vendredi 30 mai 2008

21 JOURS


DÉCOUVRIR SUR LE WEB



21 JOURS
de Tonio Descanvelle et Vincent Tulli.


L'aventure a commencé le 20 mai dernier sur l'écran de votre ordinateur. "21 jours", un feuilleton français du "XXIe siècle" diffusé sur le Net. Un épisode par jour. La prouesse technique est considérable. Robert Dequi, ex professionnel du cinéma à la dérive, rencontre Noël Mangin, un papa qui tente par n'importe quel moyen de retrouver sa petite fille américaine qu'il n'a jamais vu... C'est le pitch. Un road movie au rythme effréné, tourné entre Paris et New-York, en passant par un vol de bagnole en Angleterre, l'Écosse sur le toit d'un camping car et une falaise vertigineuse remontée à mains nues au-dessus de la mer. Des moyens de tournage réduits au strict minimum. Deux ou trois personnes pour tout fabriquer, du matériel DV ultra léger et des logiciels de montage grand public. De quoi filer un sacré coup de vieux aux mastodontes de la production audiovisuelle à papa. L'équipe récupère même des images de vidéo-surveillance, un peu partout, pour réussir d'improbables raccords sur le mode d'expression des séries américaines les plus convaincantes. Un coup de chapeau pour le son aussi. Il faut dire que la mécanique sonore est "un peu" le métier de Vincent Tulli (le réalisateur du documentaire dans le feuilleton), un bidouilleur génial dans la vraie vie. Vincent s'est occupé de la bande son de Dany the dog, de L'auberge rouge de Gérard Krawczyk ou encore de Paris je t'aime d'Olivier Assayas.




21 jours... Le teaser




Le plus sympathique de l'histoire... c'est qu'il m'aura fallu participer à une soirée Pléiade de la librairie Camponovo à Besançon, pour faire la connaissance du papa de l'acteur principal. Comme je vous le dis. "21 jours" qu'il me lance comme ça... "C'est mon fils. Tonio... Tonio Descanvelle. Un ami de Luc Besson". Non !!? "Puisque je vous le dit ! Jeanne d'Arc, Arthur et les Minimoys... Les rivières pourpres de Mathieu Kassovitz et puis Capitaine Conan de Bertrand Tavernier. Toni est acteur, oui monsieur, mon fils que je vous dis ! Tony est né à Besançon. À huit ans, il a annoncé à sa mère qu'il partait à paris faire sa vie dans le cinéma... Au début ça nous a fait rire... Et puis dix ans plus tard... Voyez ce qu'il est devenu le petit gars".



mercredi 28 mai 2008

LA PLÉIADE À BESANÇON



EVENEMENT LITTÉRAIRE



LA PLÉIADE S'INVITE À BESANÇON...


La soirée était attendue de longue date. La Pléiade, à Besançon... Il fallait au moins le génie perspicace d'un personnel de librairie prêt à tout pour en arriver là. Celui de la maison Camponovo par exemple !... Une ligne de violoncelles pour recevoir le monument de l'édition française et un canapé cuir coupé à la main pour accueillir les deux invités de cette soirée, rare, sous les pentes timides d’un Jura plutôt affable cette nuit-là. (Hugues Pradier d'abord, directeur éditorialiste de la célébrissime bibliothèque et Vincent Debaene, préfacier et co-éditeur de Claude Levy-Strauss.)




LE FILM


© JL GANTNER / LE JOURNAL DE NÉON™



La soirée fut bien d’avantage que ce qu’il convenait d’en attendre, ou plutôt, devrais-je vous dire que cette magnifique veillée fut frappée à l’or fin ; vingt-quatre carats pour être précis. De la belle ouvrage pour une affiche comme on en fait plus. Un marque-page en tissu doré au chapitre d’Ernst Jünger, un autre pour les Brontë, quelques dandysmes autour d’André Breton et puis un sacré beau voyage dans le structuralisme de Claude Lévy-Strauss. C’est-à-dire qu’à force de remuer la langue et ses nobles ligatures dans son Garamond le plus élégant, tout le monde a fini par se coucher un peu tard, un voile de papier devant les yeux (un Bible véritable), trente-six grammes tout juste, oui ! juste quinze grammes plus lourd qu’une âme pesée par ce sacré docteur Duncan Mac Dougall, (Pour tous ceux qui l’ignoreraient, Dougall fut ce type, drôle comme tout, mais con comme ses pieds ; ce savant dégénéré et bigot... l’inventeur de la pesée du souffle divin au moment critique du dernier arrêt de jeu). Et on se demande bien ce que ce type vient foutre ici en plein milieu d’une salle toute dédiée aux lumières les plus critiques du monde moderne et de son goût mystique pour la gymnastique intellectuelle. Un public sensible à la moindre digression, et on en attendait quand même pas moins de lui ! Aussi, fut-il agréable ce soir-là, de sauter en si peu de temps d’une embarcation à l’autre et d’écumer quelques anecdotes à propos du monde sensible. Tenez, cette chamaillerie d’écoliers entre un Breton et Monsieur Claude Lévy-Strauss sur le sujet de l’art magique... ou bien plus tard, cette sortie de l’Abbé Demard, une morceau de papier à la main. La lecture d’une lettre de l’anthropologue à son ami de Champlitte. Historique !



À force d’arabesques vous disais-je donc, une salle pleine à craquer s’est enrayée les mirettes entre un album de Breton tout bien décoré et une myriade de signes bien reliés composant deux tomes des Journaux de guerre de Jünger. Les 1776 pages consacrées aux trois soeurs Brontë (Charlotte, Emily et Anne). Jane Eyre, bien sûr ! considérable. Pour ma part l’iconographie commentée par Robert Kopp, reliée pleine peau et présentée sous étui illustré, ne m’a pas laissé complètement indifférent, loin de là. Je veux dire que ce Monsieur Breton et son atelier de la rue Fontaine momifiés sur un papier Bible aussi délicat... Ses amis Picabia, Duchamp, Bunuel... couchés sur ces fameux 36 grammes de papier imputrescible... vraiment ! Ces gens, ces très chers gens de la maison Gallimard peuvent revenir quand ils veulent.
NÉON™



DERNIÈRES PARUTIONS À LA PLÉIADE

Claude Lévi-Strauss ŒUVRES
Ernst Jünger JOURNAUX DE GUERRE I, II
Anne Brontë, Charlotte Brontë, Emily Brontë JANE EYRE
André Breton ÉCRITS SUR L'ART ET AUTRES TEXTES
Robert Kopp ALBUM ANDRÉ BRETON


ANNA A / III



L'occasion pour Néon™ de vous reparler d'Anna A et d'un texte qu'elle m'avait confié un après-midi à Paris, sous un brasero de la rue Brise-Miche.


LES SUCRERIES LITTÉRAIRES D'ANNA A

(Elle n'a pas encore vingt ans. Néon™ vous propose de la lire... Des textes courts qui passent par la tête d'une jeune fille sur la vie qui va, sa vie à elle. Quelques lignes de temps en temps, à déguster comme une douceur. Un caramel, une pomme d'amour... Bref ! de la littérature comme un peu de miel au rayon confiserie de la librairie de Néon™.)



III / La première Pléiade

On en parlait depuis longtemps, on ne voulait pas le dire clairement car on se disait que sinon ça ne serait plus une surprise lorsqu’un jour, on vous tend un lourd paquet rectangulaire. On n’ose pas vraiment y croire, on le tourne dans tous les sens, on espère très fort que ce soit ce à quoi l’on pense, on ne le dit pas pour ne pas vexer au cas où, on ne sait jamais… Alors on le secoue « ah, je crois que je vois ce que c’est ». Les yeux étincèlent, on le pose alors délicatement sur ses genoux, puis on décolle le scotch avec précaution comme si le papier avait autant de valeur que ce qu’il emballe. On extirpe le cadeau et c’est alors que le regard se pose sur une couverture verte en cuir moelleux bordé de fils couleur or. On s’extasie, on le retourne, on le caresse puis on l’ouvre et on s’éprend de cette odeur d’aventures inconnues, de rire, de larmes, de déception, de jouissance. Une odeur si singulière d’épopée, celle que l’on va vivre, on est Hercule et Homère à la fois. Rien ne peut plus nous arrêter, mais on ne commence pas tout de suite on attend on s’imagine d’abord. Puis, c’est le soir, enfoncé confortablement dans le lit ou le canapé que l’on ose enfin, en fin gourmet, tourner les pages fines de ce mille-feuille alléchant, en déguster la première et dévorer les neuf-cent-quarte-vingt-dix-neuf autres.
ANNA A


RETROUVEZ ANNA A AVEC :

I / LA POMME D'AMOUR
II / LA PASTÈQUE

mardi 27 mai 2008

EZRA


CINÉMA


SOIRÉE SPÉCIALE AUTOUR DU FILM "EZRA" PRIMÉ AU DERNIER FESTIVAL "LUMIÈRES D'AFRIQUE"

MARDI 27 MAI 2008 A 20H
PLAZZA VICTOR HUGO
BESANÇON




SYNOPSIS

Ezra, ex enfant-soldat Sierra-Léonais, essaie tant bien que mal de retrouver des repères pour revenir à une vie normale après la guerre civile qui a ravagé son pays. Son quotidien est partagé entre un centre de réhabilitation psychologique et un tribunal de réconciliation nationale organisé sous l’égide de l’ONU. Durant le procès en réhabilitation auquel Ezra participe, il doit affronter sa sœur qui l’accuse du meurtre de leurs parents. Ezra qui a traversé cette violente guerre civile complètement drogué et alcoolisé, ne se souvient de rien. Ezra reconnaîtra-t-il l’horreur et par ce fait, permettra-t-il à sa sœur et à sa communauté villageoise d’accéder au pardon ?




VOIR UN EXTRAIT DU FILM


Un film de newton I.ADUAKA.
France / Autriche / Nigeria 2006 - 102mn – 35 mmn couleur – VO ST français
Scénario : Newton I. Aduaka et Alain-Michel Blanc
Une production Cinefacto ARTE France -En coproduction avec Amour Fou Filmproduktion et Sunday Morning - En association avec Pierre Javaux Productions et Granite Filmworks Ltd





Dans le cadre de l’avant première nationale du film Ezra de Newton Aduaka (deux Prix lors du dernier festival Lumières d’Afrique de Besançon), une soirée spéciale est organisée en partenariat avec la Région Franche-Comté au Plazza Victor Hugo de Besançon mardi 27 mai à 20h.

Newton I. Adoaka recevra le trophée en Bronze, matérialisant le Prix « coup de cœur du public de Besançon » de l’édition 2007 du festival Lumières d’Afrique. C’est la seconde fois que ce Prix est remis officiellement à un réalisateur et la première fois dans le cadre d’une soirée spéciale à Besançon. Le premier trophée, fondu par un bronzier du Burkina Faso, connu de Besançon (Vincent de Paul Zoungrana) avait été remis en février 2007 lors du FESPACO à Abderrahmane Sissako , réalisateur du film « Bamako ».

Outre Newton I. Aduaka, deux acteurs principaux du film seront aussi présents : Mariame N’Diaye (qui a reçu le Prix de la meilleure actrice d’Afrique sub-saharienne et des pays créoles, offert par la revue africaine Amina, au festival Vues d’Afrique de Montréal pour son rôle dans Ezra) et Emile Abossolo M’bo, acteur emblématique de sa génération avec un parcours au cinéma, au théâtre et à la télévision.

Newton I. Aduaka recevra, en présence des Jurés et des élus de la Région Franche-Comté, le Prix du jury Lycéens et apprentis au cinéma – Région Franche-Comté. Ce Prix mis en place lors de l’édition 2007 du festival, permet un engagement réel d’élèves cinéphiles, inscrit dans le dispositif Lycéens et apprentis au cinéma, piloté par la Région Franche-Comté.



ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DES CULTURES D'AFRIQUE / BESANçON


lundi 26 mai 2008

PHOTOMOBILES™ - N°214



LES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER
SON DERNIER "COUP" DE FIL
"SANS TITRE BLEU"





PHOTOMOBILES N°214 / Sans titre bleu

Message envoyé de Besançon-Franche comté-France
06 mai 2007 à 11H33 GMT






LES PHOTOMOBILES™ DE JL GANTNER SONT VISIBLES À LA GALERIE LA PRÉDELLE À BESANCON





dimanche 25 mai 2008

LE FESTIVAL BESANCOURT


BESANCOURT

FESTIVAL DE COURTS-MÉTRAGES À BESANCON
"DEUXIÈME ÉDITION"


À vingt-quatre heures de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes... "Besancourt" a rendu son verdict sur l'écran du Kursaal de Besançon : Un tout petit budget, beaucoup de débrouille et tout ce qu'il faut de passion cinématographique pour y remédier... Au final, cinq films primés par un jury professionnel sur trente-quatre propositions retenues par la fine fleur des sélectionneurs locaux.

Pour sa deuxième édition, le festival « Besancourt » n'a pas refusé du monde aux caisses, mais la qualité du programme annonce des lendemains forcément plus encourageants. Six nationalités représentées dans toutes les catégories amateurs ou professionnelles. Des courts-métrages de fiction ou des documentaires. Un menu éclectique, qui marque la spécificité de ce tout jeune festival en Franche-Comté. Un coup de coeur pour "Super héro blues", cette parodie d'un "Toys story/Disney" hilarante de Roberto Ceriani réalisé avec les moyens du bord. Un autre pour "Audition" de JM Steinfort (Une prouesse d'acteur en un seul plan fixe). Et une mention spéciale de Néon™ pour l'extraordinaire "Omnibus" de Christophe Leclaire (le cadrage, étonnant. Une leçon d'équilibre sur le fil de quelques gros plans vertigineux ). Trois films classés chez les amateurs, repartis bredouille... qui ont rivalisé avec le meilleur du "genre" toutes catégories confondues. Un petit coucou en passant à Christophe Ferrux. L'auteur, solitaire... de "Solide" l'histoire, vraie, d'une sorte d'Armailli planqué dans sa montagne, malade de la polio, père de huit enfants et qui raconte tout ça en se marrant derrière une barbe de père Noël. Christophe avait remporté le prix du documentaire en 2007 pour "L'indien" (On ne s'en lasse pas !) Un réalisateur doué pour les rencontres du troisième type planquées dans le massif jurassien, une mine...

L'honorable jury, lui... a retenu "L'accouchement de Wendy" Un film gore ou Peter Pan perd sa femme en couche alors qu'il découvre que la capitaine Crochet le fait cocu depuis au moins neuf mois. Court, parfaitement ignoble, mais irréprochable. Décalage horreur" de Thierry Knoll. Une vieille ferme alsacienne transformée en décor yougoslave plongée dans l'horreur de la guerre des balkans. Juste et sans concession.


BESANCOURT 2008 / LE FILM



© JL GANTNER / LE JOURNAL DE NÉON™
TOUS DROITS RÉSERVÉS © LEJOURNALDENÉON™ - 2008



Bon, Besançon n'est pas Clermont, certes ! Mais j'ai tout de même beaucoup aimé partager cet agréable moment de cinéma de poche avec vous et profiter de l'instant pour discuter avec un des projectionnistes les plus sympathiques que je connaisse, un vrai, un dur... un envoyeur de péloche à l'ancienne (un mec qui lançait à la main des bobines de 35 sur la Croisette, et qui réussissait quand même à boire plusieurs bières d'un seul coup juste après sans trébucher dans la piscine. Sacré Patrick !) Voilà, c'est dit.


PALMARÈS 2008
Documentaire amateur : Marie et Auguste (7'50) Sentenac Joël 64000 Pau
Fiction professionnelle : L'accouchement de Wendy (3'20) Lewis Eizykman 75 018 Paris
Film d'école d'Art ou de Cinéma : Qui se ressemble (11'17) Guerout Stéphane 75004 Paris
Documentaire professionnel : Midi 20 (15'45) Alexandre Lemoine 75 013 Paris
Fiction amateur : Décalage horreur (10'30) Knoll Thierry 67370 Dingsheim
Prix du public : Faya'nunj (3'52) Hillenweck Robin 25000 Besançon


LE JURY
Kim Nezzar (Président) Chef décorateur, chef costume, chef maquilleur
Albert Ziri Journaliste à France 3
Mathias Papigny Producteur et réalisateur



...


Et pour qui ne voudrait pas s'avouer vaincu en si bon chemin d'une gloire promise un de ces jours si on y met du sien, Néon lance une proposition pour la prochaine édition. Celle d'un changement de date... L'idée d'un éloignement perspicace d'une "Biennale du cinéma d'animation" déjà bien installée dans ses murs à Pontarlier, d'une grande "Brocante" place Grandvelle et du week-end de clôture du "Festival de Cannes" par exemple !


jeudi 8 mai 2008

ARMAN MELIES


MUSIQUE


ARMAN MÉLIÈS - CASINO
Son dernier album...



C'est le troisième album d'Arman. Une pure perle. Après l'album Néons blancs... (Et oui, je sais ! Néon™ est partout, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise !) et le très poétique Tortures volontaires, Arman Méliès revient, fort d'une tournée avec Dominique A et tout à fait décomplexé grâce à sa rencontre avec Alain Bashung pour l'écriture de son sublime Bleu pétrole. Casino... C'est l'histoire d'un type et ses sacrés bons mots plantés dans du rock sensible, direct. "Casino", comme une manière de dire sa façon de voir le monde actuel, un jeu de poker menteur. Des jeux de rôles en surface, des jeux de "paumés"... des voyages en solitaire au pays des masques et des histoires d'amours payées cash ! Bref, Arman parle de lui et du monde qui l'entoure sans trop se faire d'illusion, et c'est toute une magie qui fonctionne parfaitement entre l'auteur, romantique... et sa musique aux tendances fantasmagoriques.

Arman Méliès, un nom de scène. Arman, pour l'accumulateur de génie, l'artiste français décédé en 2005 qui faisait les poubelles à la nuit tombée pour transformer toute la merde des gens en vitrines assez chères pour pouvoir s'acheter des étoiles... Et Méliès, pour cet autre hommage rendu au plus grand maître de l'illusion cinématographique, le pionnier.

Des textes... avec des vrais mots arrangés en forme de phrases, et puis une reprise d'Amoureux solitaires écrite en 1977 par Eli et Jacno avec les Stinky toys (le tube, malencontreux de Lio). Arman Méliès et son drôle d'atelier onirique est emballé chez le marchand de musiques dans une pochette réalisée par le graphiste Dada Julien Pacaud.
Néon™





mardi 6 mai 2008

GEORGES MÉLIÈS


CINÉMA

GEORGES MÉLIÈS





HOMMAGE...


Bon, je suis d'accord, on ne parle que de lui depuis quelques jours. Actualité oblige... Car Méliès, le grand Georges Méliès fait son entrée à la cinémathèque. Voyez-vous ça ! (Mieux vaut tard...) Un hommage grandiose rendu à "l'homme à tête de caoutchouc", l'homme le plus extravagant de l'histoire du cinéma, l'inventeur, le père des trucages et des effets spéciaux. Méliès... je n'ai pas pu résister. Georges Méliès sur le grand écran du musée du cinéma. (C'est Monsieur Langlois qui serait drôlement fier aujourd'hui !) Méliès, le prestidigitateur abracadabrant, le touche à tout, l'inventeur, l'artiste. On l'avait presque oublié, laissé pour compte sous sa stèle modeste au Père lachaise. Un hommage, et il était temps ! Né en 1861 à Paris, fils d'une famille d'industriels spécialisée dans la chaussure, Georges apprend tous les métiers (menuiserie, mécanique, ajustage...) touche au dessin, à la peinture à l'huile et manipule quelques automates avant de s'intéresser définitivement au théâtre et surtout, à la magie. L'itinéraire explique la suite. La découverte du procédé des Frères lumière, et sa carrière de cinéaste, un pionnier dans les domaines des caches, contre-caches, fondus, superpositions et surimpressions... Méliès innove dans tout ce qu'il effleure. Les premiers scénarios, la technique du découpage, les trucages qui feront plus tard le succès des grands studios américains.


En 1902, Méliès termine son "Voyage dans la lune". Un succès mondial. Une féerie visuelle vendue sous sa marque "Star films" au prix de 2 fr.50 le mètre de pellicule positive. Soit 690 fr. la copie de 125 mètres. Un prix jugé exorbitant pour l'époque. Mais le succès sera de courte durée. D'abord pillé, Méliès se révèle aussi un piètre comptable.

"Voulez-vous une anecdote en passant ?" avait un jour répondu Georges à quelques "questionneurs" intéressés. "Elle est amusante : Au deuxième Congrès, un des grands industriels, qui jusque-là s'était tenu à l'écart de la Chambre Syndicale, mais qui se décida à venir pour essayer de nous imposer l'unification des prix de vente, me prit assez violemment à parti. Je venais, en combattant ses arguments, de répondre : A mon avis, le cinématographe sera artistique, ou il ne sera pas! Donc, en matière d'art, impossible d'imposer un prix uniforme. Le prix dépend de la valeur du sujet, des interprètes et des frais qu'ils entraînent. Là dessus, mon contradicteur me dit: "Voilà précisément votre erreur. Vous. Monsieur Méliès, vous voyez tout en artiste. Parfait! Aussi, vous ne serez jamais qu'un artiste et non un commerçant." Je lui répondis, très calme: "Monsieur, vous ne pouviez pas me décerner de plus bel éloge, car sans l'artiste qui crée et qui exécute, que ferait le commerçant et que vendrait-il ? Je crois qu'il pourrait fermer sa boutique ?" Et tout le monde de rire cette boutade. Elle circula de bouche en bouche, et fut instantanément traduite en toutes les langues au milieu de l'hilarité générale.

En 1923, l'artiste dut pourtant fermer boutique, criblé de dettes. Vente de propriété, films cédés au prix coutant de la pellicule, dispersés. La plupart de son travail disparaît, récupéré au poids et transformé en talonnettes de chaussures...) Méliès lui-même, dans un accès de colère, brûla l'intégralité de son stock de Montreuil. Oublié de tous. Jusqu'à ce que Monsieur Henri Langlois, fondateur de la Cinémathèque française, ne s'intéresse à l'oeuvre de cet artisan hors du commun, ce génie... et ne s'emploie à récupérer tout ce qu'il fut alors possible de retrouver.
Néon™







LE VOYAGE DANS LA LUNE



L'ÉCLIPSE...



L'HOMME À LA TÊTE DE CAOUTCHOUC



"Cette invention (le cinéma) n'est pas à vendre. Elle peut-être exploitée comme une curiosité scientifique, en dehors de cela elle n'aura aucun succès commercial". Louis Lumière"