dimanche 1 mars 2009

NÉON™ ET MICHEL CLAUSCARD


CONDOLÉANCES

« Tout est permis mais rien n’est possible. » Ou encore... « Le néofascisme sera l’ultime expression du libéralisme social libertaire » Michel Clouscard est mort. Et n’est-ce pas Bashung qui disait « De loin en loin, on est loin des amours de loin... »






Michel Clouscard est mort le 21 février 2009... Bon et bien oui, tout le monde meurt un jour. Le monde est ainsi, je veux dire qui naît et meurt et ne laisse pas toujours de véritables traces tangibles dans la boue d’un hiver un peu terne. Je veux juste là, parler d’un système d'empreinte... mais au plan incertain dans le ciel immense du monde « libre » ; une somme des desseins conditionnels sur une terre aride. Oui, qu’il est triste de mourir, et par un temps pareil. Un monde nonobstant le ciel immense. Un horizon portable... l’éther infini... trépassé, sous le fer de Nietzsche. Que voulez-vous ? Triste, mais nécessaire aussi pour faire de la place aux flux ostensibles, aux circulations clinquantes sur la naphe. Indispensable à la couleur des mots bleus, aux cendres du bitume incendié... vitale aux brumes et aux pluies, nécessaire aux ailes timides des ventes crépusculaires.

Mais restons sérieux trente seconde, cette mi-minute de silence qui s’accorde bien à la posture du deuil des grandes causes... des grandes idéologies sur terre. Michel Clouscard aura permis à l’ontologie d’un marxisme « premier » (dédogmatisé...) d’accoster sur ce quai fleuri d’une idée post-rousseauiste plutôt brillante au demeurant. Un hégélien... Une sorte d’alchimie en réalité, qui aura tenté l’improbable dilution d’un Hegel et d’un Rousseau dans le bain tonitruant d’un Karl Marx ! De la dialectique à l’état pur. De la dialectique au sens ou Hegel, justement.... faisait pour une part correspondre cette notion à celle du scepticisme (l'art de dissoudre les opinions dans le néant) Au final, un idée molle : La tentative d’un combat contre l’Eros libéral et la bureaucratie stalinienne, vaste programme, oui.. contre la dictature du marché et celui du prolétariat par la voix du praxis. L’Ulysse du praxis, en sa mère moderne intranquille post-soixante-huitarde que le docteur d’état en sociologie nomma lui-même libérale-libertaire, néo-fasciste. À l’idéologie du désir et de la liberté de mœurs qu’il fustige comme forme débarquée du capitalisme sauvage pour le nourrir en retour... l’en gavé.

Je ne suis pas un spécialiste, vous savez ! Je ne suis vraiment pas un spécialiste ni de l’amour, ni de la mort. Je ne fais que commenter le bruit des lanternes, le tintamarre des lampions agités de la marne. Un simple chercheur d’or dans le gris des vagues d’ingérence.

Je ne refuse rien en bloc (et pardonnez d’emblée mon ego, mes sophismes de petite gens), point de véritable chapelle engoncée dans la terre meuble, aucun sentiment figé... Juste un « désert », cette étendue tragique sous le soleil de mes désirs cupides », « La nuit je mens » dit encore Bashung « la nuit je mens et je prends des trains à travers la plaine... »
Mais que je vous explique, que je vous livre mes pires reflets dans l’ombre de mes mauvaises pensées, mon manque d’amour pour tout ce qui ressemblerait pourtant à du mouvement (une sorte d’agitation) ; mon progressisme en berne, mon manque d’humanisme galopant. Oui, Ce vaisseau critique d’avant-garde en la personne de cette belle âme expirée, faillit bien me faire radicalement basculer dans L’extension du domaine de la lutte. Lorsque j’ai cru voir passer un Soral, un Dieudonné... un Jean-Marie, une Marine, un Thierry Meyssan... dans le rouge-brun qui s’amoncelait tout autour de grandes idées humanistes... auxquelles je commençais à ne plus comprendre rien.

Et je pensais : Qu’on est bien de loin... De loin en loin, oui, qu’on est bien, loin des amours de loin...

NÉON™