lundi 31 décembre 2007

NÉON™ et SARKOZY



BONNE ANNÉE ET NO "SMOKING" À TOUS !



Cette image fut enregistrée alors que le président de la république française était encore ministre de l'intérieur. C'était à l'assemblée nationale. C'était le printemps, non, l'automne. Enfin, c'était par un temps de merde. Un sacré sale temps avec plein de promesses d'un changement rapide dedans. Une véritable "révolution" Nicolas Sarkozy "photomobilisé" sur l'écran de mon téléphone portable pendant un discours au palais Bourbon. Allo... oui, c'est encore moi. Non je raccroche pas. J'attends de voir. Il faut voir non ? Enfin là d'où je suis, je le vois bien déjà. Nicolas Sarkozy, vu d'ici, c'est quand même pas rien, je te jure. Un Nicolas avec un Sarkozy par dessus. Tout un programme présidentiel. Un Nicolas, un Sarkozy... sa famille et ses amis de Neuilly. À gauche ou à droite (il en arrive de partout !) Des types de gauche, tous ceux de la droite qui sont déjà là, tous ceux du centre ou presque tous, la droite de la droite et les caissières dans les grands magasins, les patrons de bistrots, les couturières, un chanteur, une actrice de cinéma et puis un journaliste aussi. Enfin plutôt pas mal de journalistes à vrai dire. Ah oui, voilà… D’anciens journalistes de gauche reconvertis dans leur manière de penser toute neuve et un panneau d’interdiction de fumer à l’entrée des salles de rédaction pour éviter les excès d'objectivité dans leur mémoire encore chaude.


PHOTOMOBILES / NICOLAS SARKOZY (Triptyque)


Nicolas Sarkozy... en direct ce soir à 20 heures. L'exercice traditionnel des voeux présidentiels traduit en langage des signes pour les malentendants, pour tous ceux qui souhaiteraient ne rien entendre vraiment du monde merveilleux artistique et plein de bonnes intentions humaines qu'on nous prépare depuis quelques hauteurs abstraites de la cinquième république nouvellement "Ray banée". Des voeux précédés et suivis de la marseillaise pour se faire à la musique des temps modernes dont on nous promet qu'elle jouera pour tous et sans exception. La France de tout ce qu'il convient dorénavant de ne plus rien rajouter d'étrangers en situation irrégulière (hormis certains voyous de nos nouveaux amis qui souhaiteraient encore visiter Versaille ou chasser le cerf dans la jolie forêt de Rambouillet), de fonctionnaires dépensiers comme les facteurs, les cheminots, les gaziers, des instits qui pourraient quand même refiler un peu de leurs vacances, de leurs temps de repos, de leurs avantages sociaux... à ceux qui auraient un peu moins de chance encore, au nom de ce qu'il fut convenable d'appeler un jour "la solidarité nationale". Oui, ces horaires, ces méthodes de travail mal encadrés, cette liberté de penser, cette manière d'empêcher les trains de rouler, cette manie, exagérée de nous casser les pieds... Oui ! mais ce serait aussi tellement facile d'en rester à ce genre de simple-pensée-là. Oui, s'il s'agissait aussi d'essayer de réfléchir au delà des simples postures d'apparat, au delà de la simple expression binaire d'un monde archaïque et passé de mode ailleurs qu'en France depuis longtemps. Oui, et si le capitalisme, enfin, pouvait apprendre la magie bienfaitrice de l'altruisme en même temps qu'il semblerait profitable à toute une nation d'arrêter de s'arc-bouter contre l'initiative privée, contre tout un tas de gens qu'essayent de se bouger les doigts tout seuls dans leur coin et sans jamais rien demander à personne. Tout un ensemble de combats singuliers, "libertaires", "libéraux"... (Cet horrible mot de la langue française modernisé, déshabillé de toutes ses lumineuses coutures philosophioques. Un terme, une idée qui supposa pourtant tout un préambule européen de la pensée de gauche "humaniste" et "internationaliste" et pour finir "sectaire" repliée sur elle-même). Quand à moi, je préférais parler politique à travers les "combines" de Rauschenberg . Oui, voilà... reprendre le célèbre Oneway là où Robert Rauschenberg l'avait laissé et entreprendre une sorte de marché noir d'idées abstraites, "pop-artistes" plutôt que "pop-ulistes" pour continuer à parler du monde. En substance, je pensais à une bonne phrase de Jean-Claude Van Damme pour finir l'année en beauté et pour essayer de réconcilier tout le monde : Les gens ne sont pas toujours "aware". Quand les gens n'arrivent pas à s'en sortir dans la vie, c'est parce que ces gens-là ne sont pas "aware". Alors voilà, J'ai pris une sacrée bonne résolution pour 2008, faire un Néon™ aware... Et Salut Jean-Claude.


Tout ça pour vous souhaiter à tous une bonne et heureuse année culturelle 2008.

Néon™

dimanche 30 décembre 2007

VIRPEEN



JEUNE TALENT / PHOTOGRAPHIE

Je ne sais à peu près rien d'elle sinon quelques images "disponibles" sur Internet. Fabienne Sypowski, mais elle préfère généralement qu'on en reste à "Virpeen" un pseudonyme que la jeune femme dit avoir vu en rêve. Virpeen... plutôt que Fabienne Sypowski, 35 ans, Offlanges, Jura. "Virpeen" artiste... et c'est déjà beaucoup.


Offlanges / ©Virpeen


Virpeen est photographe ou plutôt, Virpeen écrit des mots, conjuguent des verbes sur la solitude à la lumière d’un ciel épais un peu forcé. Tout un carnet intime d’images vives ; des messages... comme autant d'éclairs de couleurs, une somme d’adjectifs incisifs qui transpercent l’horizon de ses nombreux voyages artificiels. Je vous en parle comme j'ai cru la voir la première fois. Une galerie numérique et des « faux » polaroids, l’idée d’un anagramme un peu impressionniste à l’adresse émouvante d’un « expressionnisme abstrait » d'une beauté saisissante. J'hésite... entre Cézane et Gauguin. Les couleurs de Gauguin, celles de Modigliani, mais c'est surtout Monet qui l'emporte. Virpeen capte le soleil à travers un filtre de peinture parfaitement maîtrisé (et les puristes de l'instant crieront au scandale d'un si profond détournement des valeurs séculaires de l'image photographique instantanée). Scrutez l'illusion de la matière, les surfaces de ces "Faux Polaroïds" et c'est la vibration de plusieurs millénaires d'un art "muralistes" qui vous remontent aux yeux. Les murs de cavernes anciennes, des plâtres, des étoffes... tout ce que le sentiment peut s'afficher sur les murs pour s'imprégnier des écorchures de la terre.

Offlanges / ©Virpeen

Sur la route / ©Virpeen

Country 2 polaroid / ©Virpeen

L’ensemble des photographies reproduites ci dessus, proviennent d'une série intitulée :
FAKE POLAROIDS



Des routes... mais où vont-elles ? Des murs... mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Des portes... L’arbitraire, tout ce qui se ferme inexorablement dans les yeux de gens. Des arbres... des lignes enchevêtrées, mélancoliques ou plutôt des traces sombres, tragiques du temps qui passe. Des figures, des détails... Des arbres noués des racines jusqu’au nombril et un « Hiver » si long !


©Virpeen


Et puis des silos, des cheminées... des monolithes oppressants, les sombres archanges du désir et leurs formes de réceptacle pour recueillir la douleur trop vive de l’intimité perdue. Des forêts, des fissures, des craquelures... Des fêlures... Des brumes et la lumière blafarde ou tout le contraire dans le génie électrique des cerveaux saturés.


Baumann - Death in barrel / ©Virpeen


J’avais surprise Virpeen à Chamonix juste en face la face ouest des Drus. Plus tard, elle fouillait la mémoire de l’usine Baumann à Colombier-Fontaine, une fabrique de chaises, de tables, de rocking-chairs ou des sièges de bureaux qui employait 600 salariés dans les années soixante-dix. L’usine avait fermé ses portes définitivement au mois de décembre 2003. Qu’est-ce qu’une jeune femme comme elle pouvait faire dans un endroit pareil ? Berlin, Genève, Dijon, Besançon, Lyon, Sallanches, Chamonix, Étretat, un cimetière parisien, des usines désaffectés... Je la suivais à la trace, elle, son Lubitel, son Holga color, ses Lensbabies... pour essayer de comprendre ce qu’elle avait perdu de si grave pour voyager autant dans les yeux des gens.

Néon™




jeudi 27 décembre 2007

CASHBACK



CINÉMA

COURT MÉTRAGE DE SEAN ELLIS (2004).

Ben... un étudiant aux beaux-arts bosse dans un supermarché pour payer ses études. Une vision poétique, translucide du désir post-adolescent dans le rayon alimentaire d'une grande surface. Le film a été nominé aux Oscars en 2004 dans la section du meilleur court-métrage puis réinterprété dans un format long en 2006.



Il existe des tas de manières de parler d'un film, d'abord parce qu'il fait l'actualité du moment, la raison, la première, la plus simple de causer d'un film à sa sortie, comme par le procédé d'une actualité qui chasse l'autre. Un jour, un film... 365 fois la même raison de ne jamais s'arrêter trop longtemps sur une quelconque manière de voir en particulier et de très vite passer à autre chose pour être tout à fait certain de ne rien avoir à dire d'un peu intelligent à propos de quoique ce soit du flot d'images qui nous dévore le cerveau chaque seconde. Le cinéma... ses 24 images arrêtées par seconde, toute la mécanique bien réglée d'une image figée en forme de monde qui tourne trop vite autour ; toute la prétention du mouvement, cette étonnante illusion des lignes de fuite sur un écran plat. Tout ce qui donne le vertige d'un déplacement forcé dans le grand vide audiovisuel français. Le film de Sean Ellis est à ce titre un véritable contre-pied de cette manière un peu rapide de se bousiller la vue dans les rayons frais. Le jeune photographe débarqué de Brighton/Angleterre dans le milieu de la mode londonienne a fait ses armes à coups de spots publicitaires pour les grandes marques JP. Gaultier, Land Rover, Nike... En 2001, Sean... converti sa manière de cadrer dans un premier court-métrage "Left turn". Mais c'est "Crashback" en 2003 qui consacre le cinéaste avec une nomination aux Oscars.


Proche de l'art abstrait, Sean cherche à faire coïncider le temps des natures mortes avec celui des blogs Internet. Une sorte de transhumance du désir à travers deux âges inconciliables. Dans "Crashback" c'est un peu Sam Mendes et son génial, tragique... American Beauty, qui caresse l'ordinaire esthétisé des linéaires alimentaires de Sean Ellis. Ben, le personnage principal peut suspendre le temps, figer ses pensées sur son désir, ses fantasmes. "normal" pour un ancien photographe devenu réalisateur ! Des images oniriques, des ralentis bien servis... l'univers en filigrane de Soderbergh, celui de Wong Kar-Waï, de Hou Hsiao Hsien. Crashback est une grande surface de belles idées couchées sur un grain de peau idéal, un déhanchement inoubliable dans l'escalier. L'image est récalcitrante, un véritable enchantement pour les yeux. En substance, je pensais à une fille aussi, à ma propre fille... ses yeux pétillants derrière une caisse d'un grand magasin parisien. Un job fabuleux pour se payer ses cours de langues à la Sorbonne et ses projets de voyages de l'autre côté de la terre. Je pensais à ce temps, à tout ce temps perdu à manipuler des tirroirs-caisses et étiquettes de prix sur une marchandise standardisée. Un bon film pour faire passer !

Néon™




VOIR LE COURT METRAGE


samedi 22 décembre 2007

JEAN-CLAUDE BOURGEOIS



PEINTURE : "BOURGEOIS" DE LA COMTÉ


La peinture de JC Bourgeois. Une interview filmée exclusive du maître de peinture en 3 épisodes. 50 ans d'exposition... Toute une vie d'artiste.


Jean-Claude Bourgeois. Sa façon de parler du monde, sa palette de couleurs franc-comtoises (mais ce serait tellement réducteur...) Son idée sur les gens. Une certaine idée du monde rural, de la surface du monde en général et tout ce qu’on peut trouver caché dessous lorsqu’on accepte de creuser un peu la croûte terrestre avec quelques pinceaux bien entraînés. De la peinture à l’huile, des esquisses à l’eau.

Jean-Claude Bourgeois et ce qu’il trouvait d’intéressant sur la chaîne parlementaire qu’il épiait le jour où je suis entré chez lui pour la première fois. À ce moment là, j’aimais beaucoup cette chaîne moi aussi, allez savoir pourquoi ! Je me souviens que c’est d’abord ce que j’ai pensé en entrant dans sa maison de Bois Vieille. (Une chose personnelle et sans intérêt avec l’objet de cette visite un peu improvisée). On cherche souvent à trouver des points communs qui nous relient aux autres gens. N’importe quel détail qui nous permet de penser qu’on pourrait essayer de se comprendre, qu’on ne sera pas venu pour rien. C’est Dominique, sa femme, qui est venu nous ouvrir. Je vous raconte tout dans l’ordre où tout est arrivé et sans concession, dans la forme la plus figurative possible. Cette manière réaliste, «naturaliste»... de raconter l’histoire d’un décor spectaculaire avec des gens simples qui continueraient de penser, d'exister vraiment à l'intérieur de leur beau cadre champêtre exactement fait pour eux. Une manière à la manière «réaliste», par opposition à tous ces «néoclassiques» de la nouvelle figuration télévisée...



NEON™ & "LES GROS CONS"



POLITIQUE SPECTACLE

"Les gros cons" sont des personnages (Laurent Deshusses et Jean-Alexandre Blanchet) mis en scène par Yves Matthey dans les années 90. Un réalisateur suisse né en 1964, auteur d'une soixantaines de ces court-métrages très" incorrects" récupérables aujourd'hui sur You tube ou sur Dailymotion pour le plus grand plaisir de ses fans. Tout ça pour vous dire que j'ai seulement deux minutes pour vous parler du blog de Alain Hubler, conseiller communal de Lausanne. (Si vous voulez comprendre l'esprit, le bon esprit suisse, tout ce qui se passe en Suisse...) Ahh ! la suisse... Alain Hubler est un type de gauche bien informé et plein d'amis intelligents qui militent contre le nationalisme, la culture germanique de l'ordre, le retour de toutes les xénophobies en helvétie et les verts un peu débiles à qui il pardonne tout.

CHRISTOPH BLOCHER

Oui, pour vous rappeler quand même que tout un élan suisse rassurant a quand même fini par l'emporter sur les pavoiseries extrémistes du tribun zurichois Christoph Blocher. Le petit nazillon et sa collection particulière de toiles "nationales kitches" en les personnes vénérables d'Albert Anker et de Ferdinand Hodler. Christoph Blocher (UDC), l'ex ministre de la police, grand gagnant des dernières législatives 29% à l'issue de "la votation" confédérale, fut donc "éjecté", prié de déguerpir, de faire place nette par les parlementaires ce 12 décembre dernier (un jour historique pour le peuple suisse) remplacé par Mme Eveline Widmer-Schlumpf, issue de son propre camp mais devenue très minoritaire au fil des ans et l'ascension de son leader populiste charismatique. Blocher éconduit grâce à une tractation secrète et admirable d'un centre droit passé à gauche pour l'occasion "trop belle" de réussir à virer le malin du paysage des idées libres et sans arrière-pensées. Christoph Blocher... et que le vent puise l'emporter, lui, ses milliards, son europhobie maladive et tous ses amis amoureux de sa belle et douteuse peinture.

NÉON™





jeudi 20 décembre 2007

NATALIE SHAU



JEUNE TALENT / NUMÉRIQUE

C’est un cabinet de curiosités, un cabinet de collectionneur comme il était possible d’en trouver à partir du XVIe siècle en Europe, Des boudoirs secrets pour les amis intimes. Des salons dérobés où l’on réservait quelques objets rares ou érotiques au divertissement de ces fréquentations les plus sûres. « La galerie » est située Passage Verdeau, à Paris dans le 9e arrondissement. Je vous en parle de cette boutique d'art à cause des images de Natalie Shau, 23 ans. Une artiste de Vilnius en Litunanie qui expose son travail en France jusqu’à Noël. Une toute jeune femme bourrée de talents et son univers « fetish-gothic » .



greensward grey (SOLD)


Des images produites par ordinateur, mais pas seulement. Sa technique emprunte toutes sortes de chemins comme la photographie, la DAO ou la 3D... sans aucune restriction de moyens. Natalie fait de la récup d’images trafiquées par son cœur sensible et passe le tout à la moulinette informatique de son moteur de recherche onirique. Du Bruegel l’ancien, du JérômeBosh, du Tim Burton (vous vous souvenez de « L’étrange noël de Mr Jack ». La tête de mort en forme de citrouille montée sur fil de fer. Jack et sa copine toute sombre dans les yeux à cause de son enfance gâchée. Une jolie fille avec ses bras recousus et amoureuse de Jak qui fait le malin pour l’épater). Bref ! des images fantastiques, du rêve plein les pixels et une cathédrale de mélancolie dans ses yeux à "elle". Le souvenir de ce qui s'enfuit de merveilleux dans l'obscurité quotidienne et banale des corps d'enfants meurtris. le souvenir des mondes perdus. Tout ce qu'on ne préfère ne pas voir d'essentiel dans des yeux innocents.

NÉON™


mercredi 19 décembre 2007

NÉON™ ET LA LITUANIE


VOYAGE




TOUR DE TÉLÉVISION, VILNIUS © JL GANTNER/CIRIC PRESS AGENCY


Vilnius... On fait des tas de choses aujourd’hui à Vilnius. L’ex capitale des mafias russes poursuit sa mue vers les choses formidables de l’esprit. L’ex théâtre tragique du marché des âmes perdues sort de l’ombre pour produire le meilleur de l’art étrange sur la scène culturelle internationale. Les lituaniens ont cet esprit « bizarre » inscrit dans leurs chairs. Toute une identité nationale qui s’appuie sur des chemins de pierres et de bois sculptés dans les forêts secrètes. J’ai vu là-bas des cygnes la nuit éclairés aux bougies, des reflets de femmes blanches comme des ondes sur les étangs au bord de la Baltique. J’ai vu des serpents taillés dans la région de Varena, des couleuvres à têtes couronnées, trôner devant les églises chrétiennes. J’ai entendu les chants des anciens, des litanies, des vieux poèmes naïfs où les lutins, les farfadets, les trolls et les fleurs fées croisent encore les gens modernes. J’ai vu les forges des anciens maîtres du feu, les arbres magiques, on m’a raconté l’histoire du Vaïdela, « le soucieux »... celui a qui on a enfoncé la couronne d’épines sur la tête.


THÉÂTRE DE VILNIUS © JL GANTNER/CIRIC PRESS AGENCY


Ipolitas Uzkurnis

Ipolitas Uzkurnis, un très vieux monsieur aux yeux immenses comme ses mains m’a renseigné sur la question douteuse des âmes perdues et de l’ignorance considérable du monde chrétien. « La guerre, les travaux des champs... J’ai beaucoup perdu mon temps » m’a dit le vieil homme. Il me parlait en faisant des grands gestes autour de lui tout en tirant du « vin d’arbre » une recette de son grand-père... De la sève sucrée avec juste un peu d’eau. On a regardé le mouvement des hêtres dans sa forêt enchantée. Il m’appelait « Napoléon », me parlait des russes, des soviétiques, de Staline qui lui avaient gâché sa vie d’artiste. Des cicatrices larges comme des saillies qu’il creusait dans les grands chênes pour décorer le monde libre, enfin libre autour de chez lui. « Le gars du village », m’avait-il confié. « Oui, ce gars-là ». Il désignait trois gigantesques sculptures de bois érigées loin de la ville comme des totems. « Le jeune homme est tombé amoureux de la fille à l’arc en ciel, mais le tonnerre, son père, se fâche et tente de le tuer... Ça représente la terre et le ciel qui s’unissent. J’ai mis trois mois à les sculpter. C’était le camarade Pranas Sasnaukas, le responsable du Kolkhoze, qui m’avait demandé de faire le travail dans ces délais. Je me souviens aussi qu’on a parlé « l’Europe », l’Europe... mais c’était il y a longtemps déjà ! La Lituanie savourait les premiers mois de son indépendance. Ce pays « merveilleux », qui au carrefour du monde slave et germanique s’était imposé durant des siècles face à l’Europe chrétienne, comme le dernier sanctuaire des Dieux Païens. Oui "Natali"... je te jure qu'ils sont vraiment très beaux tes dessins lituaniens. De cette Lituanie là. de cette Lituanie des sorcières et des croix de bois que je n'oublierai pas. Et dis-moi, oui, dites-moi vous aussi... si ce morceau de terre existe encore, si Ipolitas est toujours vivant dans le ciel où il pleuvait des jolis contes pour enfants malgré tout un tas de saloperies qui traînaient dans le ciel, déjà.
Néon™


SUR LE CHEMIN DE CIURLIONIS, VARENA © JL GANTNER/CIRIC PRESS AGENCY




(AFFICHE DU FILM)


Après 50 ans d'occupation soviétique, la Lituanie retrouve son indépendance et renoue avec ses coutumes, les croyances de ses origines. Le film est un poème, un hymne à la nature et aux divinités domestiques plantées sur les rives de la Baltique. Un conte... sur le chemin des poteaux sculptés à la mémoire du grand Ciurlionis, au pays de Mindaugas, des arbres qui chantent et des serpents à têtes couronnées.


LE PRINTEMPS DES TOTEMS


©1995 JLGANTNER / EOLISPRODUCTION









lundi 17 décembre 2007

NÉON™, KENZO & DAVID LIANG



PUBLICITÉ

De la musique traditionnelle chinoise "restaurée" avec un peu de Jazz ou de Hip Hop. Le tout mixé pour un album et la pub TV du parfum kenzo.





"Elle"... c'est "Shu Qi", la magnifique actrice du sublime "Millenium Mambo" le film du réalisateur taïwanais Hou Hsiao Hsien. Quand aux coquelicots, je crois qu'ils n'existent pas. Un pur produit de l'imagination collective qui préfère la couleur rouge des sentiments au gris des vagues des étangs artificiels.

Néon™ aime la couleur saturée des spots qui brillent à la télé, des images torrides, un tas d’inventions électriques pour vous montrer la vie en moins moche. Néon™ aime la pub, c’est comme ça ! Toutes les affiches qu'on colle au mur pour se protéger du froid l'hiver dans une ville "qu’à" rien trouvé de mieux que de tout peindre en gris pour pas choquer les touristes, les âmes sensibles et les gens "qu'aiment" pas le bleu ; tous ceux qui préféraient comme c’était avant. Avant la télé, avant l’imprimerie, avant les peintures dans les grottes ; juste avant les premiers hommes sur la terre, juste avant les vagues dans la mer... juste avant le début du commencement de l’univers.

Ce qui m’intéresse, dit Néon™ c’est l’espace qui sépare la réalité de l’illusion. Oui, ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce qui est vrai alors que je sais pertinemment que tout est faux. Je pensais en substance : Qu’est-ce qui distingue l’art actuel de la télévision, du design… de la publicité en général ? C’est une question à propos de l’identité, une simple question posée sur l’origine de l’inspiration... là d’où l’on vient et par conséquent, là où j'ai envie de vous conduire. L’art est une quête perpétuelle de nos origines. Alors qu’à la télévision, dans la publicité... l’origine est une appellation contrôlée, une marque de fabrique, une image de marque™. Aussi, je crois que je ne saurai jamais qui était vraiment Picasso, Paul Klee ou Rembrandt... mais je ne sais que trop où TF1™, France 2™ ou Darty™ veulent en venir.


dimanche 16 décembre 2007

LE COMPTEUR DU "LOLO"




"Le compteur du lolo" est un blog rafraîchi de manière irrégulière à cause des coups de chaud que le type se prend chaque jour au boulot. Son auteur, un salarié d'une grande entreprise française du secteur privé, nous fait partager ses tracas pour réussir à caler tous ses jours de repos dans son agenda professionnel. (Bref ! une chronique baroque, post-moderne... comme Néon™ les aime bien).

- 015 -

Bon, je sais pas bien par où commencer, mais je buvais hier soir une petite mousse avec mes potes, et on s'est dit qu'il faudrait qu'on regarde dans nos agendas la semaine où on pourrait prendre quelques jours de vacances ensemble. c'est vraiment des super potes! seulement voilà, ils ne sont jamais foutu de trouver une date de libre sur leur agenda professionnel et familial pour qu'on se voit. Le premier bosse dans le privé comme moi, mais sa boite est toute petite et son boss n'est jamais passé aux trente cinq heures... Le deuxième travaille pour le public, mais avec un statut assez bizarre qui l'oblige à bosser le week-end, les jours de fête et quelquefois en pleine nuit pour compenser ses jours de repos supplémentaires (25 jours de congés annuels, 15 jours de congés divers, 5 jours de repos compensateur, 5 jours d'ancienneté et 19 jours de RTT. Soit 69 jours à prendre dans son année hors ses deux jours de repos hebdomadaires. Mais voilà, il ne peut jamais prévoir ce qu'il fait d'une semaine à l'autre. Je crois que c'est son chef qu'est un peu con et qui n'arrive pas à prévoir un vrai planning au-delà du lendemain, alors qu'il demande à ses employés de tout prévoir un an à l'avance. Enfin, c'est ce que mon pote dit !) Bon, moi faut que je fasse mes comptes... J'ai presque 15 jours de repos à coller avant Noël, mais il me reste plus que huit jours de boulot avant d'ouvrir mes cadeaux le soir du 24. J'ai commandé un compteur ultra moderne qui cale mes vacances au milieu de mes jours de boulot. Un truc portable avec une chaîne pour jamais me perdre les jours où je reste chez moi à bricoler, tirer des photos, essayer de mettre en marche mon PC qui plante tout le temps. Un compteur qui mesure aussi le taux d'humidité dans l'air et prévoit s'il va faire beau juste avant de valider définitivement les jours de beau temps où j'ai quand même autre chose à foutre que d'aller m'enfermer au bureau par un beau soleil pareil. Un petit bijou de technologie qui calcule les dénivelés que je fais en courant tous les soirs (l'altitude de l'Everest en moins d'un an. Si, je vous jure ! presque 9000m). Le bureau... si, bien sûr j'y vais. Mais c'est-à-dire que c'est pas vraiment mon truc préféré. En plus y'a la clim' et sa me refile du rhume à chaque fois. Ce qui fait qu'au bout du compte, ça me rajoute des problèmes de congés maladie à gérer sur mon planning. Bon, je vous laisse. J'ai mon programme 2008 à colorier. Il paraît d'ailleurs que mon chef doit me fournir une nouvelle boite de crayons de couleurs à cause des projets de rupture de Nicolas Sarkosy. "Moins de couleurs" qu'il aurait dit Nicolas. Moi, je l'avais vu venir ce type-là avec sa paire de gommes
et son envie de gigoter dans tout les sens. C'est pour ça que j'avais voté Besancenot aux dernières élections. Bon, cette fois, faut que j'y aille. C'est pas tout ça, mais j'ai un métier moi !

Lolo

PHOTOMOBILES™ - 244-245-246



Néon vous fait partager ses "messages"... Des images réalisées à partir de son téléphone portable, des communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange, de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran.


"LA PILE À COMBUSTIBLE"

PHOTOMOBILE N°244/ La pile à combustible I
Message envoyé de Montbéliard-Franche comté-France
15 décembre 2007 à 15H20 GMT

La plupart des matériaux d'origine organique sont combustibles tout comme les histoires d’amour, les baisers volés, les regards en coin dans les bus et les mains qui s’effleurent dans le noir, les lignes de transport secondaires loin des arrêts prévus. Oui, tout brûle, tout se consume... L’air qui nous entoure comme tout ce qui nous empêche de respirer sans se noyer ; les feux ardents, mille incendies dans ses yeux salés à elle. Et j’en avais encore le goût humide et craquant plein les lèvres, des nuits beurrées d’une fleur de la mer remplie de la couleur du ciel. On croise un tas de piles, d'accumulateurs pleins de bons sentiments humains, un tas d'énergies renouvelables... et qui rejettent quand même un tas de saloperies dans l'air comme des montagnes de sel qui bouffe les yeux des gens.


PHOTOMOBILE N°245/ La pile à combustible II
Message envoyé de Montbéliard-Franche comté-France
15 décembre 2007 à 15H21 GMT

PHOTOMOBILE N°246/ La pile à combustible III
Message envoyé de Montbéliard-Franche comté-France
15 décembre 2007 à 15H22 GMT

PHOTOMOBILE N°246a/ La pile à combustible IV
Message envoyé de Montbéliard-Franche comté-France
15 décembre 2007 à 15H23 GMT


L'ensemble de ces "messages" proviennent d'une unité de recherche de l'université de Franche-Comté spécialisée dans le développement de la pile à combustible pour remplacer le carburant actuel dans les systèmes de transport. Une énergie d'avenir fonctionnant par effet d'oxydation d'hydrogène et dont l'une des caractéristiques principales consiste en ce que cette énergie du futur ne rejette qu’un peu d'eau dans l'atmosphère. L’occasion pour Néon™ de vous parler de son atelier. La fabrique de Photomobiles™ est un centre de récupération, une machinerie de recyclage pictural qui fonctionne à l’énergie binaire et transportable sur les lignes grâce à n’importe quel appareil mobile comme un simple téléphone cellulaire. De l’art qui ne laisse pas de trace, un art de l’échange par impulsion ou décharge électrique et qui s’efface tout de suite sans que ça ne coûte rien à personne.


NÉON™


jeudi 13 décembre 2007

PHOTOMOBILES™ - 243



Néon vous fait partager ses "messages"... Des images réalisées à partir de son téléphone portable, des communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange, de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran.





PHOTOMOBILE N°243/ L'homme en herbe
Message envoyé du 92 rue des Granges à Besançon-Franche comté-France
13 décembre 2007 à 00H06 GMT



"L'homme en herbe" Une sorte de cousin extrêmement proche de "l'homme de paille" (je vous en parle très vite promis ! Oui, comme il faudra un jour que je vous parle aussi de toute la famille de ce gars-là. Sa famille du côté de personne. "L'homme en herbe" Le même genre de type qui ne sert à rien et qui n'a même pas la prétention de pouvoir servir à quoi que ce soit pour quiconque. Où alors il a essayé, «où alors il a oublié, où alors c’était il y a longtemps». «L’homme en herbe» un truc comme la tête d’un mec qu’on aimait bien voir en ville mais qui n’arrive pas à faire rire les vaches qui ne pensent qu’à le bouffer avec leurs grands yeux ronds. Un truc tout vert et son image tout aigrie en plus vieux. Un truc qui ne passera peut-être pas l'été à cause des courants d'air qui lui traversent la tête tous les jours. Un tas d'air comme tout ceux qui ont l'air ; ceux qui se donnent des airs, "ceux qui voudraient bien avoir l'air, mais qui n'ont pas l'air du tout". des qui crèvent, qui sont déjà crevés sans le savoir ; des qui vivent avec tout leur air qu'a déjà foutu l'camp.

Néon™


mercredi 12 décembre 2007

FRANCK JUERY



PHOTOGRAPHIE

Bon, j'avais d'abord pensé faire oeuvre de charité intellectuelle à propos d'une réflexion sur l'image moderne à la télévision et plus particulièrement à propos de l'image dans les journaux télévisés régionaux (leur sens inné du cadrage naturaliste et toute une palette de couleurs primaires qui vont bien avec !... Des couleurs essentielles, passées d’âge depuis les premiers temps du cinéma moderne. Les années soixante de la pensée audiovisuelle avant les premiers films de Rohmer, ou pour dire franchement les choses : Le tout début des années soixante dans le camp des opérateurs arque boutés sur leurs principes hérités de l’âge d’or du cinéma français. Le côté Henri Verneuil de la pensée « ultra » cinématographique franchouillarde-nationaliste. Henri Verneuil !!! Notre David Lynch de l’après-guerre de ce côté-là du mur de l’Atlantique. Notre Coppola à nous, le Tarantino des campagnes du côté des vaches). Et puis d'un coup de clic sur le site de Readymade images à la rubrique "Photographe", voilà que je tombe sur un marchand d'allumettes mais pas seulement. Des images de Franck Juery... toute une série de vers en image avec du bleu d’âme qui coule franchement dedans. Des morceaux de bitume collé au chewing-gum dans la bouche des enfants. Des portraits de la ville ou des champs, emballés avec des papiers de bonbons. Des plages, des pâtés « nickel » sous l’orage à Dunkerque, du sel sans argent sous l’usine toute moche de Boulogne s/mer.


De l’eau à la mer, ou dans un joli bassin en couleurs près de Beaubourg ; de l’eau de plage à Paris s/mer... de l’eau de sel avec des gens de la ville qui marinent dedans, des gens tout seuls ou toute une foule de gens qui se baignent dans l’eau de rue. De l’herbe... juste de l’herbe comme celle qu’on trouve quand on regarde les champs maintenant. De l’herbe ni plus, ni moins sans se retourner sur les « clichés » des vieux prés d’avant. De l’herbe toute neuve, mais déjà vieille, exprès pour pleurer tout ce qui fout le camp comme l’amour des gens quand ils regardent franchement derrière. Le côté Vincent Delerme de la photo d’herbe comme on peut la voir en dehors des journaux régionaux.


© Franck Juery

© Franck Juery

Ah oui, et puis je voulais vous dire avant d'aller dormir... et vous aurez remarqué que je n'ai pas parlé une seule fois de Godard ! Pas un seul mot ! Car à propos de l'audiovisuel régional public par exemple... j'aurais pu aussi vous citer l'auteur du "Mépris", celui d' "À bout de souffle", du "Rapport Darty" ou du "King Lear"... Oui, j'aurais pu vous citer JLG lorsqu'il évoquait cette "Gestapo de l'esprit" du temps de Peyrefitte et d'un Malraux aux ordres du ministère de l'information. Les temps changeaient ! avais-je dit ou écrit quelque part ! les temps changeaient, bien sûr et heureusement ! Mais c'est surtout le temps de merde qui revenait au grand galop sous les sabots des néosalauds. ceux des PTT transformés en cadres de télévision. Godard... lorsqu'à propos de la chaîne régionalistisée (la chaîne préférée des français. De ces "bons" français-là, de ces bons français de la belle France d'avant. Une bonne France bleue, blanc, rouge pour faire ressortir le joli sépia sur l'écran de cette télé moderne-là). Gogard donc ! qui citait Verneuil : "Un saltimbanque, un Tzigane"... disait le réalisateur. "Henri Verneuil est un tzigane à côté du directeur de FR3. Enfin, par comparaison". Mais je ne vous dirai rien sur Godard, promis. Pas ce soir. Un autre jour sûrement. Quand on se parlera d'images vraiment. Des photographies de Juery par exemple. Des images avec une bonne gueule sympathique du monde moderne d'aujourd'hui.

Néon™

Franck Juery est photographe professionnel. Le type vit et travaille à Paris, principalement à Paris. Aucune technique particulière. Utilise "inconsciemment" les Polaroïds, les instantanés, le numérique selon le sujet, le moment et l'humeur.





lundi 10 décembre 2007

REMBRANDT & MYRIAM DRIZARD



PEINTURE

Je connaissais bien sûr ce Monsieur Rembrandt avant de découvrir le travail de cette jeune artiste d'Ornans. Un peu le XVIIe aussi… Les maximales glaciaires atteintes dans les vallées alpines à cette époque-là et la guerre de Hollande contre Louis XIV ; le parc Monceau à cause de ma fille et de ses études à la Sorbonne dans le Ve... Une étudiante assidue à l'art du théâtre et à la littérature moderne anglo-saxonne ; au cinéma de Gus van Sant, de Lars on Trier ; celui de Wong Kar Waï aussi… Un tas de musiques à la mode comme Radiohead et des trucs complètement dépassés qui l'amusent beaucoup comme le Disco, Madonna. Des trucs débiles des années quatre-vingt. Oui et alors ! Bien sûr qu’il fut aussi ce temps douloureux des enfants du rock transformés en peigne à cheveux dans les boums craignos des petites fans de Sophie Marceau. Ce temps des cheveux coupés en brosse et de toute autre forme de cheveux qui passe avec l'âge. Ce temps encore, et on ne l’imagine même plus ! Ce temps, oui... où la télévision n’existait pas.


La leçon d'anatomie. Rembrandt 1632

Ce temps béni où les types comme Rembrandt ne passaient pas à la télé, ni ne seraient jamais restés le cerveau collé dessus toute la journée au lieu d’apprendre contempler les viscères de l’humanité avec une âme sensible et neutre de tous liens commerciaux. Rembrandt : 600 peintures (peut être beaucoup plus... ou bien moins selon les sources, les inventaires, les listes et les tableaux de recensements officiels !) 300 eaux-fortes, 2000 dessins. Rembrandt et ses autoportraits (une centaine en tout, dit-on !) Une sorte de Blog pictural rapporté à la technique, au mode de communication de son époque à lui. Rembrandt... Sa « Leçon d’anatomie » celle du docteur Tulp, un éminent chirurgien d’Amsterdam autorisé à tripatouiller dans les entrailles d’un criminel exécuté le jour même. (Aris Kindt, 41 ans, reconnu coupable de vol à main armée et pendu cette année de 1632). Oui, bien sûr, je connaissais un peu cette toile célèbre comme tout le monde. Ce génie de la grande école hollandaise à son âge d’or. Cette leçon de peinture en clair obscur, la force du mouvement né d'une matière morte. La possibilité d’un progrès humain considérable dans la lumière d’un mort. Toute une mise en scène politique. Oui, car c’est bien sur le cadavre froid d’un criminel, d’un rebus de la société, un marginal… que le peintre fait jaillir sa lumière extraordinaire. Une provocation au moment même où le clergé romain juge Galilée pour avoir osé remettre en cause les idées d'Aristote et par là même, bafouer les saintes écritures.



Le type réfléchit un moment devant l'objectif de sa caméra de télévision (un jeune rédacteur en chef, un responsable d'émissions culturelles sur internet) : "Rembrandt, Rembrandt ?!... Une marque de télévision peut-être, un rasoir... ou un homme politique allemand ?! Ah, je... ce nom là me dit forcément quelque chose, mais... Ah oui, Brandt... Mike Brandt, un de ces types qui passaient tous ces midis chez Daniel Gilbert. Un chanteur à la mode quand mes parents étaient plus jeunes. Mike Brandt, mais je ne l'ai pas vraiment connu moi-même !"

On aurait certainement pu parler des heures d'une composition d'avant garde chez ce calviniste adepte du Caravage. Un contemporain de Rubens. ça me fait penser que je ne sais toujours pas ce qu'elle pense de Rubens ? Moi, rien... Je ne pense à peu près rien de Rubens. C'est-à-dire qu'on ne peut pas vraiment aimer à la fois Caravage et se passionner pour un type comme Rubens. D'ailleurs, on ne peut pas se passionner pour tout, comme il me semble difficile d'aimer tout le monde. Alors Rubens ! Passez moi l'expression.




MYRIAM DRIZARD




Myriam ne m'avait rien dit à propos de Rubens et tout simplement parce qu'il peut paraître incongru de parler de politique en peinture quand on ne connaît pas encore assez bien les gens.

Je me souviens que Myriam révisait sa "leçon" avant l'interview. "Ne rien dire, mais surtout ne rien montrer". "En dire un peu si c'est vraiment obligé. Mais surtout ne rien montrer. Garder le silence total sur le mouvement des corps, leur mort présumée."



VIDÉO RÉALISÉE POUR L'EXPOSITION DE M.DRIZARD/ 2006
(MUSIQUE DE JULIEN LOURAU/THE RISE)




©NÉON™ 2006





vendredi 7 décembre 2007

BRUNO CUPILLARD



PHOTOGRAPHIE


J’ai découvert les photographies de Bruno Cupillard sur Internet, des paysages de lave, des forêts équatoriales, des mangroves, une île de la Caraïbe, des détroits figés dans les glaces polaires, un tas de planètes étranges aussi... Vous devriez voir ça ! Néon™ vous jure qu’il faut voir ça vraiment ! Du Bill Atkinson en mieux. Du Michael Fatali, du Bruce Percy, du Paul Schilliger, du Charles Cramer, et puis Shinzo Maeda aussi... Bruno est voyageur... un grand reporter, un journaliste du monde sensible et son vaisseau qui fonce en mode macro à la vitesse de la lumière. Le mec est brillant (Néon adore...) mais surtout extrêmement « riche » ! Suffisamment riche comme par exemple une famille de célèbres joailliers parisiens qui permet à Yann Arthus-Bertrand de photographier « la terre vue du ciel » avec des avions de brousse, des hélicoptères à turbines, des airbus A320, des jets privés, des Boeing 747... un tas de trucs écolos chargés du « transport » des âmes délicates... pour parler du développement durable dans des émissions de télé et vendre un tas de bouquins à la fin. Non, je vous parlais juste et uniquement de Bruno Cupillard, son point de vue qui frise une altitude artistique stupéfiante... la terre et toutes ses couleurs vues à la hauteur des étoiles. À vrai dire, je ne sais pas ce que ce type a comme pierre à la place du cœur pour imaginer le monde comme ça ?! L'expression est « lapidaire »... et n'a jamais aussi mal exprimé sa définition que dans cet opus de « l’aventure cristalline ». Un type qui donne dans la Jaspe, les Stromatolites, l’hématite, ou la Cornaline... un type qui porte la « gemmologie » (une maladie grave) sur des sommets « photogemmiques » d’une pureté « diamantaire ». Et je voulais juste vous dire, oui, que la terre vue comme ça, que cette terre transparente vue depuis l’objectif de ce Bruno Cupillard-là ! son tas de cailloux vu de sa modeste hauteur naturelle à lui, (quelques centimètres au bon niveau du monde des pierres précieuses) vaut bien tous les modes de « transport » un peu chers et artificiels... les topazes, les saphirs, les émeraudes, toutes les bagues, les colliers, les belles médailles... le bel esprit « rive gauche » de la place st Germain.




(PHOTOGRAPHIES)


Les images de Bruno Cupillard sont quelquefois visibles dans la région de Franche Comté d'où le photographe est originaire. Il termine cette semaine une exposition au museum d'histoire naturelle de Dijon.

Néon™


mercredi 5 décembre 2007

NÉON™ ET LES ENFANTS DE CALDER



LIBRE EXPRESSION

Bon, j’hésitais ce jour, à vous parler du Cirque de Calder, (du sculpteur américain le plus barge du XXe siècle) et son cirque magnifique « tout gelé » sous la bulle de plastique du Whitney museum à New york. Quel dommage vraiment ! Calder... les « mobiles », les » stabiles-mobiles » de Calder. L’avant garde des fabricants de jouets dans leur période Abstraction-Création. Les « mobiles » de Calder... c’est Duchamp qui avait trouvé le mot. J’hésitais vous disais-je... entre vous parler de Calder ou des radios cultes qui refont surface sur le Web comme Maxximum sur aiplayradios.com et c’est sans pub.




Alexander Calder Calder's Circus, 1926-31
©Photo: Geoffrey Clemets and Jerry L Thompson



Oui, voilà je me posais cette question considérable, capitale... de savoir s’il valait mieux faire de la pub pour un site de radios gratuites, de parler de Calder ou si je me lâchai vraiment sur la violence dans les établissements scolaires. La « nouvelle » violence à l’école. Cette indifférence générale de tout un groupe d’enseignants seulement préoccupés par leur image de marque dans les manifs plutôt que de régler franchement la brutalité des comportements dans l’enceinte des établissements de l’enseignement public. Les enseignants et bien plus encore les parents. Je vous parle de cette attitude exaspérante de ces «enfants rois» de plus en plus nombreux, des garçons pour la plupart, dont les parents... souvent de gauche, des gens de ma famille «de sang», se sont arrêtés de lire bien avant Simone de Beauvoir et les quatrièmes de couvertures de Françoise Dolto pour être bien certains de ne pas faire de leur progéniture sublime et forcément douée pour tout, des sous mâles, des homosexuels, des déviants. Oui, ces enfants choyés, dorlotés, dont on caresse l’instinct vil d’une supériorité primitive naturelle et bestiale dans le sens du poil, et qui n’ont de cesse alors de mettre à l’épreuve leur « empire », de tester leur caractère, leur audace, leur assurance sur des plus petits, des filles... les plus faibles qu’eux, déjà ! J’avais eu l’opportunité, la chance pour tout dire, de rencontrer Boris Cyrulnik sur le thème de cet enfant moderne-là. Cyrulnik, l’auteur du «Murmure des fantômes», de ce «Merveilleux malheur». Nous avions parlé ensemble et par l’intermédiaire de la caméra de Philippe Calderon, de ce concept d’enfant «despote», tragique d’abord pour lui-même. Un individualiste intégriste dans sa fabuleuse construction. Il m’avait convaincu de ces fruits verts bourrés de sève égocentrique dont il faudrait un jour récolter les pitoyables frustrations sur le grand étale des compromis obligatoires pour réussir à vivre en société. Le pire... c’est que c’est au nom de ce que beaucoup de parents croient souvent bien faire de leurs petits rois trop gâtés que le « tyran » installe forcément son lit, son territoire d’investigation conflictuelle dans son rapport névrotique avec les autres, tous «les autres» par opposition à «lui-même» unique et qu'on souhaite au plus vite réussir à pardonner vu son âge. Oui, car les enfants sont réparables, toujours, et c’est heureux ainsi de savoir qu'ils pourraient plus tard lorsque leur tour viendrait, ne point trop plagier leurs parents qui croyaient tellement «bien faire» pour «les adorer» du mieux qu'ils le pouvaient pour eux-mêmes au détriment de tout ce qu'ils ne désiraient pas voir exister autour d'eux. Mais je voulais vous parler de Calder... Oui, j’aurais volontiers préféré vous dire deux trois choses très drôles à propos de Calder, de son monsieur loyal, de ses acrobates, ses équilibristes en fil de fer, de tout son petit monde rigolo, affectueux et si généreux. Calder... Je voulais vous parler d'un art rigolo de l'avant-guerre juste avant que pour la deuxième fois en trois semaines, je ne doive encore emmener ma fille de huit ans aux urgences à cause d'un gentil petit garçon qui "ne l'avait pas fait exprès" et puis d'un autre qui avait décidé d'imiter le premier comme ne lui avait jamais interdit de le faire ses parents pour encourager sa virilité et gagner plus tard des parts de marchés dans la société fort sympathique qu'on prépare pour lui. Un petit chevalier et son armure artificielle, son épée déjà brandie comme les grands. un enfant savant, un petit prodige en son château hermétique à la raison générale. Tout un peuple de gauche... ma famille de sensibilité. (La gauche... mais qu'est-ce qu'elle venait foutre là dedans la gauche !?) On s’en reparle promis.

Néon™