mardi 22 mars 2011

JEAN-CLAUDE BOURGEOIS




Néon™ est très triste de devoir vous annoncer
le décès de l'artiste peintre Jean-Claude Bourgeois
le 19 mars 2011 à Ornans.



JEAN-CLAUDE BOURGEOIS, PEINTRE DE LA COMTÉ.
Une fresque filmée en 4 épisodes.
RÉALISATION ©JL GANTNER



BOURGEOIS DE LA COMTÉ - I


BOURGEOIS DE LA COMTÉ - II


BOURGEOIS DE LA COMTÉ - III


BOURGEOIS DE LA COMTÉ - IV



voir les articles consacrés au peintre dans le Journal de Néon™...
"BOURGEOIS" DE LA COMTÉ / INTRODUCTION
"BOURGEOIS" DE LA COMTÉ / I
"BOURGEOIS" DE LA COMTÉ / II
"BOURGEOIS" DE LA COMTÉ / III
"BOURGEOIS" DE LA COMTÉ / IV



vendredi 18 mars 2011

MYRIAM DRIZARD AU MUSÉE COURBET



MYRIAM DRIZARD ACCROCHE AU MUSÉE COURBET
(FERME DE FLAGEY)


On venait d'annoncer à la radio la possibilité d'une résolution au conseil de sécurité de l'ONU pour envoyer des avions de guerre au dessus de la Libye. L'idée "française" d'obtenir un passeport diplomatique propre à défendre coute que coute les enclaves insurgées de Benghazi ou de Tobrouk.

C'était le jour où la planète entière avait les yeux rivés sur le Japon après que le pays du soleil levant eut à subir la pire catastrophe depuis les bombardements d' Iroshima et de Nagazaki. Un séisme d'une amplitude phénoménale suivi du Tsunami le plus grave jamais éprouvé dans une région accoutumée au confort moderne et à la technologie dernier cri. Des images "fascinantes" qui tournaient en boucle sur des milliards d'écrans et sans épargner la moindre surface du globe. Le jour où la terre entière eut à retenir son souffle face à l’image abasourdie de cette centrale Fukushima Daiichi sur le point d’exploser.



DEPUIS UN TÉLÉPHONE PORTABLE / © JL GANTNER 2011


C’était, oui… le jour où des spécialistes en tout genre tentaient de nous faire partager leurs maigres connaissances à propos d’un modèle de cœur en danger d'un genre nouveau, capable, de dégager une énergie considérable dans la lueur fragile d’un ciel étoilé. Un cœur sombre en vérité. Un genre de cœur glauque, fissible dans les tempêtes solaires, les raz de marée et nos amours enfuis. Des tonnes de matière aliénée baignée dans un grand rayonnement ionisant de couleur verdâtre. Une chaleur torride dans la posture d’une figure triste courbée sur l’échine de nos nuits paniquées. L’asphyxie programmée du monde sensible et ses effets pervers sur le rayonnement solaire. La figure immonde d’une armée d’alternateurs déréglés et leurs sales bobines toutes entières précipitées. L’équation tragique d’un monde ultra pressé pour recouvrir le lit de nos amours dérobés. Tout crépitait ; une pluie de formules mathématiques délétères pour conjurer nos éternelles dérobades ; nos vaines excuses, nos sempiternelles échappatoires.
Voilà, le décor, le contexte de turbulence… Cette forme de liens indissociables qui nous unit au chant céleste et à la fureur du monde terrestre… Oui, voilà ces funestes cohortes… ces hordes opaques… qui me raccrochèrent ce jour-là, à la couleur de quelques traces artistiques majeures dans le ciel tranquille du pays de Courbet.



DEPUIS UN TÉLÉPHONE PORTABLE / © JL GANTNER 2011


Des traces, comme les empreintes indélébiles d’une tribu de corps perdus ; des carcasses enflammées, des meutes de paysages en mouvement. Une armature colossale de questionnement direct sur l’origine du monde et l’impossible image de sa finitude. Une peinture « capitale », au sens où l’artiste ne nous impose rien, mais s’impose d’elle-même à notre champ de propensions sensibles au-delà de toute forme de mode ciblée ou d’engouement gratuit. L’audace et la singularité de Myriam Drizard s’installent pour deux mois dans la maison Courbet à l’invitation de son conservateur avisé, comme aucun génie de l’époque ne saurait mieux y séjourner. Aucunement dans l’attitude un peu vulgaire d’un de ces impudents propriétaires du temps, mais plutôt dans cette belle contenance feutrée d’une locataire qui remplit de fierté une demeure réputée. La résidante désirée, par filiation de quelque orientation intellectuelle ou philosophique avec l’ancien et glorieux maître des lieux.



DEPUIS UN TÉLÉPHONE PORTABLE / © JL GANTNER 2011


MYRIAM DRIZARD ET FRÉDÉRIQUE THOMAS-MAURIN (CONSERVATEUR)
DEPUIS UN TÉLÉPHONE PORTABLE / © JL GANTNER 2011


La quintessence d’un immense carnet de poésie rempli d’une énergie « résiliente » campe l’architecture de la maison familiale de Gustave Courbet. Un accrochage voulu comme le résultat « obstiné » de 15 années de peinture. Une fournaise nucléaire. Une tension prodigieuse stoppée nette pour permettre au spectateur de mesurer la taille du prodige à l’aune de son temps figé. Le repos après la bataille… L’instant, si émouvant des forces arrêtées, commuées en marques charnelles et définitives. Tout ce que l’on garde de précipices dans les yeux pour ne rien entendre de l’esprit qui s’effondre.

L’œuvre… —et « l’adjectif » ici n’est pas galvaudé— est une œuvre/itinéraire sculptée à l’intérieur d’une chambre à combustion naturelle nourrie de réponses imparfaites. Une œuvre/voyage dans la géométrie des surfaces sensuelles. Une œuvre comme un effleurement de matière céleste dans la rugosité des masses nécessaires. Une œuvre… comme celle de ce marcheur biblique reclus dans son désert volontaire, et qui ne s’épargne rien du poids des temps qu’il traîne avec lui. Un fleuve et son ambition circonscrite à son objet principal, non celui de déboucher quelque part, mais celui d’irriguer des terres qu’il partage chaque jour avec la lumière.
JEAN-LUC GANTNER




©France Télévision 2011



MYRIAM DRIZARD À LA FERME COURBET / FLAGEY / JUSQU'AU 30 MAI 2011

Au centre

MYRIAM DRIZARD (VIDÉO) DANS LE JOURNAL DE NÉON™ / 2007





mardi 15 mars 2011

LILI ET DONOMA


Les tribulations cinématographiques de Lili...

Choisit-on vraiment d'aimer ?




LILI GANTNER ET BUSTER ADAMS /95 BEAUMARCHAIS © DJINN CARRÉNARD


Lili sur les planches ou Lili au cinoche… Bon, et bien voilà qu'après une année passée sur la scène de quelques théâtres de poche parisien en marge de ses heures perdues à tenter d'en découdre avec des études de civilisation anglaise à Paris IV, la demoiselle décide maintenant de croiser la route d'un batteur de hard corps en pleine séance de "masterisation", et de jouer la comédie pour la caméra d'un jeune réalisateur étonnant/détonnant.



DJINN CARRÉNARD, RÉALISATEUR

Djinn Carrénard a fait le détour par le festival de Cannes en 2010 sur l'invitation de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion). Un tapis rouge pour un metteur en scène carrément doué avec sa caméra nouée autour du cou à la place d'une cravate tendue à partir du nombril. Le genre de type qui n'a pas froid aux yeux malgré les Ray ban™ qu'il a oublié se s'acheter, et qui préfère la chaleur torride des projecteurs naturels pour cramer les paupières des gens blasés. Du cinéma comme une certaine télévision d'aujourd'hui n'aimerait plus en faire… (ni en fer… ni d'aucun autre métal non plus qui permettrait pourtant de se la péter sévère sur un podium olympique de la discipline !) Du cinéma qui casse la baraque sans effet de foire, ni pompon à attraper au milieu de la séance. Un cinéma dans lequel Djinn est à la fois scénariste, metteur en scène, Directeur de la photographie, opérateur de prises de vues et chef monteur. Le tout avec un résultat… Tout simplement désespérant pour les lourdes machineries convenues de quelques tour operators corporatistes, sectaires et péremptoires… d'une profession audiovisuelle ; Oui, quand même un peu larguée ces temps derniers (et pour rester un instant sur le terrain d'une sorte de télévision à papa qui prétendrait détenir le savoir incontestable d'une bonne image, de la meilleure image qu'il faut faire pour contenter son actionnaire ou satisfaire à ses obligations de service public pour pas trop cher… D'une belle image bien statique et tout ce qu'il faut de parfaitement convenu pour ne pas trop déranger non plus. Une bonne petite image à sa mémère a refourguer chaque jour à ses gentils clients bien sages et propres sur eux. Ahhh, la télévision !… Cette sacrée"camelotte" qui infuse dorénavant jusqu'à la mémoire vive de nos chers téléphones portables, au lieu d'une paire de lignes obscures d'un Monsieur Flaubert par exemple, ou d'une bande muette de Murnau… De leurs effets indésirables sur la santé de l'économie générale. Pouahhh !…

Oui, voilà. Préférez donc un grand écran, dans un modèle très "Indépendant" au lieu d'une plaque au plasma qui laisse des traces indélébiles dans le décor tragique de notre environnement moderne. Un écran large aux côtés incertains. Un écran large pour pouvoir étaler nos idées neuves et une belle palette de couleurs vives par dessus. Un écran large d'esprit, et sa profondeur de champ un peu floue pour ne pas chercher à tout comprendre tout de suite du temps qui passe à ne plus rien lire ou à ne plus rien voir vraiment dans le chant triste des étoiles filantes.


"On a fait ce film un peu de la manière dont il ne faut pas faire des films"



JINN CARRÉNARD, RÉALISATEUR

"On a fait ce film un peu de la manière dont il ne faut pas faire des films" dit Djinn à propos de son travail. Voilà bien cette manière qui rapproche cet artiste, ce nouvel enfant prodige du cinéma français, d'un Godard pétrifié dans ces années soixante comme un photon s'agite sur son chant électromagnétique primordial. (Hé, Jean-Luc ! Sors un peu de ta vieille carcasse toute moisie qu'on discute un peu d'un gars qui vient de tout comprendre du cinéma que tu avais inventé.) Djinn… ou le truc d'un type incrusté dans son époque parce qu'on avait aussi un peu oublié de l'y inviter. "J'étais seul pour cadrer. Alors au lieu de m’échiner à faire le point le plus vite possible, ce qui aurait rendu plus flagrantes mes difficultés, j’ai tenté de placer la mise au point dans le registre de cette caméra comme intrus voyeur, en créant un rythme assimilable aux émotions ressenties par cet intrus. On retrouve ainsi une vision de caméra qui nous rappelle des vidéos vues sur Internet par des reporters populaires qui filment à la volée une action qui ne se passera qu’une seule fois". Quand je vous parlais de ce Vieux Godard !... Djinn ou le truc du grand reporter de guerre qui viendrait nous parler de l'amour des gens avec sa caméra à l'épaule et ses yeux brillants.

Une pépite cinématographique au budget pharaonique de "150€". Pas un sous de plus explique l'équipe. Une équipe… ou parlons plutôt d'une bande de comédiens éprouvés à la technique de l'improvisation. Une des clés qui fait le charme incomparable de Donoma.

Le cinéaste et peintre Joël Brisse dit à propos de "Donoma" que le film est "enthousiasmant, inventif et maîtrisé". "Ce jeune réalisateur, écrit l'auteur de "Suite parlée" déambule dans les destins de ses personnages et mine de rien, en toute liberté, pose les questions fondamentales à toute existence". Le rapprochement certain d'un Cassavetes s'il fallait en passer par quelques comparaisons académiques. "Un théâtre fait d'incertitudes et de réactions à fleur de peau" lit-on dans un article publié dans la revue Africultures. Bref ! Une bombe sous la forme d'un huit clos que personne n'avait jamais osé filmer comme ça. Un écran total pour se protéger des coups de soleil faciles et de la lumière ostensible des machins à réaction. Djinn Carrénard dont je me disais aussi qu'il ne travaillerait jamais à la télé. Où alors pas tout de suite. Ou alors dans longtemps…
Néon™


mercredi 9 mars 2011

TUNISIE / PORTFOLIO 1



J’avais d’abord prévu d’écrire un papier sur Job. "JOB" Pas le papier clopes… Mais plutôt "cet homme intègre et droit". Cette figure biblique d’un vieil homme frappé de toutes les calamités du monde tangible par « la grâce » de Dieu, qui ressurgit sous la plume de Pierre Assouline. Ce journaliste, écrivain, blogueur dont « il faut avoir lu » l’inévitable bio d’Albert Londres ou celle de Cartier Bresson… Une séance d’exégèse ou de philosophie pour en finir un peu avec l’activité physique à outrance et les romans chronométrés d’un hiver un peu long. Ce Job… et tout son boulot qu’il doit faire sur lui pour résister à la tentation d’abandonner sa quête spirituelle un peu obsessionnelle quand même ! Bon. Et allez savoir pourquoi ce Job m’a ramené à la Tunisie ? À un voyage en 1994 (pour le boulot comme on dit justement !) Un tournage de plusieurs semaines accompagné de Marie Ange Nardi et d’Olivier Mine. Oui, voilà ! (Les présentateurs vedettes de la télé…) des véritables stars dans les rues de Tunis, de Tozeur, à Kairouan ou à Tabarka… Toutes ces villes où nous ne pouvions faire un pas sans subir les assauts plutôt sympathiques d’ailleurs, de plusieurs centaines de fans assidus à des programmes comme « Pyramide ». Des jeux « culturels » diffusés sur France 2 et reçus dans tout le Maghreb à l’époque. Oui, Juste avant que les satellites libertaires du monde entier ne finissent par envahir les modes de réflexion hertzienne très… encadrés. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça ? Juste une image qui me revient en mémoire. Un simple jeu de l’esprit.



TUNISIE / PHOTO © JL GANTNER 1994



Le souvenir d’un voyage en Tunisie et dans quelques hôtels de luxe où il m’arrivait de piquer des serviettes de bain plutôt que de revenir chez moi avec un tas de souvenirs idiots à distribuer. Le décor des mille et une nuits au Tamerza palace****. Quelques heures de repos au milieu du tumulte, dans une architecture de rêve construite en plein désert sur les ruines d’une ancienne oasis tout près de la vaste plaine saline du Chott el-Jérid ; le tout (et y compris les draps de bains...) réglé par le ministère du tourisme et un tour opérateur dont j’ai perdu l’adresse depuis le mois de janvier dernier… Une sorte d'échange de bons procédés comme on le pratique quelquefois dans quelques officines gouvernementales !
Le désert… en passant par la journée de la femme de ce 8 mars 2011, et de la rencontre à Montbéliard avec Madame Aïcha Ech-Channa, présidente de l’association Solidarité Féminine de Casablanca et pionnière du planning familiale au Maroc. Des femmes en lutte pour leur émancipation sur l’autre rive de la Méditerranée Au Maroc… comme en Tunisie, comme en Algérie, comme dans l’ensemble du monde arabo musulman d’une manière générale. Un tour de l’esprit qui ne se satisfait jamais tout à fait des ronds dans l’eau et tout ce qui dort derrière les jardins d’Eden un peu simplistes.
Néon™