LES SUCRERIES LITTÉRAIRES D'ANNA A.
Elle n'a pas encore vingt ans. Néon™ vous propose de la lire... Des textes courts qui passent par la tête d'une jeune fille sur la vie qui va, sa vie à elle. Quelques lignes de temps en temps, à déguster comme une douceur. Un caramel, une pomme d'amour... Bref ! de la littérature comme un peu de miel au rayon confiserie de la librairie de Néon™.
Un parfum d’été sur le marché, les chemises blanches presque transparentes tourbillonnent, les visages sont bronzés et souriants. Lorsque soudain, on réalise que l’on a oublié la pastèque. On se rapproche donc d’un étalage et l’on soupèse en connaisseur, convaincu que ce moment est crucial, que c’est lui qui va déterminer le plaisir que l’on aura à déguster l’énorme boule colorée. Finalement on trouve La pastèque, celle qui va apaiser les bouffées de chaleur, celle que l’on va d’abord presser entre sa langue et son palais pour en aspirer tout le jus, celle dont on peut suivre le trajet de la moindre bouchée, voire même gorgée depuis les lèvres jusqu’au ventre et qui laisse dans tout le corps une sensation de fraîcheur. Arrivé chez soi, on s’empare d’un large couteau de cuisine que l’on enfonce d’abord tout en haut au niveau de la queue, le vert tropical se fendille et laisse entrevoir un rose fuchsia presqu’artificiel, on en fait des tranches en suivant les lignes puis, une fois à table on ne sait comment s’y prendre. D’abord, on prend son couteau et on enlève les pépins noirs, puis on enfonce sa fourchette et tente vainement de couper des petits morceaux pour faire bonne figure devant les enfants… Mais, ne résistant plus au supplice que représente ce jus rose pâle qui envahit l’assiette, on s’en saisit à pleine main et la porte jusqu’à ses lèvres, le jus dégouline alors jusque dans le cou, tout le monde rit. Enfin, alors que l’on avait la sensation d’avoir pris la plus grosse part, il ne reste plus rien, on a toujours aussi faim, c’est dans son caractère déceptif que la pastèque se rapproche de la barbe à papa et c’est sans doute pour ça que les enfants ne s’en lassent pas, de la pastèque à papa.
Anna A.
Elle n'a pas encore vingt ans. Néon™ vous propose de la lire... Des textes courts qui passent par la tête d'une jeune fille sur la vie qui va, sa vie à elle. Quelques lignes de temps en temps, à déguster comme une douceur. Un caramel, une pomme d'amour... Bref ! de la littérature comme un peu de miel au rayon confiserie de la librairie de Néon™.
II / La pastèque
Un parfum d’été sur le marché, les chemises blanches presque transparentes tourbillonnent, les visages sont bronzés et souriants. Lorsque soudain, on réalise que l’on a oublié la pastèque. On se rapproche donc d’un étalage et l’on soupèse en connaisseur, convaincu que ce moment est crucial, que c’est lui qui va déterminer le plaisir que l’on aura à déguster l’énorme boule colorée. Finalement on trouve La pastèque, celle qui va apaiser les bouffées de chaleur, celle que l’on va d’abord presser entre sa langue et son palais pour en aspirer tout le jus, celle dont on peut suivre le trajet de la moindre bouchée, voire même gorgée depuis les lèvres jusqu’au ventre et qui laisse dans tout le corps une sensation de fraîcheur. Arrivé chez soi, on s’empare d’un large couteau de cuisine que l’on enfonce d’abord tout en haut au niveau de la queue, le vert tropical se fendille et laisse entrevoir un rose fuchsia presqu’artificiel, on en fait des tranches en suivant les lignes puis, une fois à table on ne sait comment s’y prendre. D’abord, on prend son couteau et on enlève les pépins noirs, puis on enfonce sa fourchette et tente vainement de couper des petits morceaux pour faire bonne figure devant les enfants… Mais, ne résistant plus au supplice que représente ce jus rose pâle qui envahit l’assiette, on s’en saisit à pleine main et la porte jusqu’à ses lèvres, le jus dégouline alors jusque dans le cou, tout le monde rit. Enfin, alors que l’on avait la sensation d’avoir pris la plus grosse part, il ne reste plus rien, on a toujours aussi faim, c’est dans son caractère déceptif que la pastèque se rapproche de la barbe à papa et c’est sans doute pour ça que les enfants ne s’en lassent pas, de la pastèque à papa.
Anna A.