jeudi 24 janvier 2008

NEON™ ET LES CINÉMAS D'ASIE À VESOUL




T’AS VOULU VOIR VESOUL... ET ON A VU L'ASIE !


14e FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D'ASIE À VESOUL DU 29 JANVIER AU 5 FÉVRIER


Vous n’imaginez pas ?!... Stanley Kwan à Vesoul !... Le type (lire à son propos l'excellent papier de Luisa Prudentino). Le type donc ! Stanley Kwan, cinéaste hong kongais complètement culte, un des plus prolifiques de ces vingt dernière années après quelques temps passés à la télévision d’abord comme acteur puis comme producteur. L’auteur de Women/1985.

STANLEY KWAN - HONG-KONG / RED ROSE WITH ROSE

Le stanley Kwan de Moon in New York, de Red rose with Rose... Tout ça ne vous dit peut-être rien mais Rouge, son troisième film a été produit par Jackie Chan... Oui Monsieur ! Le Jackie Chan en personne, rien de moins ! Rouge, une histoire surnaturelle et mélancolique dans Le Hong-Kong moderne et loin de tout clichés, qui valut au jeune réalisateur une reconnaissance internationale avec la récompense de 7 awards au festival des films de Hong-Kong.

MAGGIE CHEUNG / HONG-KONG

Son plus bel opus peut-être : l’immense Center Stage (l’histoire d’une célèbre actrice chinoise des années vingt, suicidée l’année de ses 25 ans. Ce magnifique et douloureux Center Stage, où il est permis quelquefois d’imaginer derrière sa caméra un Monsier griffith et le fantôme de Lillian Gish ou d'une Greta Garbo à travers le rôle de Ling Yu Ruan interprétée par Maggie Cheung, l’actrice de In the mood for love de Wong kar-Wai/1998).


Voir Ling Yu Ruan. "L'originale"...

Le film permit à SK de remporter le prix du meilleur réalisateur à Chicago. Un peu plus tard c’est Yin yang, Gender in Chinese Cinema Un film documentaire qui propose une série d’interviews « historiques... » avec des cinéastes comme Hou Hsiao Hsien, Zhang Yimou, Tsai Ming Liang, Ang Lee ou encore John Woo... Un film vérité et sans concession sur le rapport du cinéma chinois à la sexualité. (L’image servira d’exutoire pour permettre au réalisateur de révéler son homosexualité). Voir à ce sujet : Hold you tight/1997 primé à Berlin dans la catégorie Gay/leysbien... où Histoire d’hommes à pékin/2001... qui donnent un aperçu du talent singulier de ce cinéaste hors norme.

Je vous livre la biographie non exhaustive de ce jeune monstre sacré du cinéma d’auteur international, juste pour essayer d’imaginer l’image d’un Stanley Kwan... qui débarque à la gare de « Vesoul », un 29 janvier de cette année 2008, quelque part sur la ligne Paris-Bâle à des kilomètres d’une future gare flambant neuve sur la branche Est du TGV Rhin-Rhône... Mais ne vous moquez pas trop facilement ! car dans ce Vesoul-là, perdu un peu nulle part dans l’Est de la France entre Besançon et les Vosges... Toute une équipe de cinéphiles prépare « la plus grande messe française du cinéma asiatique » et c’est comme ça chaque anée depuis 1985.

LE CENTRE-VILLE DE VESOUL / LA FUTURE LIGNE DU TGV (BRANCHE EST-RHIN RHÔNE)

À l’origine de cet événement : Martine et Jean-Marc Thérouanne et un voyage. L’histoire d’une rencontre amoureuse sur une plage en Thaïlande. À l'époque, les deux jeunes « zozios » sont documentalistes dans un lycée Haut-Saônois et ce n’est pas les kilomètres d’aventure au bout du monde qui les effraye. Tout commence comme ça. Un baiser en mer de chine et le projet de ramener ce joli souvenir en forme d’un bon film. Un film, deux films, trois... « les Thérouanne » - comme on dit dans la presse locale Franc-comtoise – vont transformer leur album cinématographique-souvenir en projet d’un grand festival international. À « Vesoul »... n’en déplaise à quelques-uns qui ricanent encore dans leur coin. À Vesoul, là où le couple vit et travaille pour l’éducation nationale. Oui, tout a bel et bien commencé comme ça : Un voyage de l’autre côté de la terre, un baiser volé, quelques rires et l’envie de changer le monde avec jute ce qu’ils avaient sous la main. Un diplôme de documentaliste, une passion pour les voyages et le cinéma... et surtout pas mal de toupet aussi !

MARTINE, JEAN-MARC THÉROUANNE ET MASAHIRO KOBAYASHI

Vingt ans plus tard, c’est plus de 23000 spectateurs qui partagent leur belle histoire d’amour. Le FICA, comme il convient de l’appeler dorénavant, enregistre le nombre d’entrées le plus important de toute la France pour un événement dans cette catégorie. Une réussite au-delà de toute espérance. « Parce que faut aussi vous dire, Monsieur »... (et pour reprendre juste un instant, l’auteur... celui par qui cette toute petite ville d’une France qu’on ignore dans les salon du prince et jusque dans les bureaux des collectivités régionales ; cette Haute-saône à peu près privée de tout, à part de sa manière à elle et un peu libre de penser comme elle l’entend et sans attendre de leçon de personne pour monter qu’elle peut faire les choses en grand quand il le faut. Oui ce morceau de terre d’une Comté du bout de la campagne française un peu loin de tout...) Bref ! vous l’aviez bien évidemment reconnu ! Ce Monsieur Brel, génial, magnifique, irremplaçable... Ce Monsieur Jacques Brel par qui ce Vesoul–là, n’avait plus qu’à se laisser crever sous les gouailleries de quelques gens des quartiers à la mode qui n’avaient sûrement rien compris à la chanson. Oui ! Faut vous dire Monsieur... que chez ces gens-là justement ! quand on aime le cinéma... on y met toutes ses tripes, tout ce qu’on a dans le cœur... et peu importe si l’on à pas le sou pour se payer une bonne presse, des articles qui disent des belles choses de vous, une télé qui s’installerait avec ses directs dans le journal du soir pour raconter aux gens tout ce qui se fait de bien avec juste des bons sentiments et l’idée d’apprendre à bien recevoir un tas de monde d’où qu’il vienne.

NIKI KARIMI / IRAN

Imaginez... Stanley Kwan déambulant dans le vieux Vesoul sous l’église St Georges, au pied du musée Garet ou prenant un peu l’air frais sur les bords du lac de Vaivre... et puis la charmante Niki Karimi, celle qui fut l’assistante d’Abbas Kiarostami, plame d’or à Cannes pour Le goût de la cerise. Un des cinéastes qui aura le plus marqué son temps. L’actrice et réalisatrice iranienne est aussi du voyage à Vesoul pour faire parti du grand jury de la compétition officielle aux côtés du réalisateur japonais Masahiro Kobayashi.

RAN / AKIRA KUROSAWA - CHINE

Vesoul... où la pellicule d'un chef-d’œuvres comme Ran/1985 d’Akira Kurosawa attend son public aux côtés des films d’Oshima ou d’un opus « cultissime » d’Alain Resnais, Hiroshima mon amour. Des monuments du cinéma mondial à revoir sur un grand écran ultra moderne dans le cadre du 150e anniversaire des relations entre la France et le japon. Oui, tout y est, rien ne manque à ce festival décidément pas comme les autres. Bon, bien-sûr ! Il existe aussi le rendez-vous des Cinq continents dans le pays de Gex, et puis surtout Deauville et son festival du film asiatique aussi ! ses plages, et son site Internet bien foutu, ses stars habillées par les grands couturiers parisiens et leurs jolies voitures qui brillent sous la pluie. Deauville et son casino, sa thalasso... ses hôtels de luxe. Deauville et son déjà célèbre festival du cinéma américain. Bien-sûr ! Comment Vesoul... pourrait-elle soutenir la comparaison ? Mais voilà, chez « les Thérouanne » on y croit, on y a toujours cru et malgré les railleries des gens d’à côté ! loin des paillettes, du strass. À Vesoul depuis plus de vingt ans, on mise tout sur la qualité des rencontres et la découverte de perles rares d’un cinéma qui n’a pas toujours sa place ailleurs dans les grandes salles commerciales. Non que ces films-là seraient moins bons, non messieurs, dames !... Mais juste parce qu’ils sont un peu différents des autres, voilà tout. Des films que Martine et Jean-Marc Thérouanne vont chercher sur place, chaque année pendant leur temps de vacances où leur mise en disponibilité de leur poste de travail dans le service public. Des « amateurs » au sens le plus noble du terme. Des « amateurs » au sens qu’on ne les paye malheureusement pas vraiment pour faire ce job unique de savoir proposer au public occidental ce qu’il se fait de meilleur sur la scène cinématographique d’un continent asiatique tout entier. 73 films à voir cette année. Vesoul... capitale incontestable du cinéma d’Asie. On s’en reparle dans votre Néon™ préféré, promis. Juste après l’avant première du film d’Hana Makhmalbaf (la fille de son père, et soeur de "Samira" que tout le monde connaît déjà...) au théâtre Edwige Feuillère, mardi 29 janvier à 20H30 Le film, Le cahier, fait l’ouverture de cette 14e édition du FICA.


FILM D'OUVERTURE : "Le cahier" d’Hana Makhmalbaf - Avant première 20h30 au Théatre Edwige Feuillère.


COMPOSITION DU GRAND JURY :

-Masahiro Kobayashi, réalisateur japonais (président)
-Niki Karimi, réalisatrice et actrice iranienne
-Jocelyne Saab, réalisatrice libanaise
-Safarbek Soliev, réalisateur tadjik.




Masahiro Kobayashi




-LES FILMS DE LA COMPÉTITION OFFICIELLE :

-Les moissons pourpres de Cai Shangjun (Chine)
-Le vieux barbier de Hasi Chaolu (Chine)
-Frozen de Shivajee Chandrabhushan (Inde)
-Those three de Naghi Nemati (Iran )
-Trois mères de Dina Zvi-Riklis (Israël)
-Le martinet d’Abai Kulbai (Kazakhstan)
-Boz Salkyyn d’Ernest Abdyjaparov (Kirghiztan)
-Waiting for love de James Lee (Malaisie)
-Philippine science d’Auraeus Solito (Philippines)

LES TARIFS :
-Passeport pour tous les films : 60 euros
-Tarif normal : 6 euros 50
-Carte cinq films : 22 euros 50


VOIR LE SITE OFFICIEL DU FESTIVAL www.cinemas-asie.com