mardi 1 juillet 2008

RACHED BECKALED "À CANNES"


RENCONTRE


Ils sont culottés et ne reculent devant rien. Ils sont doués et veulent que ça se sache. Leur projet : faire un film de leur propre histoire.



"À L'ASSAUT DE CANNES"
ILS SONT DES "408" ET PROJETTENT DE RÉALISER "LA COMÉDIE DU SIÈCLE !"
un projet de Rachid Bekhaled




« Dans chaque cité, il y a un jeune qui cherche à prouver qu’il existe ! »



C'était à cannes au mois de mai dernier. D'un côté, Sean Penn... à la barre du jury de cinéma le plus prestigieux du monde ; l'immense Clint Eastwood... et finalement le réalisateur Laurent Cantet, barbouillé d'applaudissements pour la cérémonie de clôture. De l'autre... Rachid Bekhaled et son pote Nasser "à l'assaut de Cannes"... le nom de leur projet de long métrage. L'idée d'une comédie "basée sur des faits réels". La propre histoire de deux jeunes types nés aux "408" à Besançon, pour qui une seule chose compte depuis qu'ils sont minots, une véritable idée fixe... faire du cinéma. Le premier veut être acteur ; le second, réalisateur. Nasser Djellal... le De Niro des" 408". Et puis Rachid... une caméra au poing depuis qu'il a treize ans.





A L'ASSAUT DE CANNES / TEASER
envoyé par RB-ZEA



Rachid est auteur, réalisateur. Rachid écrit, Rachid filme… Rachid est cinéaste. Cinq courts-métrages déjà. Né aux « 408 » à Besançon, « On l’appelait Spielberg ! » racontent ses potes. « On ne l’a jamais vu sans son caméscope ». Son premier scénario lui fait remporter un « défi jeunes » en 2000. SOLEIL BLANC. « Il a fallu tout apprendre sur le tas. Je n’y connaissais rien. » Mais la passion l’emporte. Un tournage chez lui, dans les quartiers, un montage avec des bouts de ficelle… Finalement le film fait le tour des salles de Besançon et rencontre un succès local. « Les flics, le maire… Tout le monde est venu voir SOLEIL BLANC ». Un premier film, un deuxième l’année suivante. Rachid bosse comme un fou pour accéder à son rêve. « On matait tous les films de Scorcèse, De Niro dans Taxi driver… Il y avait eu LA HAINE de Mathieu Kassowitz. On se disait : pourquoi pas nous ?! On se disait que c’était possible, qu’avec beaucoup de boulot et un peu de chance… » Rachid y croit dur comme fer ! Alors il commence l’écriture d’un long métrage avec son copain de toujours, l’acteur dans tous ses films, Nasser Djellal. Nasser sera Naïm sur l'écran. L’histoire... Elle commence dans un quartier, les « 408 » bien sûr ! D’ailleurs Rachid a prévenu son producteur : « Ce sera aux 408 ou nul part ailleurs ! » EXT/JOUR - HÉLICO POLICE - QUARTIER 408, INT/NUIT - CHAMBRE KARIM, INT/JOUR - SUPERMARCHÉ LIDL… 177 pages de scénario en tout. Des mois d’écriture pour raconter un véritable fait divers comme Rached l’a mentionné sous le titre de son script « Tiré de faits réels ». Le projet, "photocopié et relié" grâce à une petite contribution de la commission cinéma du Conseil régional de Franche-Comté. La suite... D’abord un aller-retour aux rencontres cinématographiques de Beaune. « c’était mortel ! On a vu Lelouch… » se souvient Nasser. « Un truc de ouf… Il a fallu trouver le moyen d’entrer, on n’avait pas d’accréditation, on ne connaissait personne alors il a fallu se débrouiller. »

RACHID ET NASSER - CANNES 2008

Rachid et Nasser, leur scénario sous le bras, réussissent à passer les barrages de sécurité. « C’était comme à LIDL, pareil ! » ironise Naïm qui travaillait déjà son rôle. Des stars, des hommes d'affaires au téléphone portable... « Vous êtes qui exactement ? » demande un type, costard, cigare... à côté de Lelouch. Rached ne se démonte pas, blague, tient à montrer qu’il a dans le ventre. « Je viens parler de mon film, il vient de passer le million d’entrées, c’est mortel… Non, je blague ! mais j’ai quand même un projet, prenez le scénario, je vous le laisse ? » Dans la semaine qui suit, Christophe Servell, cofondateur de Freshline productions appelle sur le portable de Rachid. Le type en costard n’était ni plus ni moins que le représentant pour l’Europe des projets développés par Slamdunk Film Festival (off Sundance) aux USA. L’institution imaginée par l’acteur robert Redford pour soutenir le cinéma indépendant américain. « Il faudrait retravailler le scénario, voir des choses ensemble… » mais Christophe Servell est emballé par l’idée du jeune réalisateur. « Il nous a donné rendez-vous au festival de Cannes, l’histoire de rencontrer des gens qui travaillaient avec lui… (et puis il a dû un peu oublier !) On est d’abord passé à Marseille s’acheter de quoi se saper correctement. On est arrivé sur la croisette avec la Fiat pourrie au milieu des Ferraris. On se disait : On y est, c'est nous... on est les rois ! ». Les deux copains passent leurs nuits dans la Fiat et le reste de leurs journées à tenter d’entrer sans carton dans les soirées réservées. Pour seul laisser passer au Carlton… Ce sacré scénario sous le bras, et pas mal de culot surtout. « C’est la seule arme qu’on a. La formation de la cité. Dans les quartiers, c'est : tu te débrouilles ou tu crèves ! Pendant le festival, on avait quelquefois l'impression que pas mal de gens nous regardaient de haut, alors on leur rétorquait que de notre quinzième étage aux 408, nous aussi, on pouvait voir le monde d’en haut…» Des mois passent, le projet progresse. Rachid réussit à convaincre La Funky Familly (célèbre groupe de rap français) a participer à son projet. La FF accepte de composer la bande originale et de jouer une scène dans le film. Un argument marketing pour les distributeurs. Mais le plus incroyable reste encore à venir. Edouard Montoute, Patrick Bouchitey, Arthur Jugnot, Sabrina Ouazani… des acteurs importants du cinéma français donnent leur accord pour l’interprétation des personnages de Fait divers alors que le réalisateur Fréderic Forestier propose de parrainer le projet du jeune cinéaste. L’affaire semble entendue. Dorénavant, Rachid peut commencer à y croire vraiment.

RACHID ET NASSER AU PALAIS DES FESTIVALS EN 2008

Les jours, les semaines passent… Rachid et Nasser paufinent leur « scénar », imaginent l’affiche. En attendant, Rachid est employé, chauffeur livreur pour l’ADAPEI de Besançon. Quinze livraisons par jour. Le temps passe encore… Près de 6 ans aujourdhui. « Je me dis des fois que je vais tout laisser tomber ! Une heure tu es livreur de plateaux-repas à Besançon, une autre, tu fais le beau dans ton costume de cinéaste loué pour l'occasion.» c’est d’ailleurs un peu l’histoire de FAIT DIVERS. Un jeune des quartiers qui essaye de s’en sortir, quelqu’un qui cherche à exister et qui fait pourtant tout ce qu’il faut pour ça. C’est un peu l’histoire de Karim dans le film. Karim qui tourne des clips avec son caméscope, et que ses copains attendent de voir sur une chaîne de télé à la mode. Karim et ses potes dans les « embrouilles ». Mani, Sonia, Farid, Carlos… Les quartiers, les caves, le LIDL, les TIG et les commissariats ; un contrôle de police qui tourne mal, les images du caméscope qui montrent tout… Toute l’intrigue de FAIT DIVERS… L’envie de s’en sortir. FAIT DIVERS, c’est le nom de ce premier scénario… Un fait réel. La vie quotidienne des mômes des quartiers, leurs illusions. Leur miroir tous les jours dans le poste de télévision. L'idée traine, 6 ans... le film n'aboutit pas. Les banlieues... qui ne font plus l'actualité. Mais Rachid rebondit. "Pas question de baisser les bras". Retour à Cannes, un autre projet. cette fois c'est une comédie. Du réel, toujours ! Leur propre histoire. Les gamins ont de la ressource. L'histoire, la vraie... l'histoire de deux types qui décident de quitter leur cité à Besançon, pour tenter leur chance sur la Croisette. Deux types qui se filment dans leur folle aventure. Leurs propres rôles... Le projet est aujourdhui en cours d'écriture.
Néon™



CONTACT : Rachid BEKHALED : decarache@hotmail.fr / Tél. +336 61 19 93 08