu'on s'enfilait au bistrot presque tous les soirs pour accompagner les tonneaux de Krieck™ Bécasse. Si ! Gainsbourg... Bien sûr que j'écoute toujours Gainsbourg. Gainsbourg... Noir désir, Nick Cave, Bowie et les Pink Floyd. Là juste en ce moment, maintenant, j'écoute "dEUS", un groupe belge. Le titre "The architect" a cartonné en 2008. Ouais, enfin rien de révolutionnaire non plus ! En parlant de révolution justement. Je me disais que si c'est avec des mecs comme Besancenot, franchement j'irai pas. Je veux dire qu'il faut tout de même pas pousser non plus ! Tu me dira que le postier a un peu disparu de la circulation depuis quelques temps, et le service public postal en même temps tu me diras ! Je ne sais pas s'il faut faire cette relation ? Que c'est aujourd'hui Jean-Marie Le Pen et les curés qui font le buzz dans les médias. Tu vois rien n'a vraiment changé depuis tout ce temps à voter pour rien. Bon, faut que je te laisse, j'ai des meubles à couvrir de Farrow & ball™ pour ma petite dernière qui voudrait bien une chambre rien qu'à elle, et quelques trucs sur Heidegger à discuter avec Lili avant de remettre un voyage à New York avec un frère d'armes qui me manque terriblement. T'appelles quand tu veux mon pote ?! Qu'on se programme un truc ou deux à mettre dans la boite avant d'être mort et définitivement enterré pour tout le monde. Les cons !
NÉON™










vendredi 23 avril 2010

LILI 2010/04





LILI 2010/04 - PHOTO JL GANTNER


Allo ! Non, je me disais juste que pour le déconstructivisme dans la carrière de Sarah Kane... ça va être un peu ardu à relier, mais faut quand même essayer. Le truc, c'est que je t'accorde que Derrida n'est pas facile à lire, voir même carrément abscons pour pas mal de critiques dont il a fait souvent l'objet lorsqu'il respirait encore (au moins aux États-unis). En même temps, je dois avouer que son truc des "oppositions" et du sens inédit qu'elles apportent dans la recherche du sens d'un texte littéraire m'a beaucoup séduit à l'époque où je travaillais à la mise au point des Photomobiles™. Bref ! les corps malmenés dans l'œuvre théâtrale de cette Sarah Kane imposent de diriger son regard du côté de ces "oppositions" justement. Enfin, il me semble ! (Prenons cet exemple d'une phrase au hasard, ou presque : "À la rigueur, une femme peut écrire des romans mais surtout ne s'occupe pas de politique, surtout pas !" C'est ce qu'on dit à l'époque de Madame de Staël et de Chateaubriand. Disons sous Napoléon et on en parle plus ! (Madame de Staël qui disait aussi que « le mérite des Allemands, c'est de bien remplir le temps ; le talent des Français... de le faire oublier.» Enfin, les allemands de son époque à elle, bien sûr ! ) Bon, où j'en étais, moi ? Ah oui, Derrida et sa formule magique des oppositions... Ces éléments qui s'opposent dans la littérature, et qui permettraient de découvrir le véritable cœur du monde. Bon ! c'est-à-dire que j'ai trois côtes de porc à faire cuire là, maintenant. Et des haricots verts à réchauffer pour mettre un peu de couleur dans le plat principal. Le pire, c'est qu'en général, on ne mange presque jamais de viande à la maison, encore moins de porc. Ce n'est pas un problème de religion, mais juste une question d'hygiène, disons d'hygiène sportive pour être tout à fait précis. Le porc et l'effort physique ne font pas obligatoirement bon ménage dans les rapports que tentent d'entretenir ensemble un homme et une femme. Quand Derrida disait que "rien n'était hors texte" ! Rien ! Et que "tout objet renvoyait à autre chose que lui-même". Tout ! Et tu vois qu'on a pas parlé une seule fois de politique ! Voilà, j'espère avoir un peu répondu à ta question. On se rappelle demain à la même heure pour parler d'Heidegger, ou d'un plat de topinambours en salade que je ne voudrais pour rien au monde avoir dans mon assiette. Les topinambours que je déteste vraiment.
NÉON™




mercredi 21 avril 2010

PHOTOMOBILES™ À PRISE RAPIDE (ENCADREMENT)



PHOTOMOBILES ™ sur la ligne Paris - Besançon
(SÉRIE 2010/04)
















PHOTOMOBILES™ - TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2010/04




LES PHOTOMOBILES™/JL GANTNER



PHOTOMOBILES™ À PRISE RAPIDE / VARIATIONS



LES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER

(Des images réalisées à partir d'un téléphone portable. Des communications régulièrement mises en lignes™. Tout un commerce d'échanges et totalement inutile de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran. "De l'art moderne" pour ceux qui en douterait, comme on dit aussi "De l'électronique embarquée" ou "de la pression dans un pipe line")



PAYSAGES EXPRESS /VARIATIONS
TGV Paris - Besançon
(SÉRIE 2010/04)










TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2010/04




mardi 20 avril 2010

PHOTOMOBILES™ À PRISE RAPIDE


LES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER

(Des images réalisées à partir d'un téléphone portable. Des communications régulièrement mises en lignes™. Tout un commerce d'échanges et totalement inutile de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran. "De l'art moderne" pour ceux qui en douterait, comme on dit aussi "De l'électronique embarquée" ou "de la pression dans un pipe line")



PAYSAGES EXPRESS
TGV Paris - Besançon
(SÉRIE 2010/04)




PHOTOMOBILE™ / JL GANTNER /2010


PHOTOMOBILE™ / JL GANTNER /2010


PHOTOMOBILE™ / JL GANTNER /2010


PHOTOMOBILE™ / JL GANTNER /2010



Des messages rapides, une conversation mobile comme prise de vitesse par le temps qui passe sur une ligne de fuite rectiligne... Je pensais à la précipitation des embarquements immédiats prévus de longue date pour économiser sur nos parts de marché et nos bénéfices net. À toute cette frénésie qui nous occupe l’esprit au lieu des histoires d’amour qu’on invente pour essayer de survivre dans le noir. Allo. Oui, je sais que tu n’as pas le temps. Que tu as déjà tout épuisé de ton libre et de ta disponibilité d’esprit. Disons, que j’aurais juste aimé parler avec toi de la couleur des surfaces rapides et de toute l'accélération de l'air quand tu t'en vas.


PHOTOMOBILE™ / JL GANTNER /2010


Des images à grande vitesse. De la haute voltige numérique à trois cent à l'heure sur la ligne. J’essayais de vous dire à quel point je vois tout se désagréger autour de nous... La drôle d’impression d’un tunnel de lumière noire et d’un rétrécissement de la chaussée pour le plus grand nombre. Tout accélère, tout fonce à une vitesse hallucinante. Les machines parfaitement inutiles pour voyager entre nous, l’Internet... les communications intangibles ont tout avalé déjà, le superflu d’abord et jusqu’à l’essentiel. Des paysages incontrôlables. De quoi parlions-nous juste avant ?



LES PHOTOMOBILES™/JL GANTNER

dimanche 18 avril 2010

PHOTOMOBILES™ LA MACHINE À GAZ ENCADRÉE


SÉANCE D'ENCADREMENT



TENTATIVE D'ENCADREMENT
POUR UNE PIÈCE (SÉRIE) PHOTOMOBILES™ DE JL GANTNER
INTITULÉE "LA MACHINE À GAZ"






p gaz 00 /CADRE OVALE LOUIS PHILIPPE


p gaz 00-rr /CADRE OVALE LOUIS PHILIPPE


p gaz 09-r /CADRE OVAL LOUIS PHILIPPE


p gaz 06 /CADRE NEORENAISSANCE


P gaz / CADRES



©TOUS DROITS RÉSERVÉS




jeudi 15 avril 2010

PHOTOMOBILE™ / LA MACHINE À GAZ



LES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER


(Des images réalisées à partir d'un téléphone portable. Des communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange et totalement inutile de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran. "De l'art moderne" pour ceux qui en douterait, comme on dit aussi "De l'électronique embarquée" ou "De la pression dans un pipe line" )




LA MACHINE À GAZ (SÉRIE 2010/04)








MESSAGE - LA MACHINE À GAZ / l'image du brûleur d'une plaque de cuisson équipée d'un injecteur pour gaz de ville. Une digression esthétique autour d'une flamme bleue. Toute une machinerie plastique pour déclarer sa flamme à la petite gazinière assise à la table d’à côté. Bon, rien d’essentiel j’en conviens parfaitement. Ce qui est important par contre, c’est que je n’ai pas couché avec elle, mais que j’en brûlais d’envie. C’est ça ! Une chambre d'hôtel, un train ou une chaufferie d'immeuble, le lieu m'est absolument indifférent. Je dis ça alors que je me rend pourtant bien compte du caractère tragique de la situation. D’abord le truc périmé des « mots bleus » (« les mots qu’on dit avec les yeux »... et tout le décor d’une plage avec le beau visage d’Aline dessiné sur le sable...) Sacré Christophe ! Dans la réalité, un véritable drame shakespearien. Merci Vincent. Ensuite, tout le noir qui va avec.






La caméra panote alternativement entre le lit banal d'une chambre d'hôtel avec vue, le train qui traverse une ville la nuit à toute allure (au pire un métro aérien qui traverse la Seine entre la gare d'Austerlitz et le Quai de la Rapée), et la façade Est du centre Georges Pompidou. « Pourquoi tu ne veux pas coucher avec moi ? » C’est Michel qui demande ça à Jean Seberg, enfin je veux dire Jean-Paul Belmondo bien avant qu’il sucre les fraises chez Drucker. Après, les deux clopent dans le plumard d’une chambre d’étudiant parisienne de 15 mètres carré ; lui torse nu ; elle, avec sa coupe de garçon, et on entend la circulation parisienne pendant qu’ils parlent de la mort, de la Suisse, de l’agréable ronronnement du moteur d’une Rolls. Après, Jean/Patricia pleure, Michel la regarde, et elle le regarde à travers une affiche enroulée sur elle-même. Le plan est surcadré par la forme ronde de l’affiche enroulée sur elle même. Après ils s’embrassent. « Je voudrais recoucher avec toi » dis Michel. Est-ce que je peux pisser dans le lavabo ? Patricia lui répond qu’elle est enceinte... Peut-être de lui, elle ne sait pas. Encore plus tard Jean parle de Faulkner. "Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin". Michel répond qu'il choisirait le néant. Voilà pour JL Godard qui fait un retour en force à Cannes cette année avec "Socialisme". Le film est visible en intégralité sur Internet, mais en accéléré. Et avec tout ça je suis encore crevé de la roue avant. La misère ! Des chambres à air low coast, mais qui ne supportent ni les accélérations trop fortes ni les coups de freins dans le vide. Crevé. Crevé, enrhumé et paralysé par tant d’amour foutu en l’air. J’ai pris des photos d’elle quand elle dormait. Elle dormait bien. C’est fou ce que les filles peuvent être belles quand elles dorment à poings fermés. Quand je dis « à poings fermés » je veux dire dans le genre rétractée sur elle-même, prête à m’en décrocher une si j’approche d’un peu trop près juste avant son réveil complet et définitif. Salut, je t’ai fait du café et j’ai envie de parler de Marcel Duchamp avec toi, là maintenant. Le côté « Le piano aqueux » de Marcel Duchamp. « Et mon cul, tu l’aimes mon cul ? ». Pour l'image : Raoul Coutard, off course.









Je me suis enfilé les cinq pièces de Sarah Kane, l'auteure de théâtre britannique un peu déjantée dont on ne retient en général que son suicide à Londres en 1999 après quelques séjours appuyés en maison de psychiatrie. « Anéantis », « L'amour de Phèdre », « 4.48 », « purifiés » et « Manque » surtout ! Du théâtre au lance-flamme. Une machine de guerre redoutable contre les idées convenues et les amours de gare. Qu'est devenue Anna Karina au fait ? L'autre égérie du cinéma moderne. Théâtre, roman, disques... Divorcée. De l'eau dans le gaz avec son Jules. Oui, bon voilà ! Et puis ça ne regarde personne de toute façon. La vie privée des gens, l'intimité des personnes dans leur vraie vie à eux. « C'est comme ses filles qui couchent avec tout le monde, mais qui ne veulent pas coucher avec le mec qu'elles aiment sous prétexte qu'elles ont couché avec tout le monde justement ». En 1978, Jean Seberg a tenté d'en finir sous une rame du métro parisien. L'actrice, ex épouse de Romain Gary, a tout de même fini par se foutre en l'air moins d'un an plus tard aux barbituriques. Didascalie 1 : Le type allume le gaz grâce à un dispositif automatique. Didascalie 2 : Une simple pression sur un bouton noir qui déclenche une réaction en chaîne. Successivement, l'ouverture de l'arrivée de gaz et une étincelle, enfin une dizaine de flammes bleues parfaitement réparties sur le piano. Un flot de notes ininterrompu. Didascalie 3 : Sur une plaque commémorative, on peut lire : Gaz à tout les étages...





LES PHOTOMOBILES™/JL GANTNER




jeudi 8 avril 2010

PHOTOMOBILE™ DE RAPPEL



LES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER

(Des images réalisées à partir d'un téléphone portable. Des communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange et totalement inutile de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran. "De l'art moderne" pour ceux qui en douterait, comme on dit aussi "De l'électronique embarquée" ou "De la pression dans un pipe line" )



MESSAGES DE RAPPEL N°219 - 220 - 221





MESSAGE N°219 - 220 - 221 / Le souvenir d'un excursion sous les Alpes, disons l'année 2007 ou peut-être bien en 2008, je ne sais plus. Une admirable journée au musée et les rues mortes au tout début de l'été, l'insistance de son effigie dans les rues mortes et son parfum séquestré dans des grands cadres dorés à l'or fin. L'idée d'un triptyque un peu "expensive" de la pensée désarmée. Une certaine allure de l'air maussade et du temps qui passe sous des ciels insipides. Allo !... Non, je disais juste que ça n'avait pas vraiment d'importance. Que j'attendais le retour de l'été avec impatience et cette grande explication de nos nuits vaines pour tout emporter. Tout ce temps perdu. J'ai tout englouti, le crépuscule et les milliards d'étoiles, l'atmosphère idéal. "Any where out of the world" dit encore Baudelaire. Que penserais-tu d'un grand voyage aux Indes prochainement. Quelque chose de loin et de vivant. Une errance sur notre itinéraire. Une itinérance, (roaming) comme on dit aujourd'hui pour passer d'un opérateur à l'autre sans vraiment s'en rendre compte, avec une facture de téléphonie mobile unique à la fin.


LE CHARME


LE CHARME/PROJET CINÉMATOGRAPHIQUE



Magiciennes, les fées sont des esprits joyeux qui s’amusent à l’ombre des vieux arbres et dans les lieux sauvages. Elles aiment danser, batifoler, et cherchent le plus souvent à s’accoupler avec les hommes des bois. Mais les nymphes sont aussi susceptibles... De véritables saloperies au fond ! Leur nature secrète et diabolique, mais on ne pouvait plus s'en passer.




LE CHARME - STORY BOARD (EXTRAIT-PLANCHE 2) ©JL GANTNER / 2001



Un story board... C'est à peu près tout ce qu'il me reste de cette idée d'un film écrit sur le thème d’une rencontre amoureuse un peu sauvage, dans les derniers mois de l'année 2001...
Un arbre comme seul élément de décor. Un type passe par là, disons un homme des bois pressé d’en découdre avec son affaire du jour, un magnifique angiosperme qu’il attaque à sa base grâce à sa lame bien aiguisée. Une jeune femme assise sur une branche assez haute interpelle alors le bûcheron, sûre d’elle et vindicative. L’échange qui suit entre les deux personnages, s’installe sur le ton du règlement de compte symbolique. La nature sauvage confrontée à la civilisation. La condition amoureuse au cœur d’un débat sans fin.

C'était au printemps, ou plutôt une certaine idée du printemps. L'idée, le sentiment que tout pouvait toujours recommencer à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, l’idée que rien n’était jamais irréversible des sentiments humains égarés. C’était l’année du « Cantique des cantiques » interprété par Alain Bashung et Chloé Mons. « les baisers de sa bouche... » Quelque chose de baudelairien en somme, comme « la fosse de l’idéal » dans laquelle je m’étais fiché seul en attendant que le goût de ses lèvres me revienne sans cesse. Qu’importe ! Qu’importe ses bijoux à elle, ses couleurs mortes qui brillent dorénavant au fond du gouffre. « Toi la plus belle femme des femmes ». Ma destinée sismique. Malheureux peut-être l’homme, mais heureux l’artiste que le désir déchire dit encore Baudelaire. J’en étais là. J’en étais resté à cette farandole de mots bleus disséminés sur son ventre maudit, et à cet avantage assez net lâché entre ses cuisses, qui finirait un jour par me revenir en pleine gueule sous la forme d'une paire d'étoiles polaires à réchauffer toute ma vie. Nos retrouvailles cosmiques. Je n’ai jamais tourné le film, un des nombreux projets restés dans les cartons depuis cette époque.

Néon™