mardi 29 janvier 2008

TOSHIHIRO HAMANO




"H"... COMME HAMANO / COMME HIROSHIMA...

(Exposition dans le cadre du Festival international des cinémas d'Asie)

À la Chapelle de la mairie de Vesoul
Jusqu'au 29 février 2008


L'oeuvre exposée dans la Chapelle de la mairie de Vesoul


Les oeuvres de l'artiste japonais Toshihiro Hamano ont fait le tour du monde et s'intéressent principalement à l'idée d'un art "utopique" susceptible de transcender toutes sources de conflits humains par la réconciliation des formes. Un univers graphique qui tire toute sa consistance dans cette idée de deux mondes... de deux forces absolument opposées, et finalement nécessaires de les faire fusionner pour se réaliser entièrement dans un ensemble topologique cohérent. Une ligne, un signe-métamorphose, la forme idéale... D'une typographie stricte d'un occident tout occupé à multiplier les conditions d'un monde dans toute sa finitude matérielle, à ces idéogrammes, cette calligraphie toute mystérieuse de l'extrême orient. Un art du Zen, mais ce serait trop facile...




DÉCODAGE : Regardez... ou plutôt : Écoutez ! Oui, écoutez la force d'un phonème épuré jusqu'à la consistance de sa forme physique idéale. Regardez ce "O" d'en haut, et prononcez-le maintenant dans la perspective d'une grande profondeur de sentiments humains. D'en haut : un "O" en forme d'un oeil cyclopéen. Continuez par cette voie du haut : Percez le mystère d'un "O" vu du haut, celui des ronds dans l'O... Des "O" du "O" (Le grand marché, l'illusion de l'expansion !) Pensez alors un "Ô" en forme de toute une géographie ancienne. Le "O" d'un fond d'une arène romaine, et chantez-le maintenant, à la hauteur tragique d'un ancien théâtre grec. Bref ! Ôtez-vous un tas de préjugés de la tête et ouvrez grand vos yeux.




Comparez maintenant cette image à la première... Le "O", le même ! Mais cette fois à la modeste hauteur de son segment. Ce trait de caractère couché sur l'horizon. C'est toujours bien le "O" du haut de tout à l'heure, mais dans une perspective bien singulière d'un spectacle ouvert à la portée de n'importe quel spectateur. Une portée. Une clé (à gauche), une pagode... pour entrer dans une gamme de silences bien ordonnés. La porte d'entrée d'un opéra doré. Une clé-temple, le Kondō (金堂 une salle d'or)... et quelques notes en forme de "boites" de Donald Judd accrochés aux murs pour lui répondre. Un modèle musical échappé d'un expressionnisme abstrait et passé au crible du minimalisme le plus radical. L'oeuvre pour l'oeuvre et sans artifice est un cortège de mathématiques dans ses tons les plus purs. Mais compter dans la solitude d'un monochrome ne servirait à rien. Non, Toshihiro Hamano ne compte rien de la séparation des mondes qu'il occupe si intensément pour les fondre dans son macrocosme. Il les multiplie à l'infini des cultures terrestres pour réussir à se trouver lui-même au firmament d'une cité universelle.



L'artiste est un petit garçon de la terre et du temps d'Hiroshima. Le "détail" a son importance. (Et osez encore à ce sujet, ouvrir les yeux sur cette "idée" lumineuse (image ci-desus) en forme de champignon nucléaire. Une porte "de la serenité" fière et toute en contre-plongée dsur le modèle d'un cinéma hollywoodien... L'énergie vitale d'un passé immense, de toute une tradition dans le flux de la lumière incandescente d'une simple ampoule électrique). Oui, comprenez Toshihiro Hamano comme il vous plaira de le penser en paix avec l'histoire de ses mythes fondateurs. Un coup de pinceau symbolique, celui du pardon peut-être ?!... Toute une reconstruction possible avec la matière réfractaire des deux camps réconciliés.





Où nous pouvons comprendre par là, qu'une seule et unique couleur mystique lui suffit pour tout dire des "portes d'entrées" qu'il dessine... et des "réceptacles" fondus en pleine lumière d'une atrocité indicible à l'échelle humaine. À l'empire des figures de Toshihiro Hamano, s'accroche ostensiblement le rayonnement d'un soleil sacrificiel.


Champignon nucléaire après l'explosion de la bombe au-dessus de la ville d'Hiroshima/Japon


Permettez-vous alors de tout reprendre depuis le début sous cet angle nouveau : Ce "O" d'en haut dans la première image. Ce cratère... L'endroit de impact du 6 août 1945 où s'écrase la formidable épreuve d'un monde ancien déchiré par le feu terrible des bombes. De cette géométrie parfaite, naît l'idée à peine abstraite d'un château traditionnel en forme de vaisseau amiral, et qui prend alors toute son envergure, toute sa signification dans l'image mise en perspective qui suit. La couleur encore... À celle du feu de l'enfer, succède donc, le soleil rasant du matin. Le choix d'une couleur identique pour tout ce qui conviendrait au contraire d'opposer. En quelques tableaux jaunes et noirs, Hamano ne nous parle assurémént de rien d'autre que du sort de ces 250000 victimes sacrifiées et surtout de la manière de réapprendre à regarder le ciel juste après. Vous prononciez ce "O" d'exclamation devant tant d'esthétique et de sérénité... mais c'est bel et bien à la lettre "H" que tout commence dans l'oeuvre d'Hamano.




"La voie de la sagesse humaine"... Voilà tout le programme de cette exposition. Un voyage dans "l'empire des sens". Une oeuvre colossale de transcendance, dont personne ne saurait affirmer qu'il s'agit mieux de lire que de regarder... les signes du changement, "l'harmonie" possible du temps présent dans les symboles apaisés du passé.

Jean-Luc Gantner

jeudi 24 janvier 2008

NEON™ ET LES CINÉMAS D'ASIE À VESOUL




T’AS VOULU VOIR VESOUL... ET ON A VU L'ASIE !


14e FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D'ASIE À VESOUL DU 29 JANVIER AU 5 FÉVRIER


Vous n’imaginez pas ?!... Stanley Kwan à Vesoul !... Le type (lire à son propos l'excellent papier de Luisa Prudentino). Le type donc ! Stanley Kwan, cinéaste hong kongais complètement culte, un des plus prolifiques de ces vingt dernière années après quelques temps passés à la télévision d’abord comme acteur puis comme producteur. L’auteur de Women/1985.

STANLEY KWAN - HONG-KONG / RED ROSE WITH ROSE

Le stanley Kwan de Moon in New York, de Red rose with Rose... Tout ça ne vous dit peut-être rien mais Rouge, son troisième film a été produit par Jackie Chan... Oui Monsieur ! Le Jackie Chan en personne, rien de moins ! Rouge, une histoire surnaturelle et mélancolique dans Le Hong-Kong moderne et loin de tout clichés, qui valut au jeune réalisateur une reconnaissance internationale avec la récompense de 7 awards au festival des films de Hong-Kong.

MAGGIE CHEUNG / HONG-KONG

Son plus bel opus peut-être : l’immense Center Stage (l’histoire d’une célèbre actrice chinoise des années vingt, suicidée l’année de ses 25 ans. Ce magnifique et douloureux Center Stage, où il est permis quelquefois d’imaginer derrière sa caméra un Monsier griffith et le fantôme de Lillian Gish ou d'une Greta Garbo à travers le rôle de Ling Yu Ruan interprétée par Maggie Cheung, l’actrice de In the mood for love de Wong kar-Wai/1998).


Voir Ling Yu Ruan. "L'originale"...

Le film permit à SK de remporter le prix du meilleur réalisateur à Chicago. Un peu plus tard c’est Yin yang, Gender in Chinese Cinema Un film documentaire qui propose une série d’interviews « historiques... » avec des cinéastes comme Hou Hsiao Hsien, Zhang Yimou, Tsai Ming Liang, Ang Lee ou encore John Woo... Un film vérité et sans concession sur le rapport du cinéma chinois à la sexualité. (L’image servira d’exutoire pour permettre au réalisateur de révéler son homosexualité). Voir à ce sujet : Hold you tight/1997 primé à Berlin dans la catégorie Gay/leysbien... où Histoire d’hommes à pékin/2001... qui donnent un aperçu du talent singulier de ce cinéaste hors norme.

Je vous livre la biographie non exhaustive de ce jeune monstre sacré du cinéma d’auteur international, juste pour essayer d’imaginer l’image d’un Stanley Kwan... qui débarque à la gare de « Vesoul », un 29 janvier de cette année 2008, quelque part sur la ligne Paris-Bâle à des kilomètres d’une future gare flambant neuve sur la branche Est du TGV Rhin-Rhône... Mais ne vous moquez pas trop facilement ! car dans ce Vesoul-là, perdu un peu nulle part dans l’Est de la France entre Besançon et les Vosges... Toute une équipe de cinéphiles prépare « la plus grande messe française du cinéma asiatique » et c’est comme ça chaque anée depuis 1985.

LE CENTRE-VILLE DE VESOUL / LA FUTURE LIGNE DU TGV (BRANCHE EST-RHIN RHÔNE)

À l’origine de cet événement : Martine et Jean-Marc Thérouanne et un voyage. L’histoire d’une rencontre amoureuse sur une plage en Thaïlande. À l'époque, les deux jeunes « zozios » sont documentalistes dans un lycée Haut-Saônois et ce n’est pas les kilomètres d’aventure au bout du monde qui les effraye. Tout commence comme ça. Un baiser en mer de chine et le projet de ramener ce joli souvenir en forme d’un bon film. Un film, deux films, trois... « les Thérouanne » - comme on dit dans la presse locale Franc-comtoise – vont transformer leur album cinématographique-souvenir en projet d’un grand festival international. À « Vesoul »... n’en déplaise à quelques-uns qui ricanent encore dans leur coin. À Vesoul, là où le couple vit et travaille pour l’éducation nationale. Oui, tout a bel et bien commencé comme ça : Un voyage de l’autre côté de la terre, un baiser volé, quelques rires et l’envie de changer le monde avec jute ce qu’ils avaient sous la main. Un diplôme de documentaliste, une passion pour les voyages et le cinéma... et surtout pas mal de toupet aussi !

MARTINE, JEAN-MARC THÉROUANNE ET MASAHIRO KOBAYASHI

Vingt ans plus tard, c’est plus de 23000 spectateurs qui partagent leur belle histoire d’amour. Le FICA, comme il convient de l’appeler dorénavant, enregistre le nombre d’entrées le plus important de toute la France pour un événement dans cette catégorie. Une réussite au-delà de toute espérance. « Parce que faut aussi vous dire, Monsieur »... (et pour reprendre juste un instant, l’auteur... celui par qui cette toute petite ville d’une France qu’on ignore dans les salon du prince et jusque dans les bureaux des collectivités régionales ; cette Haute-saône à peu près privée de tout, à part de sa manière à elle et un peu libre de penser comme elle l’entend et sans attendre de leçon de personne pour monter qu’elle peut faire les choses en grand quand il le faut. Oui ce morceau de terre d’une Comté du bout de la campagne française un peu loin de tout...) Bref ! vous l’aviez bien évidemment reconnu ! Ce Monsieur Brel, génial, magnifique, irremplaçable... Ce Monsieur Jacques Brel par qui ce Vesoul–là, n’avait plus qu’à se laisser crever sous les gouailleries de quelques gens des quartiers à la mode qui n’avaient sûrement rien compris à la chanson. Oui ! Faut vous dire Monsieur... que chez ces gens-là justement ! quand on aime le cinéma... on y met toutes ses tripes, tout ce qu’on a dans le cœur... et peu importe si l’on à pas le sou pour se payer une bonne presse, des articles qui disent des belles choses de vous, une télé qui s’installerait avec ses directs dans le journal du soir pour raconter aux gens tout ce qui se fait de bien avec juste des bons sentiments et l’idée d’apprendre à bien recevoir un tas de monde d’où qu’il vienne.

NIKI KARIMI / IRAN

Imaginez... Stanley Kwan déambulant dans le vieux Vesoul sous l’église St Georges, au pied du musée Garet ou prenant un peu l’air frais sur les bords du lac de Vaivre... et puis la charmante Niki Karimi, celle qui fut l’assistante d’Abbas Kiarostami, plame d’or à Cannes pour Le goût de la cerise. Un des cinéastes qui aura le plus marqué son temps. L’actrice et réalisatrice iranienne est aussi du voyage à Vesoul pour faire parti du grand jury de la compétition officielle aux côtés du réalisateur japonais Masahiro Kobayashi.

RAN / AKIRA KUROSAWA - CHINE

Vesoul... où la pellicule d'un chef-d’œuvres comme Ran/1985 d’Akira Kurosawa attend son public aux côtés des films d’Oshima ou d’un opus « cultissime » d’Alain Resnais, Hiroshima mon amour. Des monuments du cinéma mondial à revoir sur un grand écran ultra moderne dans le cadre du 150e anniversaire des relations entre la France et le japon. Oui, tout y est, rien ne manque à ce festival décidément pas comme les autres. Bon, bien-sûr ! Il existe aussi le rendez-vous des Cinq continents dans le pays de Gex, et puis surtout Deauville et son festival du film asiatique aussi ! ses plages, et son site Internet bien foutu, ses stars habillées par les grands couturiers parisiens et leurs jolies voitures qui brillent sous la pluie. Deauville et son casino, sa thalasso... ses hôtels de luxe. Deauville et son déjà célèbre festival du cinéma américain. Bien-sûr ! Comment Vesoul... pourrait-elle soutenir la comparaison ? Mais voilà, chez « les Thérouanne » on y croit, on y a toujours cru et malgré les railleries des gens d’à côté ! loin des paillettes, du strass. À Vesoul depuis plus de vingt ans, on mise tout sur la qualité des rencontres et la découverte de perles rares d’un cinéma qui n’a pas toujours sa place ailleurs dans les grandes salles commerciales. Non que ces films-là seraient moins bons, non messieurs, dames !... Mais juste parce qu’ils sont un peu différents des autres, voilà tout. Des films que Martine et Jean-Marc Thérouanne vont chercher sur place, chaque année pendant leur temps de vacances où leur mise en disponibilité de leur poste de travail dans le service public. Des « amateurs » au sens le plus noble du terme. Des « amateurs » au sens qu’on ne les paye malheureusement pas vraiment pour faire ce job unique de savoir proposer au public occidental ce qu’il se fait de meilleur sur la scène cinématographique d’un continent asiatique tout entier. 73 films à voir cette année. Vesoul... capitale incontestable du cinéma d’Asie. On s’en reparle dans votre Néon™ préféré, promis. Juste après l’avant première du film d’Hana Makhmalbaf (la fille de son père, et soeur de "Samira" que tout le monde connaît déjà...) au théâtre Edwige Feuillère, mardi 29 janvier à 20H30 Le film, Le cahier, fait l’ouverture de cette 14e édition du FICA.


FILM D'OUVERTURE : "Le cahier" d’Hana Makhmalbaf - Avant première 20h30 au Théatre Edwige Feuillère.


COMPOSITION DU GRAND JURY :

-Masahiro Kobayashi, réalisateur japonais (président)
-Niki Karimi, réalisatrice et actrice iranienne
-Jocelyne Saab, réalisatrice libanaise
-Safarbek Soliev, réalisateur tadjik.




Masahiro Kobayashi




-LES FILMS DE LA COMPÉTITION OFFICIELLE :

-Les moissons pourpres de Cai Shangjun (Chine)
-Le vieux barbier de Hasi Chaolu (Chine)
-Frozen de Shivajee Chandrabhushan (Inde)
-Those three de Naghi Nemati (Iran )
-Trois mères de Dina Zvi-Riklis (Israël)
-Le martinet d’Abai Kulbai (Kazakhstan)
-Boz Salkyyn d’Ernest Abdyjaparov (Kirghiztan)
-Waiting for love de James Lee (Malaisie)
-Philippine science d’Auraeus Solito (Philippines)

LES TARIFS :
-Passeport pour tous les films : 60 euros
-Tarif normal : 6 euros 50
-Carte cinq films : 22 euros 50


VOIR LE SITE OFFICIEL DU FESTIVAL www.cinemas-asie.com


dimanche 20 janvier 2008

LE BLUES DE T&MASSON



MUSIQUE / COUP DE BLUES !

T&MASSON. C'est l'aventure d'un musicien inclassable. L'idée d'une expérience sonore diabolique qui s'appuie sur des technologies modernes pour sculpter les paysages acoustiques intemporels. Un "phénomène" sur la scène du Blues contemporain.

T&MASSON... Vous pouvez prononcer le "T" à l'anglaise, un "tea" comme ça vous arrange... ou balancer un "tee" à l'américaine pour vous rapprocher de Memphis, du delta du Mississippi, la Nouvelle Orléans, St Louis... de Kansas city, détroit ou Chicago Un « T&Masson » comme un sacré voyage dans le temps. Un "T and Masson" aux origines de la musique des états d'âmes mélancoliques du peuple noir américain. Quelques notes "bleues"... l'origine de tout ce qui s'est fait de neuf dans la musique moderne depuis la naissance de l'industrie du disque dans les années 20. (La récupération de toute une cultures des bas-fonds du sud des États-unis pour en faire un paquet de fric en forme de tubes à la mode sur les radios du monde entier). L’éloge posthume et sacrément « pas gênée ! » de toute une économie industrielle, pour une musique extraite à bas prix dans la misère des champs de coton. Les sons d'Othar Turner ou plus tard la guitare diabolique de Robert johnson. B.B. King, John Lee Hooker... Tout ce qu'on a pu diluer de Gospel, de Soul... dans le Rock, la Pop musique, le Ska, le AR&B, le Trip hop... Le Blues... comme la plus belle aubaine en matière de ressources naturelles musicales, et absolument libre de droits.

Mais vous parler d’une histoire du Blues pour dire tout le bien de ce que Néon™ pense d’un « T&Masson » accroché aux origines d’une musique pareille, limiterait forcément le sujet de conversation. D’autant que ce « T&Masson » dont je vous parle en ce moment, ce « T » avec un « JC Masson » et sa basse géniale, planqués juste derrière... n’ont jamais rien volé à personne à par un peu d’amour pour le travail bien fait, la passion pour les idées neuves et tout ce qui fait du bien dans les yeux lorsqu’on entend des belles choses comme celles que nous donnent à entendre ces gens-là. JC Masson, son côté "basse" formidable, mais pas seulement. C’est-à-dire que ce type-là et sa basse sous ses airs d’Infidèles, de Bénabar ou de Nazaré Pereira... est en réalité capable d’à peu près n’importe quoi comme prendre une "machine" au hasard de celle qui lui tombe dans les mains à ce moment-là, et d'en ressortir un album génial qu'on croirait sorti d'un vrai studio américain avec le bruit des amplis qui craquent et les larsen par dessus. Un album... classé 4 étoiles dans Blues Magazine.

ALBUM ORIGINAL PUBLIÉ CHEZ M10. RESORTI EN 2006 CHEZ FAIRWOOD MUSIC


Le disque s'appelle SMOKE MY BLUES. C'est-à-dire que je ne sais pas trop comment vous traduire la chose en français pour que vous compreniez tout à fait en quoi consiste l'idée de "fumer les idées noires avec une note toute bleue" ?! ...




SMOKE MY BLUES - DO YOU BELIEVE / © T&MASSON
CLIP VIDÉO © NÉON™



La musique de T&Masson... Une sacrée rencontre ! Un type... en plein blues. Toutes se fausses notes, ses bleus à l'âme et ses idées criblées de littérature anglo saxonne et d'un tas de films de série "B". Tout a commencé comme ça. Un hiver pourri, un vrai temps de merde. Le type, disons qu'il s'appelle Tony... passe par là par hasard, lorsqu'il se prend un vrai coup de foudre pour la musique de quatre types qui jouent avec des instruments électriques sur une scène minable de 3 mètres de large au milieu d'un public médusé. Du blues... mais de temps en temps le type se dit que ça ressemble à un autre truc qu'il adore quand il fait nuit. Un son qui lui fout les boules à cause du mauvais temps qui dure, un truc qui sonne comme du Trip hop. T&Masson... Le type hésite même un long moment entre le blues, du trip hop ou du jazz... mais en réalité, ce qu'il pense vraiment à ce moment-là c'est qu'il s'en fout. Ce qui préoccupe Tony juste à ce moment-là précis de cet idée d'un ciel mort qui n'arrête pas de gerber ses larmes de silence dans son hiver plombé, c'est l'image de ses yeux à elle qui le rassure quand même un peu. SMOKE MY BLUES... et un paquet de Lucky™ pour faire passer les idées noires et les effets de larsen un peu forts quand on s'approche des gens qu'on aime d'un peu près. SMOKE MY BLUES... et ses yeux à elle un petit peu aussi !


T&MASSON™ / JEAN RIGO, JC MASSON, FRED MAISIER
© JLG 2006


T&Masson... Ou quand le talent des gens est peut-être un peu trop visible pour espérer passer à la télévision. Ou alors pas dans cette télé-là. Ou alors pas ces gens de talent-là. Ou alors pas avec un talent vraiment immense comme ça ! La télé... mais la radio ne fait pas beaucoup mieux non plus au jeu du : "qui connaît qui connaît qui" pour continuer de faire leur culture à eux dans leurs coins. À vrai dire, c'est un peu aussi pour ça que NÉON™ s'est occupé de tirer le portrait de ce Monsieur Masson avec ses moyens de télé à lui. Un journal avec la vidéo comprise dedans pour le même prix d'un espace entièrement gratuit et tout dédié aux talents qui mériteraient qu'on en parle un peu plus souvent.


T&MASSON / DESIGN PROJECT © JL GANTNER 2007


Bref ! T&Masson, Tony, ses yeux à elle et moi... On en était restés là, Un album magnifique et un clip fabriqué avec trois fois rien. Le projet d'un grand film en musique sur une île, entre le ciel et l'eau... en forme de larme au milieu d'une histoire un peu brûlante et un sacré coup de "blues" à la fin. Alors voilà : SMOKE MY BLUES Monsieur Masson, et les amitiés de Néon™ à tous ceux de votre belle famille artistique bourrée de talents.
Néon™


T&MASSON site officiel
T&MASSON sur MYSPACE MUSIC
T&Masson - Besançon - Franche Comté - France




samedi 19 janvier 2008

NÉON™ ET SON VOYAGE EN MER



PHOTOGRAPHIE DE VOYAGE / JL GANTNER

l’interprétation est vaste et forcément subjective, des lignes qui nous entourent et de l’espace qui « forme » l’horizon. Proportions et perspectives oscillent, dans la profondeur… des sentiments. Aussi, les signes « arbitraires » « acceptés » et véhiculés par toutes sortes de convenances détournent l’humanité du grand voyage possible des sens vers la forme discutable, contestable et infinie, et nous conforment au consensus confortable et sécurisant du "point de vue" généralement admis.


LE VOYAGE S'APPELLE V.E.M.
(ESSAI PHOTOGRAPHIQUE)


L'IDÉE D'UN GRAND REPORTAGE EN MER, OU UNE CERTAINE IDÉE DE LA TRAHISON.


"Je pensais : l’infime est au futur... ce que l’immense et le gigantesque fut au passé. Un courant alternatif d’idées contraires qui s’épousent à la taille du mouvement universel ! Un courant d’idées antagonistes qui donnent aux abîmes leur vertu". JLG


VEM001n

VEM002n

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VEM est un carnet de route, un carnet intime de sensations fortes. Un cri profond contre l’idée des formes obligatoires dans l’information. Une tentative de recul par la poésie, si vous préférez… Comprenez VEM comme « un grand reportage photographique » ou comme une trahison. Une expérience du mensonge. Comprenez VEM comme une sensation infinie de la mer, puis constatez l’escroquerie à l'échelle macroscopique du monde botanique… ou le contraire si vous préférez.




Le travail comprend 24 tirages en digigraphie au format 50X50cm (noir et couleur) et un film vidéo.


jeudi 17 janvier 2008

LA JOCONDE



CHEF D'OEUVRE / À CHACUN SA JOCONDE...


Souvenez-vous. C'était en 2005, et le très sérieux magazine britannique The New Scientist proposait l'étude « d'un tableau » basée sur un logiciel de reconnaissance des émotions corporelles. Soumise aux détecteurs de sourire retenu, d’excitation rentrée, d’enthousiasme parfaitement réservé... la machine permit cette proposition que cette... Monna Lisa aurait été... à 83% heureuse, à 9% écœurée, à 6% craintive et à 2% en colère... Et vous n’imaginez pas le trouble causé par une telle nouvelle dans les milieux artistiques et la presse spécialisée de l’époque ? Heureuse... oui, une Monna Lisa plutôt heureuse donc ! Un scoop ! Une nouvelle en première mondiale ! Cette Monna et son bonheur tranquille bien visible grâce au rebord de sa lèvre inférieure. Monna Lisa et cette sérénité absolue affichée sous son voile discret. Un voile... L’élément presque invisible d’une étoffe de gaze, peinte le plus discrètement qu’il fut possible de le faire sur le visage d’une mère épanouie de son époque. Oui, une Joconde et son sourire « voilé » le plus célèbre du monde, mise à nu par le pouvoir de quelques algorithmes avant-gardistes, qui permirent au moins de prendre en défaut cette thèse odieuse d’une « Madame Lisa » arrangée sous les traits peu glorieux d’une simple fille de joie.

L.H.O.O.Q. / 1930 © MARCEL DUCHAMP


Monna Lisa détournée pour une marque de cosmétique

Car on dit sur le sujet que Monsieur del Gicondo se fut senti si outragé face au front si ostensiblement dénudé de sa femme, qu'il refusa tout net le tableau commandé. Sottises bien-sûr, balivernes d'expert ! "Heureuse, écœurée, craintive et un peu en colère aussi ! » Un concentré d'humeurs contradictoires et tout à fait capital pour la perception de la condition féminine dans la société occidentale de ce début de XVIe siècle à Florence. Une condition... l'état psychologique d’une femme-icône immortelle révélé par le sourire mystérieux d’une certaine "Lisa del Giocondo". Lisa... Car c'est aujourd'hui officiel : L'énigme de la Joconde n'est plus. La grande affaire de l'oeuvre picturale la plus photographiée de la terre a vécu. Depuis quelques heures, l’information transpire sur tous les fronts. « Lisadel Giocondo », née Lisa Maria Gherardini, le 15 juin 1479 à Florence et épouse du marchand de soie Fransesco del Giocondo. L’affaire, oui... la grande affaire du portrait star de Léonard est dorénavant bel et bien pliée depuis que le directeur de la plus vieille université d’Allemagne (l’Université d'Heidelberg) s'est fait l'écho de la découverte de notes écrites en 1503 par un fonctionnaire florentin, Agostino Vespucci, dans les marges d’un incunable conservé à la bibliothèque et qui permettent de confirmer l’identité de cette chère Mona Lisa. L’affaire serait aujourd'hui sans appel depuis que cette découverte vient en effet confirmer une première source livrée par l'italien Giorgio Vasari (1511-1574). Sacré Léonard ! Et dire que certains experts avaient été jusqu’à voir en cette énigmatique Monna, les traits dissimulés du plus grand maître de la renaissance en personne, oui... ce génial portraitiste et bien d’autres choses encore de Léonard de Vinci. Cette Monna sans cils, sans sourcils... totalement dénuée de pilosité faciale... (ce qui fit dire à un savant du XIXe siècle que la dame en question aurait aussi pu être ... un homme. Ce qui permit à d’autres d’avancer qu’elle pu être plutôt un authentique androgyne). Ce qui fit dire à beaucoup, tellement de choses...

La Joconde 1503-1507 /© LÉONNARD DE VINCI.( huile sur panneau de bois de peuplier de 77 x 53 cm)


Bref, tout a été dit sur la Joconde ou « trop » plutôt. Qu’elle aurait par exemple été atteinte d’une sorte de paralysie rarissime connue aujourd’hui sous le nom de syndrome de Monna Lisa. Atteinte à coup sûr d’épilepsie, de stress ou de névroses obsessionnelles.... La Joconde, dérobée en 1911 et retrouvée deux ans plus tard au milieu d’une multitude de copies plus "authentiques" les unes que les autres. Monna Lisa del Giocondo, un peu « en colère »... dont certains purent d’abord penser qu’elle fut peut-être cette Isabelle d’Este, Catherine Sforza princesse de Forli ou une favorite de Julien de Médicis, qui sait ?... Un portrait, mille visages possibles, le vôtre peut-être ? Allez savoir ! Car Léonard en sa demeure d’explorateur exceptionnel de la belle nature humaine, l'inventeur du sfumato tout à sa conquête du monde visible, pousse l’épreuve du spectateur à ce qu’il doive s’interroger sur lui même, sur sa propre certitude, sa propre sérénité, sa propre mélancolie... ou comme l’écrit E.H. Gombrich : « C’est une expérience intéressante que d’essayer d’oublier ce tableau, ou ce que nous croyons en savoir, et de nous efforcer de le regarder comme si personne ne l’avait fait avant nous ». Un portrait, le portrait parfait, le summum de la finesse artistique qui annonçait déjà la rupture avec le monde ancien (son ignorance érigée en pouvoir exorbitant).
Une peinture moderne... et voyez la comparaison avec cet Ucello magnifique ou ce géant de Botticelli en cette fin de quattrocento.

La naissance de Vénus (détail) 1484-1485 / © BOTTICELLI

Cette vision du monde, sublime, mais figée, statufiée face à l’arrogante fluidité, ce mouvement possible des yeux, ce modelé si vivant, les vigoureuses inventions du dessin de Léonard. Léonard, "l'artiste", "l'auteur"... Léonard, qui perçut cette idée le premier, qu'il ne faudrait donc rien finir tout à fait d'un travail commandé, dans l'espoir qu'on accepta de son talent qu'il fut celui d'un "artiste" justement ! -Une nuance, un concept entièrement neuf pour un peintre, provocant pour l'époque- plutôt que celui d'un simple artisan, même le meilleur de son temps. Et ce afin d'escompter du monde des arts qu'il puisse reconnaître le peintre et sa facture, "son style", comme possible locataire "moral" de la maison sacrée. Aussi, voilà toute l'histoire, toute la tactique du savant artiste De Vinci : Ne pas accepter de terminer sa commande équivalait pour lui à ne point se donner d'idées de se vendre, condamnant cette transaction vulgaire au profit d'une reconnaissance bien plus grande, "cérébrale" plutôt que manuelle... de son "atelier".



Digression vidéo (morphing) de 500 ans de portraits féminin en passant par celui de Monna Lisa
Philip Scott Johnson



Monna Lisa... "Heureuse, écoeurée, crantive et en colère" ! Et qu'aurait-on pu dire alors à propos des vierges de Leonardo, la vierge à l'oeillet, celle aux rochers ? Qu'aurait bien pu dire une "machine" à propos de cette belle ferroniere ? Et encore... Qu'auraient pu nous révéler le balayage électronique, les scanners 3D à propos de ces escarpements, de ces hauteurs, ces montagnes omniprésentes dans l'oeuvre du maître de la renaissance ? Car il faut se rappeler qu'en ce temps où Léonard, contemporain de Magellan ou de Vasco de Gama, rejoignait la France, Ambroise et la cour de François 1er -un temps propice aux horizons planes et point trop encombrés d'édifices naturels insurmontables- cette roche, ces reliefs "maudits" ne faisaient guère l'affaire de grand monde, fussent-ils ceux d'Anchiano, le village natal de l'artiste. Pire... Représenter ces tourments de la terre par le procédé récurrent du symbole montagnard, aurait certainement pu constituer un crime au même titre que la représentation d'un monde un peu trop rond pour les goûts du clergé affairé par ailleurs à sauver les meubles en plein retour du platonisme et de ses savantes lumières antiques.

Double Joconde, 1963 (sérigraphie) / © ANDY WARHOL

un détail, me direz-vous. Peut-être, mais pas seulement, si l'on considère le caractère absolument politique de la représentation d'une de ces "cathédrales" de pierre naturelle dans l'imagerie généralement plane des paysages autorisés de l'époque. Ces deux chemins sinueux, clairs et dorés comme l'épiderme du portrait, deux "preuves" réparties de part et d'autre du visage, tentent à faire remarquer les temps qui changent, cette "révolution" qui s'opère en toile de fond d'une sérénité délibérément affichée sur le sourire de Lisa. Un contraste élégant, toute une féminité naissante ou retrouvée. Une Joconde humaniste, "montagnarde" et romantique bien avant l'heure de ce cher monsieur Rousseau. Une jeune Monna Lisa, toujours prète à en découdre avec les idées réactionnaires depuis 500 ans déjà. Un véritable chef d'oeuvre d'idées neuves et symbole de la libre expression. Oui, une Joconde combattante au lieu de Monna lisa fragile, malade... comme certains experts scientifiques avaient voulu nous l'enseigner. Monna Lisa, pas tout à fait « la plus belle femme du monde »... mais la plus parfaite des muses et peut-être d’abord pour la femme elle-même et sa condition féminine. « Quel malheur que d’être femme ! » dit Kierkegaard. « Et pourtant le malheur quand on est femme est au fond de ne pas comprendre que c’en est un ». La joconde, comme une icône-miroir, réceptacle de toute une palette de sentiments inaliénables pour s’affranchir du temps qui passe.
Un véritable chef d'oeuvre politique vous disais-je.

Néon™

Toutes les Monna Lisa... sur Monna Lisa on the web
La Joconde au Louvre

samedi 12 janvier 2008

L'ART MODERNE EN LIGNE



ART, NOUVEAUX FANZINES... ET AUTRES HOSTILITÉS


«S’écarter des journaux !» disait Flaubert. « La haine de ces Boutiques-là est le commencement de l’amour du Beau. Elles sont, par essence, hostiles à toute personnalité un peu au dessus des autres... L’originalité, sous quelque forme qu’elle se montre, les exaspère.» (comprendre "un peu au dessus" dans la bouche de Flaubert non comme un sentiment de supériorité arrogante, mais comme la notion d'une structure de travail singulière chez l'artiste).

mais à ce surplus « d’hostilités » aujourd’hui étalées en forme d’une couche indélébile de télévision dans la rétine des gens, répondent aussi les nouveaux « fanzines ». Des magazines numériques. Tout un champ secret de la presse digitale, prête à foncer sur vos ordinateurs d’esthètes. Ils sont plusieurs centaines déjà. Posi+tive, Querelle, Purpose, Anti... des pages numériques et collaboratives mis en ligne à partir de tous les pays du monde. Gratuits, accessibles en téléchargement pdf. Ou en flash. Ces galeries virtuelles sont la riposte au manque de goût, à ce conservatisme, ce repli des institutions de l’information en matière de création artistique. Des pages, comme un vrai magazine d’art imprimé, mais seulement visibles à l’écran. Tout est là, il faut un peu trier, mais déjà des sites comme www.pdf-mags.com font le boulot pour vous ; un véritable annuaire international du fanzine numérique. Photographes, architectes, illustrateurs, peintres, dessinateurs, graphistes, designers... tout ce qu’il se fait de mieux, de génial, d’insolite, de nouveau... dans l’univers globalisé de la création picturale débridée.




Tout ça voyez-vous, pour vous dire que "l'art" dit-on, ne s'est jamais si bien porté. Les musées font le plein, les événements artistiques d'envergure se multiplient, les plus grandes galeries n'ont jamais si bien gagné leur vie partout dans le monde (reconnaissant tout de même la réalité d'une situation un peu moins euphorique en France). Records de spectateurs à Beaubourg, au grand palais. Lynch à la fondation cartier. Records de vente sur les marchés spécialisés. Transactions considérables à Miami, Londres, New-York, Venise, Berlin... chez Sotheby's, chez Christie's... On se souvient du Portrait d'Adèle Bloch-Bauer peint par Klimt, acquis pour 135 millions de dollars, c'était en juin 2006 (le prix le plus élevé jamais payé alors pour une peinture). Alors que les 53,9 millions adjugés pour les Iris de Van Gogh constituaient déjà un sommet speculatif élevé au rang de mythe absolu dans l'histoire du commerce culturel. Mais ce fut en réalité Pollock en novembre, le roi de l'Action painting... Oui mesdame et messieurs, faites vos jeux ! Rien ne va plus au jeu de la roulette des nouvelles fortunes russes, chinoises et aussi mexicaines dans le cas qui nous occupe, toutes largement préoccupées de beautés, de la splendeur inénarrable, de l’harmonie des formes et des couleurs à l’échelle planétaire. 140 millions de dollars pour la toile de Jackson pollock intitulée N°5-1948. Le pompon du moment.


Adèle Bloch-Bauer 1907 / ©GUSTAVE KLIMT

Le garçon à la pipe / ©PICASSO

N°5 - 1948 / © JACKSON POLLOCK

le Garçon à la pipe de Picasso pour 104,2 millions de dollars. 21,2 millions d'euros pour une toile de Francis Bacon. Un portait de Brigitte Bardot, par Andy Warhol a été adjugé le double de son estimation (8,1 millions d'euros). Cake de Jeff Koons, adjugé plus de 2 millions d'euros. Une peinture de Banksy, Space Girl and Bird (un graffiti), s’est vendue aux enchères au prix fou de 288 000 livres sterling. Un masque Ngil de culture Fang du Gabon, haut de 48 cm, en bois, représentant un visage stylisé peint en blanc au kaolin, a été vendu le 17 juin 2007 aux enchères à Drouot à Paris pour la somme record de 5,9 millions d'euros (le prix le plus important jamais payé pour une oeuvre classée dans cette catégorie des arts primitifs) . Un marché annuel d’environ 3 milliards de dollars dans le monde. Succès grandissant pour St-art, la foire de Strasbourg, en novembre dernier. Succès également pour la dernière édition de la Fiac à Paris. Oui... mais de quoi parlions-nous exactement ? De quelle forme d'art était-il question ?

De quel art parlions-nous ?

Car il fut un Courbet réaliste et mis au ban pour cette solide raison de montrer ce qu'il voyait, comme il l'entendait. Un art politique. On était pourtant loin de Goya déjà ! loin de David... si modernes en leur époque. Il fut encore ce temps des "refusés", celui de l'art à la marge des contingences académiques et de la critique officielle. Il fut ce temps d'un Douanier Rousseau, d'un Chagall... ces artistes venus d'aucune école particulière, artistes "spontanés" et surdoués. Il fut l’extraordinaire Van Gogh avant eux, et qui ne « comptait » pas, Vincent qui ne comptait pour personne ! Il fut ce temps aussi d'une recherche effrénée des possibilités créatives et de leurs interactions avec le monde contemporain des idées de toutes sortes ; les fauves déjà, les cubistes, Léger, la génération folle de Matisse, Kandinsky surtout... le temps de l'abstraction, la radicalité de Duchamp, les travaux de Reinhardt, Malévitch, Mondrian, que sais-je encore ?... Les potes à Malraux, le retour de l'art officiel et sur-subventionné. Les années soixante-dix et le fabuleux coup de Jarnac du pop art à l'adresse de toute une vieille Europe qui s'était cru au-dessus des lois naturelles du génie artistique. Un art libre et indépendant de toutes lignes administratives. On annonçait la mort de la peinture alors qu'il nous fallait déjà faire le deuil de Dieu. La fin de l'art "beau", une sorte d’épilogue d’un protocole créatif agréable pour les yeux qui durait depuis 20 000 ans au moins. L’art dessiné, dit, composé, construit... pour habiter le vent, le soleil et toute une gamme de nuages aux formes détraquées. L’art comme densité absolue du monde aérien, impalpable. L’art comme forme la plus aboutie d’une réduction des distances entre le monde évanescent et le poids terrestre considérable. Oui, mais de quel art parlons-nous dans les rubriques dédiées des journaux. Une sorte d’effet Doppler d’une économie de marché, qui consisterait à faire entendre de manière outrancière et à grand renforts de sottises médiatiques, tout ce qu'une culture du monde moderne ne réussit pas encore à déceler en elle-même pour son propre intérêt. Aussi, l’« art » du temps des marchands d’élite et de toute une critique qui lui colle au portefeuille, ne pourrait plus être considéré du seul point de vue de sa position dans le temps, l’espace ou quelque autre endroit de l’affect ou de son usage encore civilisateur, mais plutôt de sa seule posture fluctuante, de sa valeur « assez triste » de faire les bons comptes entre quelques protagonistes privilégiés. Oui, de quel art parlions-nous ?... D’un blockbuster sur les planches du Châtelet, un West Side Story remanié en un peu moins bien. Des photographes de l’ère humaniste, Willy Ronis, Cartier-Bresson, Robert Doisneau (Sacré Doisneau !...) qui squattent les cimaises réservées à la photographie un peu partout. Doisneau par ci, Doisneau par-là... Et Depardon alors ? et Victor Burgin, et Gursky, et Knut Maron, et...

Green window © KNUT MARON

Sur quelle ligne décrétions-nous de parler d’art ? D’un peu de cul "en lignes" justement... d’une expo interdite au moins de 16 ans dans le boudoir géant de la BNF, un carton ! De Daniel Buren qu’on voit partout. D’un mouvement artistique russe antisocialiste accroché à la Maison rouge. D’un art contestataire allemand de l’entre deux guerres censé nous apprendre qu’un allemand n’en valait pas tout à fait un autre. De quelques Bonard qui se dorent la pilule à St Trop. De cette invitation privilégiée d’assister à une séance de baise artistique dans un hôtel de passe du boulevard St Germain. Des toboggans fabuleux de Carsten Höller installés à la Tate de Londres. Des femmes acidulées de Bettina Rheims (la fille de son père, mais bourrée de talent quand même !)

Sibyl Buck la joue écrasée sur un lit. Janvier 1996 © BETTINA RHEIMS

Des chimères africaines volés et finalement retrouvés sur les murs du Quai Branly. Des supporters de foot dégénérés, les peintures de supporters de Romain Vidal installées au Stade de France pendant une « expo » assez limite de Bigard. Du Palazzo Grazzi du milliardaire français François Pinault qui préféra Venise à la tribune Boulogne. De l’archisculpture utopique cubaine. De la célébration du millionième visiteur (en l’occurrence une visiteuse) au Palais de Tokyo. De l’école de New York, des reporters humanistes qui reviennent en boucle et qui connaissaient bien Picasso et surtout de ce pilleur de temple d’André Malraux.

Oui, de quel art parlions-nous dans les journaux rachetés par des amoureux de la grande culture du monde ? Un paquet de people, de jet setters plein aux as en manque de sensations fortes. Des journaux... Ceux qu’on ne lit plus vraiment depuis qu’on a Internet.

L'effet Doppler et une certaine overdose du monde visible.

Et qu’est-ce que l’art après tout ? Ceci ou cela ? La question peut être renvoyée à chacun des artistes, en tant qu’ils se sont tous posés cette question, essayant d’y répondre par l’œuvre de toute une vie. Qu’est-ce que l’art ? Et il faudrait aussi étendre le champ des réponses possibles au nombre considérable de spectateurs, de collectionneurs... qui repoussent presque à l’infini les latitudes de ce simple questionnement. Qu’est-ce que l’art ? Sinon le produit, cette somme de réponses inconciliables qui reportent la question de loin en loin.

En conclusion, l’effet Doppler dont je crois vous avoir un peu parlé, fonde l’arithmétique, la géométrie comptable de l’espace artistique du monde post-modernisé à l’extrême. Qu’est-ce que l’art et que vaut d’ailleurs la question ? À quoi sert l’art ? L’art doit-il être « beau », intelligent, sensible, spectaculaire ou savant ? L’art doit-il être encore de l’art ? L’art est-il soluble dans la confrontation géopolitique ?... L’art... comme un grand zapp des idées confuses à propos d’un monde qui ne servirait plus à grand chose et de toutes façons, vraiment trop cher pour nous.
Oui ! Et si et art là, mesdames, messieurs. Cet art des marchands d’élite. Réussissait aussi à constituer le levier le plus sûr, à toutes fins de jeter l’opprobre sur une forme de conscience collective et sa vieille culture contestataire de malheur. Un art qui cesserait de bousculer les normes et les idées convenues... un art du compte bancaire numéroté, gardien du temple et des clés du coffre. Une sorte de « Ready made » à l’envers... qui consisterait à faire d’un objet d’art, légèrement mais suffisamment détourné de son contexte, l’instrument d’une politique toute entière de normalisation ?! Prenez Buren par exemple... Non le Buren en tant que ce génial « fabricant de colonnes bandées », mais le Buren qu’on voit partout, le Buren qu’on traîne avec soi à chaque biennale et dans toutes les sauteries artistiques internationales à la mode. Le Buren tellement visible, qu’aucune lumière plus faible ne peut plus prétendre éclairer quoique ce soit même dans les coins.

© BUREN

À l’overdose du visible, il ne subsiste aucune ombre capable d’en souligner la véritable forme. Bienvenue dans le monde du visible de sécurité. Un « visible » invisible, replié sur sa propre lumière. Un visible d’une blancheur sacrée, quasi religieuse. Oui, et l’on sait bien que ce qui est trop brillant commence toujours par éblouir avant de finir très vite par devenir oppressant. La lumière comme un piège, cette lumière qui finit par tout éteindre autour d’elle. Car, oui, à force de trop vouloir en voir...

Néon™

mardi 8 janvier 2008

JEAN-CLAUDE BOURGEOIS /I



BOURGEOIS "DE LA COMTÉ" / I


"LES AMATEURS"

J’avais d’abord pensé lui écrire. Voilà ! Une belle lettre à l’encre, une prose à l’ancienne, un mot gratté à la plume sergent-major. La lettre commençait comme ça : Monsieur, je dois vous dire d’emblée que je ne connais que peu de choses de votre terre, de cette glèbe si tourmentée depuis laquelle vous écrivez au passé. Ces jours de pluie qui « enfoncent » la couleur du ciel, ceux de cette bise ignoble qui creuse le caractère des gens de vos tableaux, ces traits noirs, ses saillies, des raies en plein coeur de la couleur flamboyante de vos aquarelles. Non, je ne suis pas d’ici, ni d’aucune campagne de quelques « pays » de naissance que ce soit... Par principe et préjugé sûrement, je n’ai guère d’égard pour ces vernes fumantes et l’odeur du foin. Et c’est bel et bien depuis mon île de béton armé, de mes escaliers en verre et de mon atelier numérique... que je découvre l’horizon tragique de votre conservatoire naturel. Je relisais Rousseau, oui, je me souviens que ce jour-là, précis, ou je vous ai rencontré la première fois, je relisais l’histoire de la jeune et « nouvelle Héloïse » de ce cher Rousseau. Et vous comprendrez tout de suite l’intérêt qu’il me fut prêté quant à la découverte de votre facture, l’élaboration de votre alchimie, le choix de vos thèmes de prédilection qui correspondaient parfaitement au sens de mes transports littéraires d’alors.


La dance des paysans 1568 - La moisson 1565 / PIETER BRUEGEL

Auriez-vous invité Monsieur Millet, Bruegel ou n’importe qu’elle star de la grande école flamande, que je n’aurai eu de cesse de vous questionner vous et personne d’autre à propos du temps dont nous parlions à l’instant et dont il me semble que vous méritez en retour de votre travail considérable sur le sujet, toute la pertinence d’un succès éternel.
J'avais d'abord pensé lui écrire, vous disais-je, mais je n'en ai rien fait.

Les glaneuses 1857 / MILLET

Jean-Claude Bourgeois et Edward Hopper...

Je ne sais plus où j'avais lu cette définition à propos du travail de Jean-Claude Bourgeois. "Sa peinture figurative". C'est ça ! Bourgeois... "de la comté"... un figuratif ! Je dis "figuratif" avec des guillemets parce que figurez-vous qu'aujourd'hui tout le monde se fout complètement de cette forme de peinture classée sous cette étiquette d'un art juste "utile" à la décoration intérieure. Et quand je parle de tout le monde, j’essaye de ranger ce monde-là à sa place, à la place qu’il occupe à une certaine place justement. Une place... le genre de place déjà prise par tous ceux qui l’avaient déjà prise avant et dont l’occupation principale consiste justement en cette tentative quotidienne et dérisoire d’essayer de la garder comme elle leur a été transmise, pour ne rien perdre des honneurs et des privilèges livrés avec.

Cape cod afternoon / EDWARD HOPPER

Un figuratif... comme... Edward Hopper. Hopper, oui... L'immense Hopper. Et vous vous demander d’emblée ce qu’un type comme lui vient côtoyer de si près la peinture de ce monsieur Bourgeois ? Ce Hopper-là de New-York-Etats-Unis-d’Amérique et de tout ce que ça implique d’immense, de colossal dans la lumière des rubriques artistiques de la grande presse mondiale. Hopper, l'inventeur, le précurseur de la peinture de reportage. Un peintre réaliste, un des artistes les plus importants du XXe siècle. Je vous parle de Hopper parce que je dois vous dire que plus j’observe la peinture de ce monsieur Bourgeois, et plus je lui trouve de similitudes, d’analogies avec un des artistes « stars » les plus convaincants de la peinture moderne, un type influencé par Vermeer, Goya, Rembrandt ou Manet. Hopper, qui disait préférer Daumier, Courbet... Degas surtout, plutôt qu’un certain « cubisme » qui défrayait la chronique parisienne alors que l’artiste, l’auteur de The House by the Railroad celui de Nighthawks fut quelques temps à fréquenter les ateliers de la Seine pour apprendre à parler comme Verlaine ; le Montparnasse de Chagall ou Picasso, un tas d’étrangers en France, des travailleurs artistes immigrés et finalement chefs de file du grand art, de la grande culture française.


BOURGEOIS "DE LA COMTÉ" (PREMIER ÉPISODE)


BOURGEOIS "DE LA COMTÉ" (ÉPISODE I) / NÉON™ 2007

C'était juste avant «ceux» de l'école de Paris, celle des années quarante et cinquante surtout. La peinture non figurative. Bazaine, Berthole, Le Moal. (Tout le monde a oublié sûrement...) Juste avant la libération et l’explosion quelques mois plus tard de cette corporation un tantinet triste de «l’ère Malraux» comme on dit aujourd’hui. (Jessaye de vous resituer Jean-Claude Bourgeois dans son contexte de ses débuts, dans la culture de ce temps-là, du temps de ses vingt ans) Juste avant les «matiéristes» comme Dubuffet, la peinture de traces de Pierre Soulages. Juste avant l’explosion, la bombe atomique, le buzz mondial du pop art... la scène américaine des années soixante qui finirait par avaler la terre entière de sa matière plastique insolente et géniale, une véritable OPA américaine sur les postures récalcitrante d’une Europe déjà repliée sur elle-même. Warhol... bien sûr ! Rauschenberg surtout. L’incontestable et inégalable Rauschenberg. Je vous dis tout ça parce que ce Monsieur Bourgeois... ces terres contrastées, tranchées de cette Comté qui lui ressemble tellement. Sa matière rurale imprescriptible, cette sorte de reconstruction-recomposition du souvenir, d’un souvenir d’une vie ou d’une idée de la vie plantée dans quelques romans de Giono... comment dire ?! Un Giono peintre et silencieux, éternel, planté au milieu des cris, des hurlements, du vacarme clinquant des galeries à la mode des années soixante... Oui ! Car c’est bien de ce Giono comme d'un Balzac qu’il faudrait aussi parler pour percer les détails de l’œuvre "naturellement", "paysanne" de Monsieur Bourgeois, sous la fournaise d'une somme de flous méticuleux et colorés à l’extrême. Et voyez maintenant comment je ne peux déjà plus m'empêcher de coller ce "Monsieur" devant l’artisan, l’artiste dont j'essaye de comprendre le sentiment de grandeur dans une oeuvre bien plus riche qu'il n'y paraîtrait vue d'une cimaise moderniste trop commode. Un Monsieur, oui. Un Monsieur par la place qu'il occupe dans pas mal de coeurs de ses amis, ses "amateurs" de peinture comme il aime à parler d’eux. Un Monsieur pour ce qu'il restera d'une oeuvre aboutie, sereine et bonne à l'âme comme il ne m'est pas arrivé d'en voir de si sensibles sur ce sujet des toits enneigés ou des fermes comtoises pris dans le soleil rasant d'un Jura trop facile pour les yeux.


La chasse au loup / ©JC BOURGEOIS

Cet homme-là, cet « enfant » comme j’ai cru le voir au fond de ses yeux, peint le temps comme il lui vient, comme il le voit avec ses yeux, oui... d’enfant. Son temps préféré, son temps à lui. Où je dois vous dire... que ce Hopper dont nous parlions, lui aussi peignait le temps de ses rêves, le temps de toutes ses chimères. Hopper peignait le temps de son temps pendant que notre bonhomme de cette sacrée Comté raflait tout le mauvais temps. Celui qu’on voudrait voir passer, celui qu’on voudrait si facilement remplacer dans le cœur des gens. Oui, j'y vais du «Monsieur» comme on donnerait du "maître" lorsqu'on s'incline devant un aspect du génie de son temps même quand il parle d’un autre temps, de ce temps perdu... de celui qu’il a fait hier et dont on ne souvient plus vraiment. Mais voilà. Jean-Claude n'aimerait pas. cet homme-là ne préférerait pas que l'on parle de lui sur ce ton là. Lui, "Monsieur Bourgeois" quand même... et qu'il me pardonne ici mon excès, mon trop plein de guillemets. Ce Monsieur de la grande peinture des gens simples, leur monde perdu qu’il tente de rattraper pour eux par amour sûrement.

Ensuite on a parlé un peu des loups. C’est-à-dire que notre homme, lorsqu’il parle du loup... on le voit lui, ses yeux tout arrangés de la couleur des contes, et ses paupières vibrer au rythme de son enfance. Un loup... qui déboule droit devant nous en plein milieu d'une toile. Un loup... et tout ce qu’on peut dire de lui d’étonnant avec la bouche d’un gamin.
Néon™

LA SUITE BIENTÔT SUR NÉON™

Retrouvez Le site des amis de Jean-Claude Bourgeois

LE LOGO UTILISÉ POUR LE GÉNÉRIQUE DU FILM EST DE MARC TISSIER


samedi 5 janvier 2008

PHOTOMOBILES™ - 243 / néons


Des images réalisées à partir d'un téléphone portable, des communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange, de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran.

COMME UN POISSON DANS L'EAU !

Néon™ dans sa version : "Comme un poisson dans l'eau"
Néon™ en "star des aquariums"

Famille : Characidés - Genre : Paracheirodon - Espèce : Innesi
Tempérament : pacifique, sociable




Les couleurs vives de ce poisson sont propres à l'espèce (néon rose, néon noir, néon vert, néon bleu). C'est une espèce qui brille un peu dans le noir, c'est de là que lui vient son nom de néon.
La reproduction de ce poisson n'est pas très facile car sa progéniture, pour se développer à besoin d'une lumière atténuée préférant même l'obscurité.


PHOTOMOBILE N°243 néon/JL GANTNER 2008
Message envoyé de Besançon-Franche comté-France
5 janvier 2008 à 1H20 GMT


Dans la famille des agités du bocal, je demande un Néon dans sa version "comme un poisson dans l'eau". Une tête pleine d’algues qui prend la flotte de partout. Le type s’essaye à la plongée sous-marine sans bouteille, mais ça ne lui réussit pas forcément, déjà qu’il doit essayer d’arrêter de fumer depuis le premier janvier. Néon™ en apnée, avec une paire de palmes pour pas trop se faire de mal au boulot. Un masque étanche pour que la faune qui l’entoure ne le reconnaisse pas tout de suite au milieu de la vase, les bas-fonds...
Et moi qui voulait vous parler de Dan Flavin, cet artiste new yorkais génial qui éclipsait tous ses contemporains dans les années soixante, à la lumière de ses néons magiques. Ou plus plus proche de nous... Bruce Nauman et son incroyable "Sex and death buy murder and suicide", 1985. Une oeuvre de près de deux mètres sur deux, composée de néons clignotants un peu "chauds" montés sur aluminium. le cri de la lumière... de Nauman. Un pectacle glacial sur la condition des échanges humains à la pleine chaleur d'un protocole de communication qui fait froid dans le dos.


mercredi 2 janvier 2008

PHOTOMOBILES™ - 65



Des images réalisées à partir d'un téléphone portable, des communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange, de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran.


PHOTOMOBILES N°65 / Néon™ dans sa période bleue
Message envoyé depuis France télévision -France
01 avril 2001 à 10H42 GMT


Et ça commencerait par une image de Néon™ dans sa période bleue. Comme tout le monde passe toujours par sa période bleue. Parce que je ne vois pas pourquoi Néon™ n'aurait pas lui aussi besoin d'une période de cette couleur-là avant de passer à une autre. Un futur Néon™ dans une couleur et une forme taillée exprès pour lui et tout à l'avantage d'un succès industriel et commercial garanti. Un Néon™ qui apprendrait à nager dans les profondeurs abyssales de la grande comédie humaine. Un Néon™ avec son masque et son tuba, qui referait surface de temps en temps juste ce qu'il faut pour reprendre son souffle dans l'air du ciel tout vert et repartir jouer avec les poissons. Les gros, les moches, les qui puent la vase et le chat crevé à force de s'agiter les neurones au fond de la cuvette des chiottes. Beurk ! Néon™ tout bleu... à cause de la couleur du "Destop" qui fond dans les yeux. Bon, mais c'est tard déjà ! On n'y voit déjà plus rien à cette heure-ci, même avec un évier parfaitement débouché.

Néon-artefact / N°P065

Bref ! Je vous refile Néon™ comme je l'ai trouvé. Tout couvert de bleus et photomobilisé dans le cadre de sa success story à l'américaine. Néon™ inc. Ltd. son caractère indépendant, ses intérêts privés cotés sur les marchés néoargentiques des galeries superstars. Néon™ ses impressions de voyages dans l'univers des cotations numériques. Néon™... ses bleus magnifiques après quelques années passées sous l'éclairage foireux d'une salle de rédaction de l'audiovisuel public français. Néon™ and co. Les doigts dans la prise pour mesurer toute l'énergie des courants alternatifs.